ÉDITO SEPTEMBRE 2024
Directrice de l’EdP
Chers amis de L’Envers de Paris,
Avec votre participation active, notre rentrée s’avère d’ores et déjà stimulante et riche pour chacun de nos lectrices et lecteurs. Les activités de L’Envers de Paris reprennent leur rythme avec l’élan et l’enthousiasme habituels. Vous trouverez dans cette newsletter les informations et les échos des prochains événements de notre champ.
Nous poursuivons également la recherche autour de notre thème d’étude : Fantasmes contemporains du corps qui nous guide et qui connecte les activités des groupes et des vecteurs. Les patients parlent souvent dans les séances de leurs corps et des embrouilles qui en dérèglent les fonctions. Ces corps, qui nous donnent consistance notamment à travers l’image, sont en même temps, nous dit J.-A. Miller : « la honte de la création, parce que ce sont des corps malades de la vérité. Ils sont malades parce que la vérité embrouille – la vérité, la vérité variable, la vérité qui parle, la vérité qui change – la vérité embrouille le rapport du corps avec le monde et avec le pur réel 1 ».
La question du corps n’est pas étrangère non plus au thème de nos prochaines Journées de l’École de la Cause freudienne, dont le titre Phrases marquantes, nous conduit à la marque que le signifiant imprime dans le corps du sujet.
Ce lien pour en savoir plus :
1.Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. L’expérience du réel dans la cure analytique », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris 8, leçon du 2 juin 1999, inédit.
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Je signale parmi les événements de la rentrée une soirée très importante : La rentrée des Cartels, dont vous trouverez tous les détails dans l’annonce de Stéphanie Lavigne, déléguée aux Cartels pour L’Envers de Paris, qui suit.
CARTELS
Le mois de septembre est un temps de travail particulier concernant les cartels. Chaque Association de l’École de la Cause freudienne (ACF) prépare la rentrée des cartels de l’ECF. Je peux déjà vous annoncer notre date de rentrée, organisée par L’Envers de Paris et l’ACF Île-de-France, qui se tiendra au local de l’ECF, le 17 octobre 2024 à 21h. Plusieurs exposés de cartellisants seront commentés par Katty Langelez-Stevens, notre extime. Le tirage au sort se fera lors de cette soirée afin de constituer de nouveaux cartels. Nous vous attendons nombreux pour ce moment de travail inédit, inventé par Lacan en 1964 [1] et toujours au cœur de son École.
1.Cf. Lacan J., « Acte de fondation », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 229-241.
Stéphanie Lavigne
VECTEUR LECTURES FREUDIENNES
Dans le paragraphe que nous venons de traduire, Freud cherche à situer dans l’enfance, le moment de « l’impression déterminante », qui forgera la perversion à l’âge adulte. Il avance que cette expérience remémorée n’est jamais rencontrée avant la sixième année et pourrait représenter l’héritage du complexe d’Œdipe.
Cette année 2024-2025, nous finirons de traduire « Un enfant est battu » en vue d’une publication. Étant donné que Freud intitule son texte : « Un enfant est battu », forme passive et impersonnelle, nous pourrions déduire qu’il considère que ce fantasme d’être battu est celui de tous, fils et filles, hommes et femmes. C’est une entrée du sujet dans le monde via le fantasme. « Me too » indique : moi aussi – comme tout le monde – j’appartiens au monde via ce fantasme. C’est un point crucial à mettre au travail lors de notre prochaine journée.
Nous nous retrouverons chez Susanne Hommel le mercredi 4 septembre à 21h, contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org
SEMINARIO LATINO
« Comment parle-t-on de la folie aujourd’hui ? »
HPI, HPE, TDA, Dys, TSA… Ces nouveaux signifiants donnent le tournis et pourtant ils ont complètement envahi la psychiatrie. Exit la psychopathologie ! La psychose, en tant que structure pour dire la logique de la folie, semble ainsi en voie de disparition. Aujourd’hui c’est le neuro qui s’impose comme diagnostic et qui tient le manche pour nommer-à-la-folie. Alors la psychose, un signifiant disparu ? Trois collègues parleront de leurs pratiques en institution.
Nous vous attendons nombreux !
Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org
L’argument du cycle d’étude 2024-2025 du Seminario Latino de Paris :
VECTEUR LECTURES CLINIQUES
Ce vecteur fonctionne par cycle de deux ans articulés autour d’un thème et propose une lecture de textes de référence (S. Freud, J. Lacan, J.-A. Miller, É. Laurent…) sur la pratique d’orientation lacanienne. Nous faisons le pari que cette lecture à plusieurs, aide à découvrir et à redécouvrir de quoi est faite la boussole de la clinique lacanienne. Nous avons à cœur de faire des liens et des allers-retours entre les textes et la pratique des participants qui y exposent des cas cliniques.
La seconde année du cycle 2023-2025 sur La clinique différentielle va s’ouvrir en octobre prochain pour une année scolaire, jusqu’en juin 2025. Durant cette période, le vecteur se réunira cinq fois, chaque fois en présence d’un invité extime, le samedi de 15h00 à 18h00. C’est parfois la première occasion de prendre la parole, de présenter un exposé et d’en débattre à plusieurs. Pour que chacun puisse présenter son travail, le nombre de participants est limité. La commission d’organisation du vecteur est composée de : Andréa Castillo, Noa Farchi, Caroline Happiette*, Pauline Préau et Sophie Ronsin*.
Cette seconde année du cycle 2023-2025 sur La clinique différentielle qui s’ouvre en octobre peut accueillir quelques participants supplémentaires. Il reste quelques jours pour adresser votre demande par mail ; ou contacter les responsables.
Caroline Happiette : caroleilahapp@yahoo.fr
Sophie Ronsin : ronsinsophie@yahoo.fr
VECTEUR PSYCHANALYSE ET LITTERATURE
Comme nous l’avons annoncé en juin dernier, durant cette année 2024-2025 notre vecteur travaillera à dégager et à articuler les trois dimensions de l’imaginaire, du symbolique et du réel dans l’écriture littéraire de Chantal Thomas. L’article de J.-A. Miller « Les prisons de la jouissance 2 » sera notre premier appui d’orientation pour dégager la fonction de l’imaginaire dans l’écriture de son roman de 2022, Journal de nage. Si dans son premier enseignement, Lacan affirme la domination de l’instance du symbolique qui détermine le sujet sur les mirages de l’imaginaire, c’est dans son dernier enseignement qu’il noue ensemble les trois registres de l’imaginaire, du symbolique et du réel et leur donne à chacun une valeur égale. Ainsi, fait-il de l’imaginaire noué au symbolique, la forme qui montre et cache, montre pour cacher et fait exister ce qui ne peut se voir. Notre travail de vecteur commencera par interroger de quoi l’écriture littéraire de C. Thomas est l’écran.
Notre prochaine réunion aura lieu le lundi 16 Septembre à 20h par Zoom.
Pour y participer, contacter : litterature@enversdeparis.org
2. Miller J.-A., « Les prisons de la jouissance », La Cause freudienne, no 69, 2008, p. 113-123.
Pour rejoindre notre vecteur, contacter M.-C. Baillehache : litterature@enversdeparis.org
VECTEUR LE CORPS PAS SANS LA PSYCHANALYSE
Ce vecteur explore depuis quelques années différentes voies ouvertes par Freud et Lacan pour aborder le corps avec la psychanalyse, en prenant successivement différents angles d’approche : l’objet a, le corps à l’heure du numérique, l’image du corps…
Depuis mars 2024, nos travaux s’attachent aux fantasmes contemporains de corps. Ce titre proposé par Jacques-Alain Miller à Cinzia Crosali pour L’Envers de Paris ne pouvait qu’intéresser notre vecteur. Nous l’avons approché en nous intéressant notamment au corps marqué, par exemple par les tatouages, aux discours contemporains sur la santé du corps, à l’imaginarisation contemporaine de la maladie et aux occurrences du terme de « fantasme » dans l’œuvre de Lacan.
Nous voulons poursuivre cette réflexion au cours des prochains mois en conservant notre manière habituelle de travailler : à chaque rencontre, un membre du vecteur présente un texte qu’il a préparé en lien avec le thème commun qu’il soumet à la lecture de tous.
Certains de ces textes peuvent se retrouver ci-dessous sur le site L’Envers de Paris.
Les rencontres se tiennent une fois par mois au 76, rue des Saints-Pères dans le 7e arrondissement de Paris. Les dates sont fixées collectivement d’une réunion à l’autre.
Le vecteur, fondé par Géneviève Mordant, est actuellement coordonné par Baptiste Jacomino. Membres : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Isabelle Lebihan, Marie Faucher-Desjardins, Elisabetta Milan Fournier, Baptiste Jacomino.
Contact : baptistejacomino@gmail.com
Contact : corpsy@enversdeparis.org
VECTEUR PSYNEMA
Le vecteur Psynéma prépare activement la prochaine rencontre psychanalyse-cinéma qui aura lieu à Paris, le 19 septembre 2024, au 7 Parnassiens à 20h, autour de l’étonnant Rashômon d’Akira Kurosawa sorti en 1950. Ce sera l’occasion par ailleurs de parler de l’ensemble de la filmographie de ce géant du cinéma qui nous donne en effet du grain à moudre.
Quant à la difficile problématique des émotions si prégnantes aujourd’hui, dont le corps parlant est le siège, Lacan, le 27 juin 1962, dans son Séminaire « L’Identification »3 », fait une percutante référence à Rashômon :
« Et ce qui est le plus sensible, tout ce que nous pouvons en voir, se trouve dans les formes antiques de la lutte. Que ceux qui ont vu le film Rashômon se souviennent de ces étranges intermèdes qui soudain suspendent les combattants, qui vont chacun séparément faire sur eux-mêmes trois petits tours, faire à je ne sais quel point inconnu de l’espace une paradoxale révérence. Ceci fait partie de la lutte, de même que dans la parade sexuelle. Freud nous apprend à reconnaître cette espèce de paradoxe interruptif d’incompréhensible scansion 4 ».
Qu’est-ce que nous apprend en effet Akira Kurosawa sur le nouage complexe – fantasmatique à l’occasion – de l’émotion, du langage et du corps ? Que dit la psychanalyse sur ce point nodal ? Eh bien, nous le verrons le 19 septembre.
3.Lacan J., Le Séminaire, livre ix, « L’Identification », (1961-1962), leçon du 27 juin 1962, inédit.
4.Ibid.
Lien pour l’inscription à cette soirée, à ne pas manquer :
https://www.multicine.fr/evenements/24105-cine-club-lenvers-de-paris-rashomon/
Pour rappel, voici aussi les dates des prochaines séances ciné-débat qui auront lieu au Patronage laïque Jules Vallès à Paris (saison 2024-2025) – ainsi que les films concernés (les séances commencent à 14h).
- Samedi 12/10/2024 : Chantage (Blackmail) d’Alfred Hitchcock,
- Samedi 07/12/2024 : Ordet de Carl Theodor Dreyer,
- Samedi 01/02/2025 : Le festin de Babette de Gabriel Axel,
- Samedi 05/04/2025 : Reflection in a Golden eyes de John Huston.
Pour les rencontres qui auront lieu au cinéma les 7 Parnassiens retenir que les séances commencent à 20h :
- Jeudi 19 septembre 2024 : Rashômon d’Akira Kurosawa,
- Jeudi 5 décembre 2024 : La Chasse de Thomas Vinterberg.
Puis, dans le cadre d’un partenariat avec L’Institut Goethe, mis en place par Alexandra Fehlauer et Jessika Schlosser, le 29 janvier 2025 à 20h, au Cinéma Club 21, 23, rue des Écoles, aura lieu la projection de L’Ange bleu de Josef von Sternberg, premier film allemand parlants ; Nathalie Georges-Lambrichs sera notre invitée à cette occasion. Film noir-policier
Le vecteur compte maintenant quinze membres : Maria Luisa Alkorta, Katie April, Karim Bordeau, Alexandra Fehlauer, Estelle Fredet, Anne Ganivet, Lila Kapur, Sophie Lac, Marie Majour, Vanessa Minkowski, Carole Niquet, Solenne Philippon, Jessika Schlosser, Leila Touati, Eugenia Varela Navarro,
Le vecteur Psynéma reste toujours ouvert à ceux qui veulent y travailler.
Karim Bordeau
Quant à la difficile problématique des émotions, dont le corps parlant est le siège, Lacan, le 27 juin 1962, dans son séminaire l’identitication, fait expressément rétérence
à Rashomon :
« Et ce qui est le plus sensible, tout ce que nous pouvons en voir, se trouve dans les formes antiques de la lutte. Que ceux qui ont vu le film Rashomon se souviennent de ces étranges intermedes qui soudain suspendent les combattants, qui vont chacun séparément faire sur eux-mêmes trois petits tours, taire à je ne sais quel point inconnu de l’espace une paradoxale révérence. Ceci tait partie de la lutte, de même que dans la parade sexuelle. Freud nous apprend à reconnaître cette espèce de paradoxe interruptit d’incomprehensible scansion. »
Qu’est-ce que nous apprend en effet Akira Kurosawa sur le nouage complexe et fantasmatique de l’émotion, du langage et du corps ? Que dit la psychanalyse sur ce point nodal ?
VECTEUR THÉATRE
La première rencontre organisée par le vecteur Théâtre et psychanalyse aura lieu le dimanche 24 novembre à 15h avec La Mouette de Tchekhov mise en scène par Stéphane Braunschweig au théâtre de l’Odéon. Vous pouvez déjà réserver votre place en envoyant un mail à l’adresse : theatreetpsychanalyse@gmail.com (prix des places 34€).
VECTEUR CLINIQUE ET ADDICTIONS
“Les premières fois”.
La première fois, c’est une occasion dont on se souvient, une rencontre, décidée ou pas, une marque, choisie ou refusée, un trauma. Elle peut faire énigme ou pas, décider du désir ou écraser. Une insondable décision de l’être laisse un choix. Qui peut être un “déchoix”. Mais le réel sonne toujours deux fois. Alors il y a plusieurs premières fois. 5 »
Rendez-vous à la rentrée prochaine pour une nouvelle saison des Conversations clinique & addictions ! Renseignements et inscriptions sur addicta.org/conversations
5. Miller J.-A., « Le choix de la psychose », La clinique psychanalytique des psychoses, Actes de l’ECF, 1983.
Avec le bureau de L’Envers de Paris, je vous souhaite une très belle rentrée et nous vous donnons RDV aux nombreux événements organisés par l’EdP et par l’École de la Cause freudienne.
Cinzia Crosali,
directrice de L’Envers de Paris.