LES RÊVES DANSANTS

La beauté de ce film réside au-delà de la contemplation d’une œuvre accomplie. Au-delà de la belle image tant convoitée et du geste maîtrisé demandé par l’autre, auxquels ont particulièrement affaire ceux qui traversent « la plus délicate des transitions », celle située entre l’enfance et l’âge adulte. Il s’agit d’autre chose. Une jeune fille se transfigure sous nos yeux au fil des répétitions. De jeunes gens évoquent les normes de genre, leur identité, leur rencontre avec un indicible. Par l’entremise de fictions issues de l’expérience singulière des chorégraphes vibrent alors pour chacun des questions centrales sur la position féminine et le rapport à l’Autre sexe : « Qu’est-ce qu’être une femme ? », « Comment se comporter avec une femme ? » Pina Bausch ne tente pas de donner à voir LA femme, qui n’existe pas, selon la célèbre formule de Jacques Lacan, mais chacune, incomparables. Ainsi, ces rêveurs dansants, en advenant du discours de l’autre, s’incarnent avec leur propre langage. Des rêves dansants, en acte, témoignant avec poésie du nouage de la parole et du corps. Sarah Dibon

Le film sera projeté dans son intégralité et suivi d’une discussion avec le public. Ariane Chottin, psychanalyste membre de l’École de la Cause freudienne, sera l’invitée de cette rencontre qui s’inscrira comme événement préparatoire aux 49^e Journées de l’ECF : femmes en psychanalyse.