Psynéma

Compte rendu de la séance du
14 Mai 2016

Notre séance du 14 mai a été consacrée à une lecture d’Under the Skin, film de Jonathan Glazer sorti en 2013. Nous avons resserré notre propos autour de l’avoir du corps et de la façon dont celui-ci est représenté comme Alien dans le cinéma. Ce que montrent en effet certains films centrés sur cette problématique c’est qu’un corps, en tant que consistance mentale, n’est pas donné d’emblée, qu’il y a une sorte d’antériorité logique où le corps se défait comme sac vide. Comment chacun fait-il alors avec son corps pour qu’il ne lui apparaisse pas trop comme alien ?

Voici, suivant ce fil, une analyse de Carole Herrmann du film de Glazer :

« Sorti en France le 25 juin 2014, Under the Skin est le troisième long métrage de Jonathan Glazer, réalisateur britannique, après Sexy Beast (2000) et Birth (2004).

Lors de notre dernière séance, nous avons fait une petite revue critique, et le premier intérêt de ce film pour notre sujet est qu’il a été lui-même qualifié par la plupart comme « ne ressemblant à rien de connu », « film autre, alien », « ovni cinématographique ». « Filmé du point de vue de l’avatar, dans Under the skin, c’est la terre qui devient extra-terrestre », est-il encore noté.

Voir (et entendre !) ce film s’apparente effectivement à une expérience : « Splendide ambition, accomplie, qui consiste à faire de nous des spectateurs neufs ». La bande-son, extraordinaire, y a une part essentielle. Voici ce qu’en dit le réalisateur : « La question était la même que pour l’image, qui devait donner l’impression que les choses étaient vues à travers les yeux d’un alien : il fallait que l’on entende les choses à travers ses oreilles. On a fait en sorte de redécouvrir des sons que nous entendons tout le temps, sans plus nous en rendre compte. Notre principe était que ces yeux et ces oreilles étaient en fait ceux du film. Nous avons conçu le film comme un corps. Si le film était un corps, alors il fallait que la musique coule comme le sang. Nous avons travaillé à mêler les compositions de Mica Levi avec les sons travaillés par le sound designer, en sorte qu’on ne puisse jamais vraiment discerner la frontière entre sons et musique. Que le film coule comme une rivière impassible, un courant ininterrompu de sensations et d’expériences. »

Certains y auront été sensibles : « Pour tout dire, rarement une œuvre aura retranscrit avec une telle acuité la sensation d’être étranger à son corps », ou encore : « on assiste à l’infiltration du réel par l’étrangeté de la fiction, et inversement à celle de la fiction par la matière du réel ».

La prochaine réunion sera le 25 juin, au 17 rue Baudoin, à 17 H. On parlera de l’Alien de Scott, sorti en 1979. Un événement dans l’histoire du cinéma.

Le programme est riche ! Tous ceux qui sont intéressés par le travail du vecteur peuvent se joindre à nous. Il suffit de contacter l’un des deux responsables du vecteur Psynéma
Karim Bordeau
tél : 06 07 23 39 29 – karimbordeau@orange.fr
Elisabetta MILAN
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N’hésitez pas à nous appeler directement pour tout renseignement.

Prochaine rencontre
samedi 25 juin 2016
à 17h

au 17 rue Baudoin
Paris 13e