Hors corps

11 mai 2016

L’association des psychologues freudiens
propose une rencontre avec
Françoise Labridy, psychanalyste à Nancy,
membre de l’ECF.

Actes sportifs et logique de l’inconscient

Françoise Labridy

Oui, la pratique sportive contemporaine est une affaire de gros sous et de mondialisation. C’est entendu depuis plusieurs années désormais. Une mutation s’est produite : aux enjeux géopolitiques qui cadraient notamment avec le paradigme de la guerre froide, se sont substituées d’autres dynamiques, l’actionnariat de tel club, la course aux investissements de tel royaume du pétrole, le paradis fiscal de tel président de fédération internationale, pour ne prendre que quelques exemples célèbres. La financiarisation touche le sport, donc. Certes, nous restons sur une approximation d’en faire strictement le constat. Car, est-ce bien nouveau ? Laissons la question ouverte. La polémique n’est pas prête de s’éteindre.

Dans ce tumulte, l’ouvrage de Françoise Labridy Hors-Corps – Actes sportifs et logique de l’inconscient (L’Harmattan, 2014) fait exception. À considérer gravement les billets s’envoler au-dessus des stades, les crises de dopage un peu partout dans le monde, nous en avions oublié le substrat : la pratique du sportif relève de l’acte, il n’y a pas d’acte sans mise en circulation du corps. Mais de quel corps s’agit-il ? L’inconscient y aurait-il sa place ? Le sport de haut niveau devient technique, aussi, de plus en plus. L’auteure constate, avec Lacan : “il y a une faille entre savoir et corps” (p. 116).