ÉDITO OCTOBRE 2023

PARISLEAKS OCTOBRE 2023

Chers Membres et Abonnés,

L’activité de notre association reprend, impulsée par ses différents vecteurs. Nous vous invitons à y participer que ce soit en faisant partie de l’un d’eux, ou bien en assistant aux soirées qu’ils proposent.

L’automne nous amène également à nous inscrire aux 53èmes Journées de l’École de la Cause freudienne, qui auront lieu le 18 et 19 novembre prochains, sous le titre : « Interpréter, scander, ponctuer, couper ». Ce sera l’occasion d’explorer ce sujet passionnant qui fait le cœur de notre pratique et sur lequel s’appuie l’action analytique. Lacan a pu donner à l’interprétation la place de la tactique dans une analyse. Il revient au psychanalyste de savoir s’en servir.

Comme à l’accoutumée, ces journées débuteront le samedi par des salles simultanées où on pourra écouter des études de cas issus de la pratique de nos collègues. Elles seront suivies des exposés en salle plénière, le dimanche, où ce sujet sera déplié sous des angles différents.

Nous vous rappelons également que vous pouvez déjà vous inscrire à la Journée organisée par l’Envers de Paris et l’Association de la Cause freudienne : « Nouveaux symptômes du numérique », qui aura lieu le 9 décembre au Centre Sèvres-Paris, 35 bis rue de Sèvres, 75006, en cliquant sur le lien en bas de page.

*** Il n’y aura pas d’inscription sur place ***

Lors de cette journée, nous allons explorer le sujet du numérique à l’ère actuelle autour de quatre axes principaux :

– Le langage : la voix synthétique, la traduction automatique et le dialogue avec Chat GPT.

– L’ère post-Zoom : quels sont les nouveaux enjeux pour la société ? Et si, malgré l’apparence de liberté et d’autonomie, on devenait dépendant des technologies, des « Technopersonnes », à suivre le philosophe Javier Etcheverria ?

– L’amour et l’algorithme : comment les sites et les applications ont-ils modifié la rencontre amoureuse ? Quels sont les usages qui prévalent dans ces nouvelles plateformes ?

– Les nouvelles sublimations du numérique : quel usage font les jeunes du numérique ? Comment peuvent-ils s’en servir à bon escient ? Peut-on en faire un outil thérapeutique ?

Des psychanalystes vont dialoguer avec des spécialistes de ces différents domaines afin d’éclairer ce qui se joue pour les être parlants dans cette nouvelle révolution qu’est le digital.

Nous vous attendons nombreux.

Lectures freudiennes

Le travail de traduction de l’article « Un enfant est battu » a repris le mercredi 6 septembre. Après avoir reconnu les trois phases du fantasme de l’enfant battu, Freud cherche dans le chapitre IV, à démêler les fils dans lesquels la petite fille, auteur du fantasme, s’est emmêlée : ce sont les fils « des excitations de son complexe parental ». Si elle est « tendrement fixée au père…/… qui a tout fait pour cela », et est animée par là d’une haine pour la mère, elle n’est pas sans éprouver en même temps un courant de tendre attachement pour celle-ci. Ce complexe est la base du fantasme et en est-il le ressort ? L’évocation « d’autres enfants » que la petite fille elle-même, laisse entrevoir une autre haine et une autre concurrence. 

Citons Freud dans ce passage :

« Mais ce n’est pas au rapport à la mère qu’est noué le fantasme d’être battu. Il y a dans la chambre d’enfants encore d’autres enfants, de très peu d’années plus âgés ou plus jeunes, que l’on n’aime pas pour toute autre raison, mais principalement parce que l’on doit partager l’amour des parents avec eux ».

C’est ce qui sera étudié le 4 octobre à 21h.

Contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

Seminario Latino

« La sexualidad es transgénero ».

Soirée organisée par le Seminario Latino de París et l’ACF-Ile de France :

C’est avec ce titre et cette affirmation, « la sexualité est transgenre », que l’auteure, Mari Paz Rodriguez, déploie et articule dans son ouvrage des aspects de la littérature psychanalytique classique revisités, mais aussi des questions sociétales plus contemporaines. Cette soirée qui nous rappelle les enjeux de notre époque, où les semblants sont en mutation face au réel, va nous permettre aussi de revenir sur le concept lacanien de sexuation. Celui-ci est en lien avec le mystère du corps, qui n’est jamais le bon et à qui la science promet le salut.

Le 11 octobre à la maison de l’Amérique latine, nous aurons l’occasion d’échanger avec Mari Paz Rodriguez, en présence de Marie-Hélène Brousse et Dominique Corpelet, pour aborder ensemble cette rupture, collage et/ou confusion entre sexualité et genre, entre jouissance et identification, entre identité et être.

Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

 La prochaine activité du vecteur Psynéma aura le 14 octobre au Patronage Laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015, à 14 h. Le film projeté sera L’inconnu du Nord-Express d’Alfred Hitchcock.

Contact : psynema@enversdeparis.org

 

Le vecteur des lectures cliniques vient de constituer un nouveau groupe de travail pour les deux années à venir. Le sujet que nous allons travailler durant cette période rejoint le thème du Congrès de l’AMP – Tout le monde délire, mais chacun à sa façon (clinique différentielle des psychoses).

Lors de notre réunion du mois d’octobre, nous entrerons d’emblée entrer dans le vif du sujet en discutant un cas clinique exposé par Isabela Mourao de Matos ainsi que le texte de Sigmund Freud « La perte de la réalité dans la névrose et dans la psychose ».

Cette année nous allons également consacrer notre temps à réétudier le texte de Freud « Pour introduire le narcissisme », ainsi que le chapitre III du cas Schreber « Du mécanisme de la paranoïa »avant de nous pencher ensemble sur l’ouvrage de Karl Abraham « Les différences psychosexuelles entre l’hystérie et la démence précoce ». En 2024/2025 nous poursuivrons l’étude de ce sujet à partir des textes de Jacques Lacan, de Jacques-Alain Miller et d’Éric Laurent.

Une permutation ayant eu lieu au sein du cartel préparatoire, Andrea Souza Paleari et Alexandra Escobar ayant pris d’autres engagements, tout comme Ricardo Schabelman qui a confié la responsabilité de ce vecteur à Janis Gailis.

Le nouveau Cartel de préparation du vecteur des lectures cliniques est constitué de Caroline Happiette, Pauline Préau, Noa Farchi, Sophie Ronsin et Janis Gailis.

Contact : clinique-lacan@enversdeparis.org

 

Le vecteur Théâtre et psychanalyse vous propose, dans le cadre du Festival d’automne, de venir assister à la représentation de Edelweiss [France Fascisme] de Sylvain Creuzevault aux Ateliers Berthier, le dimanche 15 octobre 2023 à 15h. Dans une comédie qui interroge les fondements du fascisme, Sylvain Creuzevault met en scène des figures historiques de la droite nationale dans la France des années 40. 

Anaëlle Lebovits-Quenehen a accepté notre invitation à venir débattre avec Sylvain Creuzevault à l’issue de la représentation. Vous pouvez réserver vos places en écrivant un mail à theatreetpsychanalyse@gmail.com (prix préférentiel de 29€).

Contact : theatre@enversdeparis.org

 Le Vecteur Psychanalyse et Littérature poursuivra cette année 2023-2024 son approfondissement de l’apport spécifique de l’art littéraire à la psychanalyse avec l’œuvre de Camille Laurens. Dans la perspective de la Journée du 9 Décembre 2023 « Les nouveaux symptômes du numérique » organisée par l’Envers de Paris et l’ACF Ile-de-France, nous commencerons par étudier son roman, Celle que vous croyez. C. Laurens y met en scène une femme de 48 ans, professeur de littérature, Claire, qui, après une rupture amoureuse, se crée un faux profil sur Facebook, un autoportrait fictif d’elle-même plus jeune : Clara, 24 ans, y lie une relation entre son double virtuel et un homme de 30 ans, Christophe, qui tombe rapidement amoureux des écrits et de la voix de Clara. Suivant les modalités de la rencontre en ligne conçue selon les règles marketing des investissements de la standardisation et des stéréotypes, le roman de Camille Laurens déplie la rencontre entre Clara et Christophe depuis la conformité des « profils », les échanges écrits et téléphoniques jusqu’à la rencontre réelle rendue impossible par la différence d’âge disqualifiant Claire. Dans son étude Les nouvelles lois de l’amour, Marie Bergström souligne : « Femme et hommes ne sont pas égaux face à la rencontre. Les sites et les applications le révèlent, avec une certaine cruauté. »[1] Cette inégalité des sexes, C. Laurens en éclaire essentiellement le côté femme, avec Claire se jetant à corps perdu dans ce lien fictif de la « Toile » où elle est tantôt « l’araignée, tantôt le moucheron » : « pour des gens comme moi, Internet est à la fois le naufrage et le radeau : on se noie dans la traque, dans l’attente […]on surnage dans le virtuel, on s’accroche aux présences factices […]au lieu de se déliter on se relie »[2]. Dans ce roman sur les liens fictifs du Net où chacun, homme et femme, « navigue en sous-marin dans l’océan des visages et des mots »[3], C. Laurens interroge le poids des mots et leur puissance d’impact sur le corps. Elle met en tension le sens de l’énigme, la signification de son texte avec le corps de son écriture, la chair et la voix de ses mots. « Car les mots ont une voix, ils ont un grain – comme on dit le grain de peau, bien sûr, mais aussi, au fond, comme on parle des fous, des marginaux : chaque mot est un original, une pièce unique. »[4] Ainsi, tout en écrivant sur la modalité de jouissance virtuelle des nouvelles rencontres numériques, elle ne capitule pas devant sa propre singularité qu’elle remet dans le lien social comme écrivain désirant « dire ensemble la clarté et l’ombre des mots »[5].

Notre vecteur commence sa lecture du grain des mots de C. Laurens avec son roman Celle que vous croyez. Lors de notre réunion du Mardi 3 Octobre à 20h par Zoom. Rosana Montani nous présentera comment elle en a déchiffré la langue.

Contact : litterature@enversdeparis.org

 

Lors de la prochaine réunion du vecteur « Le corps, pas sans la psychanalyse » qui aura lieu le 24 octobre, nous continuerons à nous interroger sur l’inflation et l’entropie des jouissances permises par l’invasion tous azimuts de l’usage du numérique qui sollicite en permanence quasiment tous nos sens. 

Se référant à Lacan dans sa « Conférence de Genève sur le symptôme » en 1975, nous poursuivrons ce que nous avons commencé et nous nous focaliserons sur les effets de résonance sur le corps des sons et des mots dans leur motérialité, et comment, au- delà des outils de scansion, de coupure et de ponctuation de la psychanalyse, les sujets peuvent tenter de se réabonner à l’inconscient en retrouvant du silence, du rien et du manque.

Contact : corpsy@enversdeparis.org

 

À bientôt de vous revoir dans nos activités,

Dalila Arpin 

Directrice de l’Envers de Paris

[1] Marie Bergström, Les nouvelles lois de l’amour, Paris, éd. La Découverte, 2019, p. 166.

[2] Camille Laurens, Celle que vous croyez, Paris, éd. Gallimard, 2016, p. 23-24.

[3] Ibid., p. 25.

[4] Camille Laurens, Quelques uns, Paris, éd. Gallimard, 2011, p. 18.

[5] Ibid, p. 25.