ÉDITO MAI 2023
PARISLEAKS MAI 2023
Chers Membres et Abonnés,
Le mois de mai est marqué par la tenue du XXIème Congrès de la New Lacanian School, « Malaise et angoisse dans la clinique et dans la civilisation », le 20 et 21 mai prochain. Il aura lieu par Zoom, selon une modalité déjà usuelle dans notre champ : le samedi sera consacré à des exposés cliniques dans des salles simultanées et le dimanche, des exposés dans des salles plénières. Il sera consacré à l’étude des répercussions sur le corps au XXIème siècle, comme le pose Daniel Roy, Président de la NLS, dans l’argument :
Renseignements et inscriptions :
Inscriptions ouvertes :
www.causefreudienne.org/evenements/interpreter-scander-ponctuer-couper/
Le prochain spectacle proposé par le vecteur théâtre et psychanalyse aura lieu le dimanche 4 juin à 15h aux ateliers Berthier du théâtre de l’Odéon (1 rue André Suarès, 17ème) pour Hedda, pièce mise en scène par Aurore Fattier. C’est une variation contemporaine de la pièce d’Ibsen, Hedda Gabler, récrite par Sébastien Monfè et Mira Goldwicht. La pièce sera suivie d’un débat avec Aurore Fattier et Bénédicte Jullien, animé par Hélène de La Bouillerie.
Vous pouvez réserver vos places en écrivant un mail à theatreetpsychanalyse@gmail.com
(prix préférentiel de 29 €)
Nous nous retrouverons le mercredi 10 mai 2023 à 21h.
Contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org
Le cas présenté par Geisiane Ribeiro Dos Santos nous a montré sa stratégie clinique pour travailler avec un patient psychotique hospitalisé sous contrainte. Dans ce cas, la question du sujet supposé savoir s’est posée tout à fait différemment que pour un névrosé. Quelle est la fonction de l’institution, la pluralisation du transfert et la marge de nos interventions pour travailler avec un tel sujet ? De quel côté se situe le sujet supposé savoir ?
Contact : clinique-lacan@enversdeparis.org
Contact : corpsy@enversdeparis.org
Annie Ernaux fonde son travail d’écriture littéraire sur « la mémoire qui [lui] apporte constamment des éléments en écrivant […] ramenant des choses vues, entendues (rôle des phrases, souvent isolées, fulgurantes), des gestes, des scènes, avec la plus grande précision. » [5] À l’écoute de cette « mémoire matérielle » [6] , elle se fait d’abord docile à « la sensation dont la scène, le détail, la phrase sont porteurs », puis cherche les mots qui la serrent et la servent au plus près. Ses madeleines subjectives constituent sa source d’écriture littéraire et son écriture en produit sa vérité. Pour A. Ernaux, cette vérité d’écriture reste sans cesse à ré-écrire. « Pour moi, la vérité est simplement le nom donné à ce qu’on cherche et qui se dérobe sans cesse ». [7] Pour écrire son roman Une femme, elle fait revenir de sa mémoire les traces corporelles issues de sa relation à sa mère : « sa voix […], ses paroles, ses mains, ses gestes, sa manière de rire et de marcher » [8]. Par son travail des mots et de leur articulation, elle dessine le portrait-en-vérité du lien qui unit la femme qu’elle est alors à l’enfant qu’elle fut et elle se fait auteur de son histoire. Cette vérité, J.-A. Miller nous enseigne qu’elle est « quelque chose qui devient dé-caché, […] dés-oublié, autrement dit que son statut natal est le voilage. » [9] Pour écrire Une femme, A. Ernaux fait l’effort sublimatoire de lever le voile du refoulement et reconnait ce qu’elle doit au désir vivant de son Autre maternel. « Après la mort de ma grand-mère, [ma mère] a gardé longtemps le deuil et pris l’habitude d’aller à la messe en semaine, de bonne heure. Quelque chose de « romanesque » en elle s’est évanoui » [10] et, « Elle perdait la tête. Cela s’appelle la maladie d’Alzheimer […]. Depuis quelques jours, j’écris de plus en plus difficilement, peut-être parce que je voudrais ne jamais arriver à ce moment. Pourtant, je sais que je ne peux pas vivre sans unir par l’écriture la femme démente qu’elle est devenue, à celle forte et lumineuse qu’elle avait été. » [11] Mais, si par son écriture littéraire, A. Ernaux vise à dévoiler une vérité inconsciente pour lui donner sa valeur de sens fictionnel, tout dans ses romans n’est pas sens. Et la puissance du sens qu’elle ambitionne comme écrivain d’appliquer aux faits laisse cependant entrevoir « des achoppements, qui sont autant de signes d’une autre vérité, d’un autre sens, lesquels sont en peine de se conjuguer à la fiction d’une narration. Voilà pourquoi ces émergences qui rompent la narration, on leur donne valeur de réel, plutôt que de vérité et de sens. » [12]
Ce sont ces achoppements qui ouvrent à la mise-en-jeu d’un plaisir du corps articulé au langage que nous interrogerons lors de notre réunion Zoom du 14 Mai. Nous nous appuierons sur le travail de lecture de Valérie Marchionni du roman d’A. Ernaux Une femme et nous nous orienterons du texte de J.-A. Miller « Lire un symptôme ».
Notre Vecteur reste ouvert à qui désire joindre ses questions et ses trouvailles aux nôtres.
Contact : litterature@enversdeparis.org
Contact : psynema@enversdeparis.org
Renseignements et inscriptions sur addicta.org/conversations
Quels éclairages peut apporter la psychanalyse sur les pratiques d’inclusion dans les écoles ? C’est la question, suivant le fil de notre thème de l’année « Institutions et savoir inconscient », que nous explorerons lors de la prochaine soirée du Seminario Latino « Paradoxes de l’inclusion, pratiques de la psychanalyse dans l’institution scolaire ».
Rocio Davrieux, Mercedes Pagliano et Ana Martha Wilson Maia, depuis l’Argentine et le Brésil, partageront avec nous leur expérience vivante au sein même des écoles. Dans cette soirée internationale, Dalila Arpin, directrice de L’Envers de Paris et AME de l’École de la Cause freudienne, nous fera l’honneur et le grand plaisir de participer en tant qu’extime. La conversation sera animée par Pablo Llanque.
Cette soirée se tiendra par Zoom EN ESPAGNOL, le 10 mai de 2023 à 21h00
Pour recevoir le lien, inscription gratuite sur : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org
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[1]Lacan J., La Troisième ; Miller J.-A., Théorie de lalangue, Paris, Navarin éditeur, 2021, p. 40.
[2] Supports/Surfaces est un mouvement artistique qui fut l’un des groupes fondateurs de l’art contemporain français, tant en peinture qu’en sculpture. (Wikipedia)
[3] Lacan J., « Télévision », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 530.
[4] Freud S., Le Malaise dans la civilisation, trad. B. Lortholary, présentation C. Leguil, Paris, Points Seuil, 2010.
[5] Ernaux A., L’écriture comme un couteau, Paris, éd. Gallimard, 2003, p. 39-40.
[6] Ibid.
[7] Ibid., p. 30.
[8] Ernaux A., Une femme, Paris, éd. Gallimard, 1987, p. 106.
[9] Miller J.-A. « L’orientation lacanienne. Choses de finesse en psychanalyse » (2008-2009), enseignement prononcé dans le cadre du département de l’université Paris VIII, cours du 18 Mars 2009, inédit.
[10] Ernaux A., op. cit., p. 59.
[11] Ibid., p. 89.
[12] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Choses de finesse en psychanalyse », op. cit.