ÉDITO MAI 2020
Chères et chers membres et amis de L’Envers de Paris,
Y aura-t-il un avant et un après la crise et la pandémie du Covid-19 ? Peut-être que le monde ne sortira pas très changé de cette crise, mais nos corps et nos esprits en seront marqués. Il s’agit d’un moment de réel traumatique que la psychanalyse accueille et interprète, moment dans lequel, à l’échelle mondiale et planétaire, tous nos corps ont été confinés et isolés, chacun avec une expérience qui relève du singulier et du un par un. Psychanalystes, nous avons utilisé les nouveaux outils informatiques et audio-visuels durant cette période exceptionnelle avec le désir de poursuivre l’écoute des sujets qui s’adressent à nous parfois angoissés. Dans cette période de confinement, L’Envers de Paris veille à maintenir vif le désir d’un travail épistémique dans nos groupes et dans nos vecteurs, nous permettant de faire une lecture du malaise contemporain.
Pour les membres de notre association, ce mois de mai vient avec l’importante nouvelle de la tenue de l’Assemblée générale ordinaire qui aura lieu le mercredi 13 mai 2020 à 21h. Cette Assemblée se déroulera par vidéoconférence, à partir du logiciel Zoom. Chaque membre a reçu dans sa boîte mail la convocation et le mode d’emploi de ce logiciel pour se connecter. L’AGO constitue toujours un temps fort d’élaboration et de réflexion commune, mais cette année, sans pouvoir réunir nos corps parlants, nous pourrons par vidéo donner notre voix et notre parole pour envisager ensemble la sortie progressive du confinement et de la crise pour notre association. Nous envisagerons aussi son au-delà avec la continuité de nos projets en cours, ainsi que des nouvelles initiatives pour l’année 2020 et 2021.
Dans le confinement, le bureau de L’Envers de Paris, qui s’est réuni par vidéoconférence à plusieurs reprises, a pris l’initiative de créer une nouvelle rubrique dans notre site. Cette nouvelle rubrique, que nous intitulerons « Au-delà du confinement », recevra vos travaux relatifs à la période du confinement mais pas seulement, car nous souhaitons nous projeter vers le futur. Nous souhaiterions un réseau « d’élaboration provoquée »[i] et collective à L’Envers avec un thème d’étude au-delà de l’expérience du confinement et autour du thème de l’Un du monde de la globalisation, le « pour tous » dans lequel nous sommes chacun des « épars désassortis »[ii]. Vous pouvez travailler et écrire dans vos groupes, de façon individuelle ou, si vous le souhaitez, en cartels constitués dans le cadre des cartels de l’ECF. Nous offrirons une diffusion à vos travaux.
Pour ce mois de mai, nos vecteurs et nos groupes – après un premier moment d’arrêt et une remise au travail petit à petit en avril – proposent leurs réunions par WhatsApp, Skype, Zoom et autres moyens vidéo. Notre lien qui nous est propre dans ce moment du confinement est un lien épistémique d’étude de la psychanalyse et c’est pourquoi nos vecteurs et groupes continuent la lecture des textes. Les voici :
Susanne Hommel nous donne des nouvelles du groupe Lectures Freudiennes qui s’est réuni les 6 et 21 avril par Zoom. Ils n’étaient pas au complet, mais ils ont pu avancer dans le travail autour du texte de Freud Metapsychylogische Ergänzung zur Traumlehre, rédigé en 1915, au cours de la Première Guerre mondiale : « Suite au non-investissement du système Cs l’épreuve de réalité ne peut plus avoir lieu. Les excitations qui ont pris le chemin de la régression indépendamment de l’état de sommeil, le trouveront libre jusqu’au système Cs dans lequel elles auront une valeur de réalité incontestable ».
Leur prochaine réunion par Zoom aura le 5 mai à 20h30. Contacter Susanne Hommel si vous êtes intéressés, par mail>>
Le collectif Théâtre et psychanalyse s’est réuni en visio-conférence pour faire le point sur l’année écoulée et sur les projets pour la prochaine saison, ainsi que sur les modalités futures de leur travail. Le confinement n’ayant empêché qu’une seule rencontre prévue, le groupe est revenu sur les spectacles de l’année écoulée pour louer leur qualité, ainsi que celle des débats qui ont eu lieu. Le groupe prépare les rencontres de l’année prochaine. Trois spectacles sont prévus, pour réduire leur nombre à six par an. Dans la prochaine visio-conférence, sera discuté le travail d’un des participants, Grigory Arkhipov, à partir d’un extrait de sa thèse sur le rire, et consacré au rire chez Aristote. Nous échangerons également sur Coriolan de Shakespeare qui est au programme de la prochaine saison. Si vous voulez y participer contacter Philippe Benichou, par mail>>
Au temps du confinement, le vecteur Psynéma prépare le choix des films sur le thème de l’année : « Migrations, Exils, Frontières ». Ce thème les invite à reprendre la lecture du texte de Lacan « Lituraterre » où la lettre prend une portée essentielle. Lacan souligne l’importance donnée à l’écrit mais en se démarquant de la littérature comme « accommodation des restes ». Nous suivrons plutôt un autre abord, selon la proposition qui énonce que : pour celui qui habite le langage, il est exilé du rapport sexuel. Le 7 avril une réunion virtuelle a permis des échanges à propos du début du texte jusqu’à aborder les termes de « frontière » et de « territoire ». Nous poursuivrons cette lecture lors des prochaines rencontres, ainsi que la pertinence des films à proposer. Pour ceux qui veulent se joindre au vecteur Psynéma, contacter María Luisa Alkorta, par mail>>
Le vecteur Lectures cliniques reprend son travail par Zoom en mai. Au programme, discussion d’un cas clinique et lecture du texte de Jacques-Alain Miller, « L’Interprétation à l’envers », La Cause freudienne, n° 32, février 1996, par deux participants du vecteur. Responsables : Adela Alcantud et Pascale Fari avec Adriana Campos, Elisabetta Milan et Ana Inés Vasquez. Renseignements, contacter Adela Alcantud, par mail>>
Voici les nouvelles que Marie-Christine Baillehache nous donne du Vecteur Psychanalyse et Littérature : durant ce mois de confinement, les désirs de savoir de chacun se sont poursuivis avec assiduité et accompagnés par nos échanges soutenus par mails et par téléphone, autour de la fonction de « la Lettre». Le texte de P. Doucet (que vous trouverez dans le site) rend compte de la manière dont F. Cheng, dans Le Dialogue, fait usage poétiquement de la lettre pour littéralement créer sa langue singulièrement neuve. Durant ce mois de Mai, le Vecteur travaillera à partir de la lecture qu’Isabella Otechar nous proposera du Dialogue de F. Cheng et orientés par le cours du 12 Mai 1971 de Lacan. Dans le Séminaire XVIII D’un discours qui ne serait pas du semblant. Vous pouvez contacter Marie-Christine Baillehache par mail>>
Dans le groupe « Le corps, pas sans la psychanalyse », une visio-réunion a eu lieu à propos du confinement et le travail s’est concrétisé par la rédaction de deux articles que vous trouverez dans notre nouvelle rubrique « Au-delà du confinement », dont ceux de Geneviève Mordant, « Le corps confiné », Soledad Peñafiel,« Comme dans un mauvais film… », de Guido Reyna, « Étoffes du Rêve », et de Flavia Hofstetter, « Quoi de neuf ? (WhatsApp ?) ». La prochaine réunion aura lieu le mercredi 20 Mai à 20h30. Si vous voulez participer, contacter Geneviève Mordant, par mail>>
Nous attendons vos travaux et bonne lecture des textes.
Et pour nos membres, je vous attends nombreux à l’inédite AGO 2020 de l’EdP par vidéoconférence. Connectez-vous !!
Marga Auré
[i] Miller J.-A., « Cinq variations sur le thème de « l’élaboration provoquée », intervention à l’École (Soirée des cartels) 11 décembre 1986. Disponible sur internet : http://www.causefreudienne.net/cinq-variations-sur-le-theme-de-lelaboration-provoquee/
[ii] Lacan J., « Préface à l’édition anglaise du Séminaire XI », Autres Écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 573.