Théâtre & Psychanalyse

Collectif, responsable Hélène de La Bouillerie

Le collectif Théâtre et psychanalyse travaille depuis cinq saisons autour de l’organisation de rencontres avec des metteurs en scène à l’issue de représentations théâtrales à Paris, auxquelles sont associées un invité psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne. Notre axe de travail est l’établissement d’un dialogue avec des artistes très engagés dans cet art de la parole singulière qui fut une référence centrale du premier enseignement de Lacan. Nous interrogeons ainsi le choix des textes, la perspective de son interprétation par la mise en scène, sur fond d’analyse des sujets convoqués sur scène et des enjeux politiques contemporains dont ils témoignent. Le collectif se réunit pour travailler à la préparation de ces débats : lecture analytique de la pièce, recherches sur l’auteur, sur le metteur en scène. Plus d’une cinquantaine de rencontres ont eu lieu dans les théâtres publics et privés de Paris, autour de textes classiques – Molière, Corneille, Shakespeare ou d’auteurs modernes et contemporains et de créations. De nombreux textes issus de ces rencontres sont disponibles sur le site de L’Envers de Paris ainsi que des enregistrements audios et vidéos.

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actualités…

L(a) Mouette : comédie shakespearienne de Tchekhov

Par Grigory Arkhipov

La première production de La Mouette fut un tel échec que Tchekhov était sur le point de suivre le destin de son personnage Tréplev : le suicide. C’est l’interprétation de Constantin Stanislavski qui apporta le succès à la pièce ; cette lecture détermina la vision ultérieure de la dramaturgie de Tchekhov en tant qu’art sentimental et psychologique. L’auteur s’est cependant montré sceptique à l’égard de la compréhension mélodramatique de ses pièces, insistant sur le fait qu’il s’agissait de comédies…

Oui, adapté du roman de Thomas Bernhard

« Oui », adapté du roman de Thomas Bernhard

Par Bernadette Colombel

Oui de Thomas Bernhard saisit le lecteur par une sorte de ressassement d’idées sur la vie dépressive du narrateur : une analyse qui tourne en boucle, consignée dans des « notes », sous la forme de phrases qui paraissent interminables. Des éléments de son histoire, objet de l’écriture, se dévoilent au fur et à mesure du récit. Ce n’est qu’à la fin que la raison du titre se découvre.

« Un état de nos vies » de Lola Lafon

« Un état de nos vies » de Lola Lafon
Olivia Bellanco
Lola Lafon nous livre dans cette pièce un état de sa vie, une vie parmi les autres mais surtout parmi les mots. Sur scène, elle s’entoure de signifiants qu’elle décortique, qu’elle définit, qu’elle raconte et qui la racontent. Pas seule, un autre personnage va énoncer des signifiants pour lesquels Lola Lafon aura la charge de donner une définition. On comprend vite que cette sorte d’abécédaire est celui de sa propre langue, sa lalangue.

Nos travaux…

Entretien avec Aurélie Van den Daele

Entretien avec Aurélie Van den Daele

Agnès Vigué-Camus : Vous avez écrit que Les Métamorphoses vous poursuivent depuis l’enfance. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Aurélie Van den Daele : J’étais très intéressée par ces histoires fantastiques, par le côté ancestral, archaïque, qui me permettait d’expliquer un monde que je ne comprenais pas tout à fait. Enfant, j’étais une très grande lectrice ; ensuite, au lycée, on a travaillé sur la destinée et j’avais choisi de montrer comment la notion de fatalité, de tragique, est inscrite dans la mythologie.

Entretien avec Julie Duclos

Entretien avec Julie Duclos

Philippe Benichou : Pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à la mise en scène ?Julie Duclos : Je suis née dedans en quelque sorte, une mère metteure en scène et professeure de théâtre à la fac, et un père acteur. Ils tenaient une école de théâtre ensemble et petite, je regardais les acteurs travailler. J’ai ensuite eu un parcours de comédienne, avec une formation de cinéma à Paris VIII et le Conservatoire national à Paris…

Métamorphoses

Métamorphoses

Samedi 4 mars 2017, à 20h, au Théâtre de l’Aquarium, La Cartoucherie.
D’après OVIDE et Ted Hughes. Mise en scène d’Aurélie Van Den Daele.
L’Envers de Paris vous donne rendez-vous pour un débat à l’issue de la représentation, avec Aurélie Van Den Daele, metteur en scène, et Marie-Hélène Brousse, psychanalyste, membre de l’Ecole de la Cause freudienne.

MAYDAY

MAYDAY

Francesca Biagi-Chai, psychanalyste, membre de l’ECF, a accepté l’invitation de l’Envers de Paris de venir dialoguer avec Julie Duclos. Rdv mardi 28 février à 19h30 au Théâtre La Colline, Paris.

« La ronde » de Schnitzler ou de l’importance d’être importun

« La ronde » de Schnitzler ou de l’importance d’être importun

Ecrite en 1897, publiée en 1903, jouée en 1920, condamnée comme « œuvre pornographique d’un auteur juif » par les conservateurs antisémites autrichiens en 1921 puis brulée lors des autodafés de 1933, la pièce d’Arthur Schnitzler « La ronde » n’en finit de faire scandale. Traduite et scénarisée par Guy Zilberstein et mise-en-scène par Anne Kesler au Vieux-Colombier jusqu’au 8 Janvier, elle continue d’interroger notre 21° Siècle envahi par le discours de la science qui écrase toutes illusions désirantes et autorise toutes les formes de la pornographie, sur cette vérité que la psychanalyse vise et qui dérange : la sexualité comporte un impossible à dire. […] par Marie-Christine Baillehache

Beckett : la viduité du regard

Beckett : la viduité du regard

En 1958, S. Beckett écrit sa pièce « La dernière bande ». Dans un dispositif dépouillé, clos et sombre, un homme seul, Krapp, dialogue avec une bande magnétique enregistrée par lui-même 30 ans plus tôt. Cet homme, dont le nom résonne avec « crap » / « merde » en anglais, a un rapport profondément désaccordé au monde qui lui fait face et le regarde. Son rapport morcelé au corps et à la langue l’oblige à lutter âprement pour avoir le sentiment d’exister. Réécouter rituellement sa bande enregistrée […] Marie-Christine Baillehache

Entrons dans la ronde

Entrons dans la ronde

Le scandale de La Ronde
Scandaleuses, les « souillures du mariage et les désillusions de l’adultère » d’Emma Bovary (et non l’inverse comme le regrettera le procureur Pinard ), scandaleuses la même année les fleurs vénéneuses de Baudelaire, « obscènes et immorales », qui « conduisent nécessairement à l’excitation des sens par un réalisme grossier et offensant pour la pudeur », scandaleuse Nora qui laisse époux et enfants pour « prendre conscience d’[elle]-même et de ce qui [l’]entoure » et refuse face à son mari d’être « d’abord et avant tout épouse et mère » pour être « d’abord et avant tout un être humain » à la fin de Maison de poupée. […]

Un sujet en position d’exception

Un sujet en position d’exception

“Quelle autre jouissance le monde peut-il offrir” à celui qui, né difforme et hideux, se voit exclu du champ de l’amour, mot bon “pour les êtres qui possèdent des semblables”. D’être exclu de ce champ des semblables, d’être “unique”(3), Richard, Duc de Gloucester sera “déterminé à être un scélérat”. […] Par Philippe Benichou