ÉDITO MAI 2022
Paris Leaks
Mai 2022
Suite aux vacances de Printemps, nous reprenons les activités de notre Association. Qu’on prenne le large, ou qu’on reste rivé, les vacances font fonction de pause, voire d’intervalle. Dans « Les us du laps » [1] , Jacques-Alain Miller s’arrête sur ce signifiant d’intervalle. Un intervalle est une parenthèse pendant laquelle un évènement se produit. Il reprend l’ancien mot français « entrefaire », qui voulait dire « faire dans l’intervalle ». « Sur ces entrefaites », en revanche, désigne « à ce moment ». Pendant l’intervalle, le temps est mis entre parenthèses, mais à la différence de la pause, qu’on peut faire pour reprendre de l’énergie, une scansion « comporte l’acquisition d’un résultat partiel […] » [2]
Pendant cet intervalle, deux nouveaux textes issus des Vecteurs de L’Envers de Paris ont vu le jour sur notre site : « Alain Françon [3] et La Seconde surprise de l’amour »[4], de Marivaux, de Bernadette Colombel et « Le pas-sage du dimanche de la vie »[5] de Marie-Christine Baillehache.
Le Vecteur Addictions nous informe : La prochaine conversation du TyA Envers de Paris aura lieu le 16 mai. Jacqueline Janiaux présentera un travail clinique qui sera commenté par Juan Francesco Rodriguez.
Contact => Pierre Sidon
Le Vecteur Seminario Latino de L’Envers de Paris propose cette fois-ci une soirée dont le thème c’est « La guerre et son indicible ». En nous appuyant sur deux aphorismes de Lacan – « Le discours de l’inconscient c’est le discours du maître » et « L’inconscient c’est la politique » ainsi que sur la définition du réel pour la psychanalyse d’orientation lacanienne, notre soirée se prêtera à une réflexion sur le rapport entre la guerre et l’inconscient, aujourd’hui. La guerre de la Russie contre l’Ukraine nous a frappés, nous a bouleversés, et, comme la « guerre » contre le Covid transformera désormais le paysage du monde contemporain. Voilà pourquoi nous avons voulu consacrer une soirée du Seminario Latino à revenir sur le thème toujours si étranger, toujours si unheimlich et, à la fois, si proprement culturel, si proprement humain, de la guerre. Nous aurons le plaisir de compter avec la participation de Francesca Biagi-Chai qui interviendra sur « La guerre entre réel et réalité ». Aussi, interviendront Nayahra Reis sur « Guerre et inconscient » et Egor Gavrilov sur « Limonov : revenir d’une guerre comme on tourne la page ? ». La soirée sera animée par Adriana Campos et Patrick Almeida. Nous vous attendons nombreux le mercredi 18 mai à 21h à la Maison de l’Amérique Latine.
Pour tout renseignement contacter le comité d’accueil par mail => Seminario Latino
La prochaine réunion du Vecteur Psynéma se tiendra le 15 mai où nous ferons le choix de quatre films qui seront mis à l’étude durant la prochaine année scolaire et qui s’articulent autour de la thématique du réel. Notre texte de référence sera : Position de l’inconscient de Lacan, avec le Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. Anne Ganivet sera l’extime de notre groupe de travail.
Contact =>Karim Bordeau
Le Vecteur Lectures freudiennes fait parvenir l’annonce suivante : « Lors de notre rencontre du 5 avril 2022 nous avons continué la traduction de : « Ein kind wird geschlagen », rédigé en 1919. Cet article est le résultat de l’analyse d’Anna Freud avec son père, Freud y dévoile la structure du fantasme. De ces fantasmes précoces et bruts qui ne rappelaient pas l’influence d’impressions de l’école ou de scènes tirées de lectures, la science voulait bien en apprendre davantage. Qui était l’enfant battu …/… Qui était-il celui qui battait l’enfant ? …/… Ou bien l’enfant fantasmait-il qu’il battait lui-même un autre ? Aucun éclaircissement ne venait à toutes ces questions, mais c’était toujours l’unique timide réponse…/… un enfant est battu »[6].
Notre prochain rendez-vous de travail aura lieu le mardi 10 mai à 21h chez Susanne Hommel.
9 avenue de la porte de la plaine 75015 Paris.
Contact : tél
Sans oublier la présentation du livre « Fin d’analyse », volume de trois textes traduits par le Vecteur et publié par les Editions Erès, mercredi 18 mai, à 20h30 à la Librairie Libralire, 116 rue Saint Maur, 75011 Paris.
Le prochain spectacle proposé par le collectif Théâtre et psychanalyse aura lieu le dimanche 15 mai à 15h au théâtre de l’Odéon : Kliniken de Lars Noren mis en scène par Julie Duclos. La pièce sera suivie d’un débat avec Julie Duclos et Philippe Bénichou, animé par Hélène de La Bouillerie. C’est la 3ème rencontre du collectif avec Julie Duclos.
Au mois de Juin, nous vous proposons Désobéir, une pièce écrite par quatre jeunes femmes et mise en scène par Julie Bérès, au théâtre du Rond-Point le vendredi 24 juin. Ariane Chottin a accepté notre invitation à débattre avec Julie Bérès.
Le Vecteur « Le corps pas sans la psychanalyse », a envoyé l’argument suivant :
« À propos de la pudeur nous sommes partis d’un texte intitulé « Cachez ce ‘a’ que je ne saurais voir », proposé par un membre de notre vecteur, qui paraphrase le fameux vers de « Tartuffe ou l’Imposteur » de Molière.
Nous proposons de continuer nos réflexions sur ce que peut évoquer à chacun le sens de la pudeur. Le corps comme substance jouissante est, à notre époque, en voie de se présenter comme un ‘objet cause de désir’, mis en série, au même titre que les objets du marché. Car, à cet effet du capitalisme, répond également le discours de la science.
En quelque sorte soumis pour tous à une exhibition forcée, le corps est maintenant dépouillé de toute connotation honteuse, et il s’agirait pour un sujet de retrouver une certaine idée de la pudeur telle que désignée par Lacan dans « L’éthique » comme une fonction « essentielle à produire ». La psychanalyse pourrait permettre de réintroduire chez chac-Un cette fonction du voile, à mettre en tension avec une élision du Réel qui ex-siste au phallus et qui s’appelle la jouissance (voir le Séminaire R.S.I., leçon du 11 mars 1975) ».
La prochaine réunion aura lieu le Mercredi 18 Mai à 20h30 à Cachan.
Contact : Geneviève Mordant
Des nouvelles du Vecteur Psychanalyse et Littérature :
Tout au long de son roman publié en 1952 Le dimanche de la vie, Raymond Queneau met en scène, dans la figure romanesque de Valentin Bru, le partisan zélé de l’immobilisme du Savoir Absolu et de la Fin de l’Histoire de la philosophie hégélienne. Il y dénonce ainsi, avec un langage populaire à l’ironie réjouissante, l’écrasement du désir par le discours du maitre.
S’il dépeint le couple que Valentin Bru forme avec Julia comme une liaison ayant enfin atteint la Savoir Absolu sur le rapport sexuel, c’est pour mieux faire achopper, de façon magistrale, le Sage Valentin Bru sur l’élan de son propre désir auquel il ne renonce plus.
À la fin de l’histoire du dimanche de la vie, une satisfaction surprenante et subversive vient faire faillir ses identifications aux volontés normatives de sa maitresse femme Julia. À la Fin de l’Histoire, Valentin et Julia ne sont les maitres ni de leur désir, ni de leur être, ni du rapport sexuel.
Vous pourrez lire sur le site de l’Envers de Paris, le court et percutant texte de Gabrielle Vivier sur ce qui oppose le Sage hégélien au psychanalyste pas-sage du tout.
Pour sa prochaine réunion-Zoom de Vecteur le Mercredi 18 Mai à 20h, Isabela Otechar nous présentera ce qui, dans Le dimanche de la vie, distingue la fonction du désir selon Hegel de la fonction du désir selon Lacan.
Notre Vecteur reste ouvert à tous ceux qui, orientés par la psychanalyse lacanienne, restent curieux de se laisser enseigner par la littérature.
Contact =>Marie-Christine Baillehache / Tél : tél.
Quant au Vecteur Lectures cliniques, il nous envoie ce compte rendu : « Notre travail de lecture se poursuit autour du livre « Au Confins du Séminaire »[7] de Jacques Lacan. Dans cette lecture à plusieurs, des fils se dégagent qui sont autant des pistes à développer. Par exemple, le chapitre III qui a pour titre « Le Conflit des identifications sexuelles »[8] nous plonge dans la complexité, souvent contradictoire ou entremêlée, que la question des identifications sexuelles peuvent avoir dans la clinique. Aussi, un fil tiré de ce chapitre a été celle de l’homosexualisation dans le cas de L’Homme aux Loups que nous pouvons mettre en parallèle avec la question de la féminisation dans le cas Schreber. Sans doute que chacun pourra se saisir à sa guise pour poursuivre ces questions par la suite.
La présentation d’une construction d’un cas lors de chaque réunion est l’occasion d’une discussion dans laquelle nous nous nous efforçons de saisir les détails qui sont autant des points d’Archimède permettant de rendre compte de ce qui fonctionne dans la cure ». La prochaine réunion aura lieu le 21 mai. Contact =>Ricardo Schabelman et Janis Gailis
Au plaisir de vous retrouver dans l’activité de votre choix.
Dalila Arpin
[1] Miller, J.-A., Les us du laps, (1999-2000), Enseignement prononcé à l’Université de Paris 8, cours du 1/12/1999, inédit.
[2] Ibid., 2/2/2000.
[3] Metteur en scène de La Seconde Surprise de l’amour de Marivaux, joué du 5 novembre au 4 décembre 2021 au théâtre Berthier Paris 17 e.
[4] https://enversdeparis.org/la-seconde-surprise-de-lamour-de-marivaux/
[5] https://enversdeparis.org/la-derision-du-dimanche-de-la-vie/
[6] « Ein Kind wird geschlagen », G.W, Band XII, Werke aus dem Jahren1917-1920, Fischer Verlag, Frankfurt am Main, 1989, p.199. Traduit par le Vecteur Lectures freudiennes. Texte en preparation.
[7] Lacan J., “Aux Confins du Séminaire”, Ed. La Divina, Navarin Editeur. Septembre 2021
[8] Lacan J., “Le conflit des identifications sexuelles”, dans « Aux Confins du Séminaire », Ed. La Divina, Navarin Editeur. Septembre 2021 pages 21 au 30.