ÉDITO NOVEMBRE 2021

Chères et chers membres et ami(e)s de L’Envers de Paris,

L’Envers de Paris bouillonne d’activité dans ce dernier trimestre de l’année et reprend la presque totalité de ses réunions en présentiel respectant les mesures sanitaires en vigueur. Vous êtes invités à y participer !

Nous nous approchons des Journées de l’ECF, J51 qui auront lieu par visio-conférence les 20 et 21 novembre prochains sous le titre La Norme Mâle. Nous y interrogerons l’ordre patriarcal et la norme mâle dans ses effets et sa métamorphose. Les thèmes d’étude sont passionnants et concernent notre hyper et postmodernité. La journée de samedi sera l’occasion de présenter et converser sur de multiples cas cliniques. La plénière du dimanche se centrera sur les questions éthiques, épistémiques et politiques. Ces journées proposent un questionnement qui traverse notre clinique et le malaise civilisationnel par-delà les coordonnées dictées par la norme ou la normalité. Vous pouvez vous inscrire en cliquant sur ce lien>> 

La sublimation ? Sérieux ?! Tel sera le titre du numéro 66 d’Horizon, orchestré majestueusement par Stella Harrison, consacré au thème de la sublimation qui paraîtra fin novembre. Il s’agit d’un travail délicat, sur le concept de sublimation, introduit par un texte de Jacques-Alain Miller, que nous remercions. Nous avons en effet le plaisir de publier la leçon du 12 janvier 1983 du cours de l’orientation lacanienne : « Du symptôme au fantasme et retour ». Vous y trouverez aussi un texte inédit d’Éric Laurent, ainsi qu’un texte de Laurent Dupont que nous remercions tous deux également. Ce numéro témoigne des avancées les plus singulières et pressantes sur la question de la sublimation. Nous avons voulu dépoussiérer ce concept en le confrontant aux expériences de psychanalystes, d’écrivains, d’artistes, pour ré-éprouver son opérativité sous plusieurs angles. Nous avons mis aussi à contribution plusieurs des vecteurs de L’Envers de Paris, ainsi que d’autres collègues de notre champ.

 

Le Vecteur Psynéma de L’Envers de Paris a le plaisir de vous inviter à l’après-midi d’étude sur le thème d’étude de notre association : Épars désassortis, avec la projection du film Klute d’Alan J. Pakula. Le film sera projeté intégralement et suivi d’un débat animé par notre invitée Bénédicte Julien*, samedi 11 décembre, à 14h00 au Patronage Laïque Jules Vallés, 72 avenue Félix Faure, 75015 Paris. Entrée libre sur réservation au 01 40 60 86 00. Voici le lien>> pour vous y inscrire. Ou écrire à Marga Auré par mail>> ; ou à Karim Bordeau, par mail>> Le pass sanitaire sera exigé à l’entrée.

Le groupe Psynéma travaillera mors de leur réunion du 7 novembre sur « La préface à l’édition anglaise du Séminaire XI » et la leçon du 15 janvier 1974 du Séminaire XXI « Les non-dupes errent » afin cerner la question de l’inconscient réel.

Le collectif Théâtre et psychanalyse de L’Envers de Paris a eu le plaisir d’assister le 8 octobre au théâtre de la Bastille à la pièce Illusions perdues d’après Balzac, mise en scène par Pauline Bayle, avec cinq jeunes comédiens formidables qui se partageaient les rôles. Le spectacle a été suivi par un débat passionnant animé par Hélène de La Bouillerie, avec la jeune metteuse en scène Pauline Bayle (qui vient d’être nommée directrice du nouveau théâtre de Montreuil) et Déborah Gutterman-Jacquet*. La prochaine rencontre aura lieu le 20 novembre au théâtre de l’Odéon, autour d’une pièce de Marivaux, La seconde surprise de l’amour, mise en scène par Alain Françon. Marie Hélène Brousse* a accepté notre invitation de venir débattre avec le metteur en scène. Contact : Hélène de la Bouillerie, par mail>>

Voici les activités proposées par les différents groupes de L’Envers de Paris lors ce mois de novembre :

Le Seminario Latino de L’Envers de Paris prépare leur soirée de novembre autour de la thématique de travail de l’année 2021/2022 : « L’inconscient, aujourd’hui ? » Quelle place dans le monde contemporain pour ce qui fait trou, béance, voire discontinuité au discours du maître ? Entre la jaculation du Yadl’Un des épars désassortis et leurs objets lathouses, leurs addictions et leurs identités prêt-à-porter, comment l’acte analytique opère, aujourd’hui, dans sa lecture du savoir insu de l’inconscient du sujet et des modes de jouir du parlêtre contemporain ? Interviendront : Ariel Altman, Adriana Campos, Marlith Pachao et Nayahra Reis. La prochaine soirée, dont la date sera annoncée très prochainement, est prévue pour la fin du mois de novembre en présentiel à la Maison de l’Amérique Latine, pass sanitaire et gestes barrières à l’appui. Pour tout renseignement, contacter par mail Patrick Almeida, responsable du Seminario Latino de L’Envers de Paris, Patrick Almeida par mail>> ; ou le comité d’accueil par mail>>

Le Vecteur Lectures Cliniques de L’Envers de Paris commence son deuxième cycle de travail de deux ans le 15 novembre 2021. Nous allons étudier à plusieurs quelques textes cliniques de S. Freud, J. Lacan, J.-A. Miller et É. Laurent pour y mettre en relief la logique et la dynamique de l’orientation lacanienne qui va servir de boussole pour l’élaboration des cas cliniques qui seront présentés par les participants du vecteur. Pour certains, ce sera l’occasion de parler, publiquement, pour la première fois, de leur travail clinique. Lors de chaque réunion du vecteur, un cas clinique sera présenté, suivie d’une discussion. Deux autres participants vont, chacun, présenter en quelques mots leur questionnement issu de la lecture des textes de référence afin de susciter une conversation générale. Pour que chacun puisse non seulement prendre une part active aux discussions, mais aussi présenter son travail, le nombre de participants est limité.

Les réunions du Vecteur ont lieu le samedi de 15h00 à 18h00, une fois par mois, sauf pendant les vacances scolaires, soit 6 samedis et une réunion d’introduction, entre novembre 2021 et juin 2022. La commission d’organisation du vecteur est composée par : Alexandra Escobar, Pascale Fari, Janis Gailis, Ricardo Schabelman, Andrea Souza Paleari, Ana Ines Vasquez. Les responsables en sont Ricardo Schabelman et Janis Gailis.

Lors de la dernière réunion du Vecteur « Le corps, pas sans la psychanalyse » de L’Envers de Paris, dans le cadre de notre thème de la mise en tension de l’objet a avec le vivant du corps, nous avons discuté d’un cas clinique. Il est apparu qu’il s’agissait plutôt d’un problème de l’ordre du dire : « Au fond, c’est me dire ou ne pas me dire », qui paralyse le sujet pour trouver la voi(e)x de l’énonciation de ce qu’il a à dire. Il s’agit du dévoilement de ce qui se joue pour lui au joint le plus intime dans sa confrontation au réel de l’objet a, et qu’il nomme son symptôme. Nous continuerons nos discussions sur d’autres cas rapportés par chacun. La prochaine réunion aura lieu le 18 novembre à 20h30 à Cachan. Contact : Geneviève Mordant par mail>>

Le Vecteur Psychanalyse et littérature de L’Envers de Paris poursuivra sa recherche sur la fonction du personnage féminin de Zazie dans le roman éponyme de Raymond Queneau en s’orientant du cours de J-A Miller « De la nature des semblants » des 29 janvier1992 et 5 février 1992. Il se réunira le jeudi 24 novembre à 20h00 par Zoom. Le texte de Philippe Doucet que vous pourrez lire sur le site fait valoir ce que l’écriture de R. Queneau doit à « duplicité interne, entre procès de l’énoncé et procès de l’acte de l’énonciation »[i] du langage. En amorçant son roman Zazie dans le métro avec Doukipidonkktan, il en appelle au passage du peu-de-sens au pas-de-sens du mot d’esprit et éveille chez son lecteur la dimension de l’inconscient comme lieu de l’Autre « supposé connaitre la multiplicité des combinaisons signifiantes »[ii]. L’Autre qui reconnait et rit de ce mot d’esprit, atteste qu’il est lui-même « de la paroisse »[iii] du sujet dont la parole est animée de l’objet métonymique du désir. Contact : Marie-Christine Baillehache par mail>>, ou au 06.42.23.37.03.

Pierre Sidon nous donne des nouvelles du Vecteur T&A de L’Envers de Paris.

Addiction : le succès d’un signifiant n’est jamais une opération délibérée, même s’il peut relever de l’invention d’un seul, bien branché sur l’époque. Le marché peut bien alors s’en emparer mais à condition que ce soit d’abord un symptôme devenu social. Ainsi de ladite addiction. Avec l’avènement d’une ère où se mêlent consommation et excès, réunis dans le signifiant euphémisé d’addict, chacun peut aisément s’y reconnaître. Comme tout symptôme, il fait parler. Ce que nous faisons depuis 8 ans au TyA, à L’Envers de Paris et dans le Champ freudien. Nous sommes certes des citoyens consommateurs, mais nous sommes aussi des analysants. C’est-à-dire que nous pratiquons la parole, malgré la jouissance qui s’y oppose. Et nous persistons aussi à travailler en institution malgré le sort qui leur est réservé : nous travaillons à plusieurs malgré l’atomisation du lien social. Que faisons-nous, comment faisons-nous ? Ne restons pas seuls ! Parlons-en ensemble, si la pandémie nous en laisse le loisir : retrouvons-nous à-partir du mois de décembre pour une nouvelle série des conversations « Clinique et addictions » en chair et en os ! Voici les dates des prochaines conversations : 13/12, 24/01, 14/02, 14/03, 11/04, 16/05 et 20/06. Inscriptions et renseignements sur notre site : addicta.org

Voici donc tout le joyeux travail proposé ce mois-ci à L’Envers de Paris à tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la psychanalyse !

Marga Auré

* Psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne.

[i] Lacan J., Le Séminaire, livre vi, Le Désir et son interprétation, texte établi par J.-A. Miller, Paris, La Martinière/Le Champ freudien éd., 2013, p. 101.

[ii] Ibid, p. 115.

[iii] Ibid, p. 118.