Le corps, pas sans la psychanalyse

Vecteur, responsable Geneviève Mordant

 

Ce Vecteur explore depuis quelques années différentes voies ouvertes par Freud et par Lacan pour aborder le corps avec la psychanalyse, en prenant successivement différents angles d’approches : l’objet a, le corps à l’heure du numérique, l’image du corps…

Depuis mars 2024, nos travaux s’attachent aux « fantasmes contemporains de corps ». Ce thème qui oriente cette année les recherches de l’Envers de Paris ne pouvait qu’intéresser notre Vecteur. Nous l’avons approché en nous intéressant notamment au corps marqué, par exemple par les tatouages, aux discours contemporains sur la santé du corps, à l’imaginarisation contemporaine de la maladie et aux occurrences du terme de « fantasme » dans l’œuvre de Lacan.

Nous voulons poursuivre cette réflexion au cours des prochains mois en conservant notre manière habituelle de travailler : à chaque rencontre, un membre du Vecteur présente un texte qu’il a préparé en lien avec le thème commun qu’il soumet à la lecture de tous. 

Certains de ces textes peuvent se retrouver ci-dessous sur le site l’Envers de Paris.

Les rencontres se tiennent une fois par mois au 76 rue des Saints-Pères dans le 7e arrondissement. Les dates sont fixées collectivement d’une réunion à l’autre.

Le Vecteur, fondé par Géneviève Mordant, est actuellement coordonné par Baptiste Jacomino. Membres : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Isabelle Lebihan, Marie Faucher-Desjardins, Elisabetta Milan Fournier, Baptiste Jacomino.

Contact : baptistejacomino@gmail.com

Nos travaux…

Textes, textiles

par Jocelyne Lamotte
Si un texte est une structure nouée dans un réseau qui le tient, « un texte ne peut se tisser qu’à faire des nœuds », le « fiber art » renvoie à un autre dit de Lacan : « Tout art se caractérise par un certain mode d’organisation autour [d’un] vide »…

La cession subjective ou l’effraction au « non » du corps

La cession subjective ou l’effraction au « non » du corps
par René Fiori
Emma, jeune fille, est reçue par Freud. Une idée l’obsède, qui fait symptôme : elle ne doit pas rentrer seule dans une boutique. Elle attribue cette hantise à un souvenir de ses treize ans où, entrant dans un magasin, les deux vendeurs s’étaient esclaffés de rire. L’un d’eux l’avait, à première vue, séduite et lui avait plu. S’est alors installée chez elle, cette mauvaise conscience, mais qui restait néanmoins sans fondement. Puis, quelque temps plus tard dans les entretiens, lui revient cet autre souvenir où à l’âge de huit ans, entrée dans une boutique pour acheter des friandises, « le marchand avait porté la main, à travers l’étoffe de sa robe, sur ses organes génitaux ». Malgré cet incident, elle était retournée une seconde fois dans la boutique. Voilà donc ce qui serait à l’origine de sa « mauvaise conscience », sous-tendue par de l’angoisse.

Le corps, l’identificationAna Dussert

Le corps, l’identification
Ana Dussert

La prochaine Journée de L’Envers de Paris, Fantasmes contemporains du corps, affirme dans son titre que le corps relève du fantasme, mettant les fantasmes au pluriel afin d’indiquer leurs manifestations multiples et donc relatives au discours contemporain, dans la mesure où celui-ci érige, à la place de l’Un, un multiple hétérogène. Essayons cependant de saisir ce qui pourrait s’écrire du corps lorsqu’il s’énonce dans le registre de l’Un, faisant valoir que le multiple déclaré ne peut pas s’y extraire : non pas le Un unifiant l’image, les images, mais le Un accédant à la structure.

Le corps marqué.

Le corps marqué. Pierre-Yves Turpin

À son premier cours du Séminaire Le Sinthome, Lacan semble faire équivaloir le corps à un sac : « un sac vide reste un sac, lance-t-il, soit l’un qui n’est imaginable que de l’ex-sistence et de la consistance qu’a le corps, d’être pot. Cette ex-sistence et cette consistance, il faut les tenir pour réelles » . 

Pour qu’advienne la parole de l’enfant. Ce que nous enseigne “La Nuit du Chasseur de Charles Laughton”.

Pour qu’advienne la parole de l’enfant. Ce que nous enseigne La Nuit du Chasseur de Charles Laughton. Baptiste Jacomino

John se tait. Il a juré à son père qu’il ne trahirait pas son secret. Avec sa sœur, il fuit en silence sur une petite barque le long du fleuve noir, jusqu’à ce qu’un matin, Rachel Cooper les réveille et les recueille.
Le soir, elle raconte des récits bibliques aux enfants. John se reconnaît dans la figure de Moïse livré au hasard du fleuve. Il se met à parler en se soutenant de cette Parole. Il y trouve de quoi relire sa propre histoire.

La figure des morts

La figure des morts

Par Maro Rumen-Doucoure
Si la vie n’est possible que dans le refoulement de la mort à venir, quelles peuvent être les conséquences de l’absence de rites funéraires – interdits par précaution sanitaire – chez les personnes ayant été au contact des morts du Covid-19 ? Ma réflexion se base sur mon expérience de psychologue en EHPAD au cours du confinement du printemps 2020.

Une analyse AVEC son corps, aussi !

Une analyse AVEC son corps, aussi !

Par Geneviève Mordant
Pourquoi ce titre, qui pourrait faire envers à l’avers du nom d’un vecteur que j’anime à L’Envers de Paris : « Le corps, pas sans la psychanalyse » ?
Lors de ma demande d’analyse j’étais aux prises avec les difficultés de lalangue dans mon expression du Un du corps .

Le corps pas sans la psychanalyse…

Le corps pas sans la psychanalyse…

Il a un « corps trans », selon son expression, mais qu’est-il ? A l’image de son rapport au lieu où vivre, la maison et le corps sont des moyens : avoir un corps est ici un moyen d’être. La problématique de l’incarnation du corps lui permet de déterminer ce qui pour lui fait ancrage, comme bouchon du manque à être. Preciado ancre son corps en niant la différence des sexes telle qu’elle est acceptée par la société contemporaine. Selon lui, son corps n’est ni homme ni femme, il fait ainsi consister corporellement, dans le réel, sa subjectivité et son être….

La « fiction Preciado », mise en acte d’une politique ?

La « fiction Preciado », mise en acte d’une politique ?

Preciado s’est appelé Beatriz jusqu’en 2014, ce n’est qu’à partir de Janvier 2015 qu’il a signé ses chroniques sous le nom de Paul B. Preciado (le B. sauvegarde son passé féminin), après qu’il ait réussi à ébranler une montagne de démarches administratives, racontées avec humour dans son livre « Un appartement sur Uranus » et  dans plusieurs interviews et chroniques qu’il publie régulièrement dans Libération… Par Geneviève MORDANT et Pierre-Yves TURPIN

Le corps, pas sans la psychanalyse

Le corps, pas sans la psychanalyse

À l’orée de cette nouvelle année nous avons décidé de prendre pour boussole le thème du prochain Congrès de l’AMP sur « Le rêve. Son interprétation et son usage dans la cure lacanienne ». Nous avons commencé par une lecture de Freud sur le rêve (le chapitre 7 de la Traumdeutung, ses écrits « Sur le rêve » et le chapitre XXIX des « Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse »), puis de différents textes de Lacan, notamment « La Troisième » et « Le moment de conclure »… Par Geneviève Mordant