LACAN SATYRICON Rencontre savante et psychanalytique
Réservation indispensable
Entrée : 15 euros. Étudiants : 10 euros
Samedi 11 mai de 13h à 18h
Cinéma L’Entrepôt.
7, rue Francis de Pressensé, 75014, Paris
Lire le texte de Laura Sokolowsky dans Lacan Quotien n°823
Richesse, amour et bénéfice de jouissance>
LACAN SATYRICON
Rencontre savante et psychanalytique
Autour du film Satyricon de Federico Fellini
A la fin des années soixante, Federico Fellini réalisa un film inclassable auquel Lacan s’est référé dans le Séminaire XVII L’Envers de la psychanalyse. En ajoutant son nom au célèbre roman attribué à Pétrone, le cinéaste joua aussi de l’équivoque entre satire latine et satyre grec.
Composé de morceaux épars d’une Antiquité perdue et rêvée, tels les fragments d’un musée archéologique, le Fellini Satyricon fut tourné dans les studios Cinecittà entre novembre 1968 et mai 1969. Autrement dit, en pleine période de libération sexuelle et d’expériences psychédéliques. Pour Fellini, ce n’était pas un péplum, mais un film de science-fiction. Il déclarait avoir filmé la Rome antique comme il aurait réalisé un documentaire sur les Martiens. Discontinuité, fragmentation, ambiance à la Flash Gordon révèlent une société orientée par la quête insatiable des plaisirs. Et ce n’est pas pour rien que Fellini recruta un hippie de Chelsea pour jouer le rôle de Giton, le jeune esclave à la beauté androgyne.
Lors de la présentation du film devant dix milles personnes au Madison Square Garden de New-York, après un concert de rock, à une heure du matin, Fellini fut heureux de constater que le chaos total qui régnait dans la salle où des gens dormaient ou faisaient l’amour semblait le reflet des scènes du film. Pour lui, ce fut la révélation soudaine d’une entente secrète entre l’antique Rome de la mémoire et le public fantastique de l’avenir.
Orgies dans les bas-fonds d’une Rome troglodyte, accouplements ordinaires entre esclaves et maîtres, combat pour le semblant avec un Minotaure, kidnapping d’hermaphrodite et délire d’une nymphomane vont conduire le héros du Fellini Satyricon jusqu’aux excès d’une jouissance où sa virilité se brise. Pendant que les romains de la décadence se disputent les restes du banquet platonicien, le riche affranchi Trimalcion jubile car son triomphe à lui, c’est le festin où se joue la fin de la tragédie. Tout le monde s’amuse et tout le monde erre quand la libération des pulsions impose sa loi de fer.
Lors de cette rencontre, le film sera d’abord projeté. Puis, nous évoquerons le contexte historique du roman de Pétrone, l’interprétation qu’en a faite Fellini et le commentaire de Lacan. Comme vous l’avez compris, la question des jouissances sera au centre de cet événement.
Projection suivie d’une conversation avec : Éric Laurent, psychanalyste membre de l’ECF et de l’AMP, Bernard Sergent, historien au CNRS, Pascal Torres, écrivain et conservateur en chef au Musée du Louvre.
Direction : Laura Sokolowsky
Équipe d’organisation : Marga Auré, Paz Corona, Luc Garcia, Christine Maugin.
Avec le concours de L’Envers de Paris.