ÉDITO AVRIL 2023

PARISLEAKS AVRIL 2023

Chers Membres et Abonnés,

Le 29 mars dernier a eu lieu notre Assemblée Générale Ordinaire, dans une ambiance joviale et agréable. C’est la première à pouvoir se tenir en présentiel, après deux ans de pandémie. Les membres sont venus nombreux participer à la réunion annuelle de notre Association. Nous avons pu débattre des sujets qui concernent la transmission de la psychanalyse, notamment du thème et de l’organisation de notre prochaine Journée « Les nouveaux symptômes du numérique », qui aura lieu le 9 décembre prochain. Cela a été une précieuse occasion de travailler ensemble, avec la présence des membres du Conseil de L’Envers de Paris, Éric Zuliani, Anaëlle Lebovits-Quenehen et Guy Trobas. Nous vous donnerons plus de précisions lors de prochains envois.

L’Eurofédération de Psychanalyse nous fait part aussi de la prolongation du tarif Early Bird pour la Rencontre pipol, « Clinique et critique du patriarcat », à Bruxelles, le 1 et 2 juillet 2023, de 150 euros, jusqu’au 15 avril à minuit.

Au-delà, le prix d’inscription sera de 190 euros.

Voici les nouvelles sur les activités de nos vecteurs :

 

Vecteur Addictions :

La prochaine conversation du TyA-Grand Paris aura lieu le lundi 3 avril à 21h. Au programme : Emanuela Sabatini présentera un cas d’analyse sous le titre : « Empoisonnée par l’Autre ».

Nous évoquerons aussi, en contre-point la présentation de malades de Lacan parue dans le dernier numéro de la revue La Cause du désir, no 113.

Renseignements et inscriptions sur addicta.org/conversations

 

Vecteur Lectures freudiennes :

Dans la séance de travail du 9 mars 2023, nous avons continué la lecture du texte « Ein Kind wird geschlagen – un enfant est battu » où Freud nous indique avoir saisi un événement typique et pas du tout exceptionnel. La première phase des fantasmes d’être battu chez les filles appartient à un temps très précoce. Quelque chose, en ces fantasmes, reste d’une manière étonnante impossible à déterminer, comme si cela était indifférent. Cela se justifiera dans la suite de l’analyse. Si autre chose peut être déterminé plus tard, ce sera toujours dans ce même sens.

 Nous nous retrouverons le mardi 4 avril 2023, à 21h00 

Contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

 

Le vecteur Seminario Latino travaille sur le sujet de l’« inclusion », devenu le must de notre époque. Véritable signifiant-maître face auquel nul questionnement n’a droit de cité, il s’impose dans tous les domaines de la civilisation occidentale, à coup de lois, de publicités et de tweets. Dans le champ de l’éducation, cette « inclusion pour tous » prend un poids tout particulier. Des nouvelles lois et réglementations réorganisent les institutions scolaires afin qu’elles puissent accueillir tous les enfants, quelles que soient leurs difficultés. Dans nombre de pays, il est question d’adapter les écoles à tous les besoins. Pourtant, la logique inclusive n’est pas sans impasses, comportant en elle-même, malgré les bonnes intentions qui l’animent, son envers de ségrégation.

Quels éclairages peut apporter la psychanalyse sur les pratiques d’inclusion dans les écoles ? C’est la question, suivant le fil de notre thème de l’année « Institutions et savoir inconscient », que nous explorerons lors de la prochaine soirée du Seminario Latino « PARADOXES DE L’INCLUSION », pratiques de la psychanalyse dans l’institution scolaire.

Rocio Davrieux, Mercedes Pagliano et Ana Martha Wilson Maia, depuis l’Argentine et le Brésil, partageront avec nous leur expérience vivante au sein même des écoles. Dans cette soirée internationale, Dalila Arpin, directrice de L’Envers de Paris et AME de l’École de la Cause freudienne, nous fera l’honneur et le grand plaisir de participer en tant qu’extime. La conversation sera animée par Pablo Llanque.

Cette soirée se tiendra par Zoom EN ESPAGNOL, le 10 mai de 2023 à 21h00

Pour recevoir le lien, inscription gratuite sur : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

 

Le vecteur Lectures cliniques s’est réuni le 25 mars 2023. Cette fois-ci notre boussole pour questionner le concept du transfert était le chapitre X « La présence de l’analyste » du Séminaire de Jacques Lacan Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse.

L’exposé de Nadine Daquin a montré que la présence de l’analyste est la condition même du surgissement de l’inconscient. Alors comment saisir le paradoxe suivant : le transfert est tout autant la condition pour que l’interprétation puisse avoir ses effets et « le moyen par où […] l’inconscient se referme » (Lacan J., Séminaire xi, p. 119). La discussion, très intense, qui s’en est suivie a mis en exergue que dans l’orientation lacanienne, la position de l’analyste dans le transfert ne se situe pas sur l’axe imaginaire a – a’, mais dans le rapport du sujet au discours de l’Autre et à l’objet a – la nouveauté apportée par Jacques Lacan dans ce chapitre.

L’intervention d’Antonio d’Almeida a interrogé la présence de l’analyste et la dématérialisation du corps. Comment le monde d’aujourd’hui, où les moyens de communication numériques sont de plus en plus répandus, influence la vie amoureuse de certains sujets ? Les interrogations et les commentaires suscités par la présentation d’Antonio se situent dans la perspective de notre prochaine journée du 9 décembre « Les nouveaux symptômes du numérique ».

Solenne Philippon a exposé un cas clinique centré autour d’une interprétation qui a mis en tension l’homophonie des signifiants « être bête » et « être une bête », en permettant au jeune patient d’assumer ses investissements pulsionnels et se rendre ainsi disponible pour ses études. Quelle belle illustration de la présence de l’analyste !

Contact : clinique-lacan@enversdeparis.org

Le vecteur Le corps pas sans la psychanalyse nous fait parvenir l’annonce suivante :

Notre soirée du 14 mars consacrée à la projection du film Her de Spike Jonze au cinéma La Pléiade de Cachan a rencontré un franc succès, avec un public nombreux, jeune, qui s’est montré très intéressé par la discussion ouverte avec des psychanalystes de L’Envers.

Ce sont de bonnes prémices pour la Journée de L’Envers de Paris, que nous continuerons à développer lors de notre prochaine réunion le jeudi 20 avril à 20h00 à Cachan.

Contact : corpsy@enversdeparis.org

 

Le vecteur Psynéma a organisé une rencontre cinéma – psychanalyse autour du film de Jeff Nichols Take Shelter, le 1er avril à 14h, au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris, avec pour invité : Federico Ossola , Psychiatre, praticien hospitalier.

Argument :

Lacan et Freud abordaient la psychose à partir des effets de structure relatifs à la fonction de la parole et au champ du langage ; l’être parlant habite celui-ci plus qu’il ne le domine. Suivant ce fil Lacan formule : « L’homme trouve sa maison en un point situé dans l’Autre, au-delà de l’image dont nous sommes faits. Cette place représente l’absence où nous sommes. [1] »  

Sur ce point, à partir du récit très précis d’un déclenchement psychotique, le film nous montre en quoi la forclusion de ce vide implique un étrange déchaînement de la nature corrélé à « un désordre provoqué au joint le plus intime du sentiment de la vie [2] ». Dans cet esprit Jeff Nichols donne des variations de l’hallucination auditive ou visuelle saisissantes, nouées à une critique subtile et aiguë du lien social contemporain, notamment dans la middle class américaine.

Pour des renseignements sur les prochaines réunions du vecteur, vous pouvez écrire à : psynema@enversdeparis.org

 

Le vecteur Littérature et Psychanalyse nous fait parvenir le texte suivant :

Dans son roman de 1988 Une femme, Annie Ernaux écrit sur sa mère décédée deux ans plus tôt à la suite d’une maladie ayant, jour après jour, détruit sa mémoire et son intégrité physique. Comme pour La Honte et Passion simple, elle fait d’un moment innommable la cause déterminante de son écriture littéraire et de son style. Pour enserrer et donner un bord à ce trou dans le langage, constitutif de son propre impossible, provoqué par la mort de sa mère, elle travaille à nouveau frais son écriture littéraire pour la rendre objective et plate.

« Par où commencer ? Cette question, je me la suis posée des dizaines de fois devant la page blanche. Comme s’il me fallait trouver la phrase, la seule, qui me permettra d’entrer dans l’écriture du livre et lèvera d’un coup tous les doutes. [3]»

À l’urgence d’ « affronter une situation que, passé la stupeur de l’évènement – “est-ce bien à moi que ça arrive ?” –, [son] imagination [lui] présente avec un effroi grandissant [4] », elle répond par son effort renouvelé et soutenu de « trouver la phrase qui [lui] donnera la liberté et la fermeté de parler sans trembler [5] ».

Dans Une femme, pour écrire sa mère, A. Ernaux n’hésite pas à « plonger dans l’indicible d’une mémoire refoulée et de mettre au jour la façon d’exister des [siens]. [6] » Et si elle s’efforce d’élever le portrait de sa mère à une signification générale en resituant avec précision et minutie les conditions sociohistoriques de sa vie, elle ne peut s’empêcher de laisser venir à elle « des images purement affectives, chaleur ou larmes, sans leur donner de sens. [7] » C’est en consentant à ouvrir son écriture à la voix de sa lalangue qu’A. Ernaux parvient à se sentir « moins seule et factice dans le monde dominant des mots et des idées [8] » et à prendre sa place d’écrivain dans l’Autre qui est le sien.

Lors de notre réunion de vecteur du mardi 11 avril, par Zoom à 20h00, Rosana Montani dépliera pour nous ce portrait qu’A. Ernaux livre de sa mère chez qui elle tente de saisir « la femme réelle [9] » qu’elle fut.

Contact : litterature@enversdeparis.org

 

Quant au vecteur Théâtre et Psychanalyse, voici les dates à retenir ce mois d’avril :

–     Le mardi 11 avril à 20h30 au théâtre du Rond-Point : Le Caméléon d’Elsa Agnès, mise en scène de Anne-Lise Heimburger. Anne-Lise Heimburger était intervenue lors des J52 au cours de la séquence sur le théâtre. Elle met en scène une jeune autrice et comédienne, Elsa Agnès, qui a écrit un texte sur la pulsion. Deborah Gutermann- Jacquet viendra débattre avec Elsa Agnès et Anne-Lise Heimburger à l’issue du spectacle. Vous pouvez acheter vos places en ligne sur le site du théâtre du Rond-Point avec le CODE PROMO : ENVERS au tarif préférentiel de 23€ ou en appelant au nom de l’Envers au 0144 95 98 21.

–     Le dimanche 16 avril à 15h aux Ateliers Berthier de l’Odéon : Némésis d’après Philip Roth, mise en scène de Tiphaine Raffier. France Jaigu sera notre invitée pour le débat. Pour réserver, veuillez envoyer un mail à : theatreetpsychanalyse@gmail.com .Tarif préférentiel : 30€

 

Nous vous attendons nombreux !

Dalila Arpin,

Directrice de L’Envers de Paris

 

 

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre x, L’Angoisse, Seuil, Paris, 2004, p. 60.

[2] Lacan J., Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 558.

[3] Ernaux A., Conférence du Nobel, consultable sur internet.

[4] Ibid.

[5] Ibid.

[6] Ibid.

[7] Ernaux A., Une femme, Paris, Gallimard, 1987, p. 52.

[8] Ibid., p. 106.

[9] Ibid., p. 23.