ÉDITO AVRIL 2020

L’édito au temps du confinement

Chères et chers membres et amis de L’Envers de Paris,

En ce temps de pandémie, la psychanalyse peut nous permettre de rebondir, car elle nous éclaire dans notre pratique, dans ce moment inédit, et elle constitue notre lien à nous !

2020 avait commencé avec l’Australie en feu, conséquence selon les experts, du changement climatique. La pandémie du Covid-19 se répandait ensuite comme une trainée de poudre sur la planète depuis le marché de Wuhan en Hubei, jusqu’en Europe – aujourd’hui son épicentre – et le reste du monde. La vulnérabilité face à ce nouveau coronavirus, le SARS-CoV-2, et l’inadéquation des structures sanitaires publiques, dépouillées de leurs moyens depuis deux décennies, donnent la mesure de la plus grave crise sanitaire qu’ait jamais connue notre génération.

À l’époque des « corps mobiles » et de la globalisation homogénéisante, le réel impossible de l’épidémie nous réveille en nimbant nos villes silencieuses d’un sentiment d’Unheimliche. Nous pensons à nos proches. Le confinement, nous l’appliquons à la première personne et avec la décision subjective qui part d’un je. Et une lueur d’espoir apparaît grâce à l’effort des équipes sanitaires au chevet des malades et lorsque nos scientifiques et chercheurs s’inscrivent dans des projets communs, bien encadrés, en Europe et dans le monde pour créer un vaccin et un traitement qui permettraient une sortie urgente de la crise.

Beaucoup de nos collègues travaillant dans des structures de soins sanitaires et médico-sociales se mobilisent et donnent des réponses inédites d’écoute dans cette nouvelle situation. Ils nous font part de la façon dont ils actualisent leurs réponses orientées par la psychanalyse, en permanence ou par télétravail dans leurs institutions, ou dans leur cabinet. Internet avec ses applications, ses blogs, le téléphone sont devenus des outils qui permettent de soutenir le lien du transfert quand les circonstances empêchent de pouvoir faire autrement.

L’Envers de Paris s’adapte aux temps du confinement. Notre outil, c’est l’étude et la transmission de la psychanalyse, dans notre ville, dans nos institutions et dans nos groupes parisiens. Cela nous permet d’orienter notre écoute et notre pratique. Nos réunions sont toutes en conséquence annulées pendant le mois d’avril afin de freiner la propagation du virus. Les groupes d’étude et de travail de L’Envers continuent leurs échanges par la voie des différents types d’applications, par internet, WhatsApp, Skype, ou autres, en attendant des temps meilleurs qui permettent de nouveau la rencontre de nos corps parlants.

 

Le groupe Lectures Freudiennes dans ce temps de confinement continue ses études du texte de Freud Metapsychologische Ergänzung zur Traumlehre – « Complément métapsychologique à la doctrine du rêve » – rédigé par Freud en 1915 durant la Deuxième Guerre mondiale. L’état de rêve ne veut rien savoir du monde extérieur et retire l’investissement du système Cs alors que les autres systèmes Pcs et Inc obéissent à l’état de sommeil. Grâce à ce non-investissement du système Cs l’épreuve de réalité est abandonnée.

Le vecteur Théâtre et psychanalyse a dû annuler sa dernière rencontre prévue au Théâtre de la Bastille autour de l’adaptation des Illusions perdues de Balzac par Pauline Bayle du fait de l’épidémie. Nous attendons une nouvelle date entre le 11 juin et le 3 juillet, date de la reprogrammation du spectacle.

Le vecteur Psynema propose des réunions via Skype dans ce moment de confinement avec la lecture de Lituraterre et le choix de films autour du thème : « Migrations, Exil et Frontières ». Contacter Maria luisa Alkorta :  mail >> 

Durant le confinement d’avril, pour continuer à animer le vecteur Psychanalyse et Littérature du désir décidé et solidaire de chacun(e), Ph. Doucet nous donnera sa lecture du Dialogue de F. Cheng. À partir de son texte-mail, nous pourrons discuter ensemble par téléphone et par mail pour faire avancer le point central de ce livre. Pour tout contact, Marie-Christine Baillehache : mail >>

Le Vecteur Le Corps, pas sans la psychanalyse travaille en échange par mail sur le « Journal de confinement » de Wajdi Mouawad, directeur du théâtre de la Colline. Voici le lien qui s’y rapporte : cliquer ici >>. Mouawad décrit là un rêve qu’il a fait développant l’hypothèse d’un rêve unique pour tous, étendu à 7 milliards de sujets confinés. Contact Geneviève Mordant : mail >> 

Le vecteur Seminario Latino de Paris poursuit son activité pendant le confinement à partir des échanges, nouvelles technologies à l’appui. Cela s’avère d’autant plus intéressant que la soirée annulée du 25 mars s’inscrivait déjà dans le questionnement des « nouages des subjectivités contemporaines ». Contacter Patrick Almeida responsable du groupe : mail >> 

 

Laurent Dupont, président de l’ECF, nous informait qu’à partir du 1er avril l’école met en place des enseignements du Grand Paris en direct sur votre ordinateur avec la plateforme Zoom par le moyen d’une inscription pour 100 personnes maximum à l’adresse suivante : mail >> 

Nous introduisons plusieurs textes dans notre site, réflexions sur le temps du confinement. Le texte de Nayahra Reis, Internet sous transfert souligne les modes de présence inédits à l’époque du corps « portable » et de la pandémie. Le texte de Lore Buchner, amie de L’Envers de Paris, concerne l’accueil et l’écoute proposée par une association humanitaire dans ces temps de propagation du COVID-19. Rosana Montani rend compte de son travail exposé au sein du vecteur Psychanalyse et Littérature.

Nos rencontres annulées du mois de mars seront reprogrammées lors de temps meilleurs. Il s’agit de la rencontre entre Nurith Aviv et Éric Laurent suite à la projection du film de Nurith Aviv, YIDDISH au cinéma Les trois Luxembourg.  De même, la soirée organisée autour du livre de Camilo Ramirez, Haine et pulsion de mort au XXIe siècle proposant une conversation avec l’auteur et Guy Briole, préfacier de l’ouvrage, à la librairie Le Divan sera à nouveau programmée par L’Envers de Paris et l’Association des psychologues freudiens.

Marga Auré, 30 mars 2020