Édito février 2020

Chers membres et amis de L’Envers de Paris,

C’est avec un grand désir et avec beaucoup de plaisir que je reprends à nouveau la direction de cette formidable association qu’est L’Envers de Paris. Je constate que L’Envers a beaucoup changé et mûri pendant ces 10 dernières années. Notre association s’est énormément développée en ce qui concerne le tissage de la psychanalyse en connexion avec les milieux culturels, intellectuels, scientifiques, universitaires, psychiatriques et sociaux de Paris. L’Envers s’étend dans notre ville, depuis nos appartements et nos lieux de rencontre, les  hôpitaux, les cinémas, les librairies, les salles de théâtre pour accueillir des travailleurs décidés, jeunes et moins jeunes, pour l’étude et la transmission de la psychanalyse. Chacun trouvera dans la variété de ses 11 groupes de travail et 4 commissions son pôle d’intérêt lui permettant d’approcher ou d’approfondir la psychanalyse en vitalisant ainsi notre association. L’Envers de Paris se joint aux centres de la culture et de la science de notre ville en lien avec des artistes, philosophes, écrivains qui nous enseignent et « fraient la voie », nous permettant de faire une lecture qui tient compte de l’inconscient freudien et du destin des pulsions.

Je tiens premièrement à saluer l’action de direction menée par Beatriz Gonzalez-Renou qui a su donner pendant ces deux dernières années un élan vital à l’association dans la rigueur et le dynamisme. Elle et son bureau, Agnès Bailly, Hélène de La Bouillerie et Stéphanie Lavigne, nous transmettent avec générosité les éléments nécessaires pour une permutation dans les meilleures conditions.

J’aurai la chance de travailler ces deux années à venir avec Adela Bande-Alcantud qui sera notre trésorière et fera attention à notre budget, mais aussi aux tâches organisationnelles du bureau de l’association. Nous sommes en train de constituer notre équipe que je vous annoncerai très bientôt.

Tôt d’abord, gardez dans vos agendas la date de notre prochaine Assemblée Générale Ordinaire prévue dans la soirée du lundi 30 mars. Cela sera un moment essentiel et fort dans notre vie associative. Il serait vraiment important que nous soyons nombreux pour converser chacun de son travail, ses projets, son point de vue pour un bon fonctionnement de notre association et pour redonner force et vitalité à nos vecteurs, nos groupes, nos commissions ou collectifs pour que L’Envers de Paris puisse s’agrandir et continuer à faire palpiter la psychanalyse dans notre cité.

Notre travail s’inscrit dans la continuité mais jamais dans la routine. Voyons donc notre agenda du mois de février :

La date de réunion du vecteur Littérature et Psychanalyse de février est prévue le mardi 4 février. Isabela Otéchar présentera son travail sur l’article de Jacques-Alain Miller « Lire un symptôme » (Mental no 26). Pour approcher l’enjeu de la langue privée qui sert, non pas à la communication et à l’échange, mais à la jouissance, ce vecteur de l’Envers s’est donné pour cette année un nouvel axe de travail : « L’exil et lalalangue » ; et un écrivain sera choisi pour être étudié lors de cette réunion parmi les suivants: François Cheng : Le dialogue (2002), Agota Christophe : L’analphabète (2004), Aimé Césaire : Retour au pays natal (1930), Marise Condé : Desirada (1997), Monsi : La noce de fous (1986).

Comme tous les mois depuis plus de dix ans, le groupe Lectures Freudienne reprend le travail de lecture, d’analyse et de traduction des textes de Sigmund Freud notamment le texte rédigé pendant la première Guerre Mondiale, en 1916 « Compléments métapsychologique à la Doctrine du rêve ». Quand la revendication pulsionnelle devient trop pénible pour le sujet, il essaie de la déplacer vers l’extérieur. Ce déplacement revient du système Cs (P) ? « Nous ne pouvons rien dire de plus précis à ce sujet car nous ne connaissons encore trop peu de choses sur la nature du système Cs, sur sa manière de travailler »[1]. Susanne Hommel nous annonce la prochaine réunion le 7 février à 21h00.

Maria-Luisa Alkorta et Karim Bordeau nous annoncent que le vecteur Psynéma termine son cycle[2] de projections avec le très célèbre M. Le Maudit (1931) de Fritz Lang.  Le vecteur avait commencé en 2019 avec De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites de Paul Newman (1972), et A Touch of Sin du réalisateur Jia Zhangke (2013) avec un débat animé par Anne Ganivet-Poumellec. Cette année sera l’occasion de revisiter le cinéma allemand contemporain de Freud, et d’étudier de près le lien étrange du fondateur de la psychanalyse avec la naissance du cinéma.  La prochaine réunion de travail sera le 8 février, à 15h00. Pour plus de renseignement, vous pouvez vous adresser à Maria-Luisa Alkorta>. Notez sur vos agendas que la projection intégrale du film M. Le Maudit, suivie d’un débat, est prévue le 25 avril 2020 à 14h au Patronage laïque Jules Vallès à Paris.

Le collectif Théâtre et Psychanalyse nous convie à une rencontre au Théâtre du Soleil de la Cartoucherie, le dimanche 9 février à 16h00. Nous assisterons à la représentation de Lalangue, prenez et mangez-en tous, de Frédérique Voruz, mise en scène par Simon Abkarian qui sera suivi d’un débat avec l’auteur Frédérique Voruz et Nathalie Jaudel, psychanalyste et membre de l’ecf. Ce débat sera animé par Philippe Benichou, psychanalyste, membre de l’ecf. Réservations au 06.21.27.17.75.

Le vecteur Le corps, pas sans la psychanalyse a travaillé sur le rêve lors de sa dernière réunion, tel qu’illustré dans la vidéo / roman photo La Jetée (1962) de Chris Marker, où l’auteur montre que la fabrication fictionnelle du corps participe ou est toujours sous l’emprise du politique. Ce vecteur se propose d’engager une réflexion sur la pièce de théâtre – performance – installation immersive Le Baptême, présentée au CentQuatre par Laurent Bazin. Sur le mode du rêve ou du cauchemar l’auteur y pose la question : pour enrayer le crime, suffirait-il de produire un sentiment de culpabilité tellement intolérable qu’il dissuade les individus de passer à l’acte ? S’il était utilisé à des fins politiques, le sentiment de culpabilité deviendrait ainsi un ressort du contrôle social. Leur prochaine réunion aura lieu le 20 février à 20h30, au 24, rue Galliéni à Cachan. Le contact est Geneviève Mordant>.

Et voilà ce que Pierre Sidon nous annonce comme axe de travail du groupe TyA : Le discours contemporain sur lesdites addictions aime assimiler les choses de l’amour à la vie des choses. Il est bien en cela le miroir du discours de l’époque. Ainsi distingue-t-il mal « sex » et « love » addicts. Les deux sont d’ailleurs confondus chez les Anonymes qui se réunissent dans le groupe des Dépendants Affectifs et Sexuels. Il faut dire aussi que la structure qui détermine la jouissance, rejoint dans certains cas, le discours de l’époque qui forclot l’amour. La cocaïne peut-elle remplacer l’amour ? L’amour est-il une forme protohistorique de l’addiction ? C’est la question que posera notre prochaine Conversation du groupe TyA de l’EdP sous l’équivoque « Coca in Love » à travers l’étude de deux cas cliniques présentés par Camille Burais et Marianne Canolle : un homme voué, entre autre, à des pratiques sexuelles compulsives, s’effondre et voudrait se reconstruire selon une image idéale. L’idéal de perfection et de transparence par lequel il tente de s’en sortir n’est-il pas, au contraire, la cause de ses compulsions et de sa chute ? Une femme cesse d’être vivante sans une jouissance sexuelle suffisante qu’elle accompagne, entre autre, de cocaïne. Alors qu’elle veut être aimée, est-ce pour jouir plus du corps de l’homme ou, au contraire, pour s’en tenir séparé ? Vous en saurez plus lors de notre soirée, le 24 février prochain au soir… À condition de vous inscrire en cliquant ici.

Le vendredi 28 février de 9h30 à 11h30 le Séminaire Les enfants de la science présentera le livre de François Ansermet Prédire l’enfant dans la Salle de cours au Pavillon de l’enfant et l’Adolescent du Groupe Hospitalier de La Pitié Salpetrière avec François Ansermet, David Cohen et Nouria Gründler que vous pouvez contacter pour plus d’information à l’adresse : lesenfantsdelascience@orange.frLe vecteur Lectures cliniques poursuit sa deuxième année de travail : lecture de textes de référence et présentation de cas cliniques par les participants. Afin que chacun puisse prendre la parole et exposer son travail, le groupe est fermé et limité à 17 participants. Nous étudions actuellement « Constructions dans l’analyse » de Freud et le commentaire qu’en fait Jacques-Alain Miller dans son texte « Marginalia… »

Responsables : Adela Bande-Alcantud et Pascale Fari, avec Adriana Campos, Elisabetta Milan et Ana Inés Vasquez.

Notez dans vos agendas la date du 25 mars, 20h30 pour une rencontre-débat autour du livre de Camilo Ramirez, Haine et pulsion de mort au 21e siècle. Nous vous donnerons toute l’information sur cet événement prochainement.

Je vous souhaite un bon travail pour ce mois de février!

Marga Auré

[1]. Freud S., Gesammelte Werke, vol. X, Fischer Taschenbuch Verlag, 1999, p. 424.

[2]. Ces deux films ont été projetés intégralement au Patronage laïque Jules Vallès, le 12 octobre 2019 et le 25 janvier 2020, et suivis d’un débat.