ÉDITO MAI 2023

ÉDITO MAI 2023

PARISLEAKS MAI 2023

Chers Membres et Abonnés,

 Le mois de mai est marqué par la tenue du XXIème Congrès de la New Lacanian School, « Malaise et angoisse dans la clinique et dans la civilisation », le 20 et 21 mai prochain. Il aura lieu par Zoom, selon une modalité déjà usuelle dans notre champ : le samedi sera consacré à des exposés cliniques dans des salles simultanées et le dimanche, des exposés dans des salles plénières. Il sera consacré à l’étude des répercussions sur le corps au XXIème siècle, comme le pose Daniel Roy, Président de la NLS, dans l’argument : 

Renseignements et inscriptions :  

www.amp-nls.org/calendar/xxie-congres-internationale-nls-malaise-et-angoisse-dans-la-clinique-et-dans-la-civilisation/

Inscriptions ouvertes : 

www.causefreudienne.org/evenements/interpreter-scander-ponctuer-couper/

Le prochain spectacle proposé par le vecteur théâtre et psychanalyse aura lieu le dimanche 4 juin à 15h aux ateliers Berthier du théâtre de l’Odéon (1 rue André Suarès, 17ème) pour Hedda, pièce mise en scène par Aurore Fattier. C’est une variation contemporaine de la pièce d’Ibsen, Hedda Gabler, récrite par Sébastien Monfè et Mira Goldwicht. La pièce sera suivie d’un débat avec Aurore Fattier et Bénédicte Jullien, animé par Hélène de La Bouillerie. 

Vous pouvez réserver vos places en écrivant un mail à theatreetpsychanalyse@gmail.com

(prix préférentiel de 29 €)

Nous nous retrouverons le mercredi 10 mai 2023 à 21h. 

Contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

 

Le cas présenté par Geisiane Ribeiro Dos Santos nous a montré sa stratégie clinique pour travailler avec un patient psychotique hospitalisé sous contrainte. Dans ce cas, la question du sujet supposé savoir s’est posée tout à fait différemment que pour un névrosé. Quelle est la fonction de l’institution, la pluralisation du transfert et la marge de nos interventions pour travailler avec un tel sujet ? De quel côté se situe le sujet supposé savoir ?

Contact : clinique-lacan@enversdeparis.org

Contact : corpsy@enversdeparis.org

Annie Ernaux fonde son travail d’écriture littéraire sur « la mémoire qui [lui] apporte constamment des éléments en écrivant […] ramenant des choses vues, entendues (rôle des phrases, souvent isolées, fulgurantes), des gestes, des scènes, avec la plus grande précision. » [5] À l’écoute de cette « mémoire matérielle » [6] , elle se fait d’abord docile à « la sensation dont la scène, le détail, la phrase sont porteurs », puis cherche les mots qui la serrent et la servent au plus près. Ses madeleines subjectives constituent sa source d’écriture littéraire et son écriture en produit sa vérité. Pour A. Ernaux, cette vérité d’écriture reste sans cesse à ré-écrire. « Pour moi, la vérité est simplement le nom donné à ce qu’on cherche et qui se dérobe sans cesse ». [7] Pour écrire son roman Une femme, elle fait revenir de sa mémoire les traces corporelles issues de sa relation à sa mère : « sa voix […], ses paroles, ses mains, ses gestes, sa manière de rire et de marcher » [8] Par son travail des mots et de leur articulation, elle dessine le portrait-en-vérité du lien qui unit la femme qu’elle est alors à l’enfant qu’elle fut et elle se fait auteur de son histoire. Cette vérité, J.-A. Miller nous enseigne qu’elle est « quelque chose qui devient dé-caché, […] dés-oublié, autrement dit que son statut natal est le voilage. » [9] Pour écrire Une femme, A. Ernaux fait l’effort sublimatoire de lever le voile du refoulement et reconnait ce qu’elle doit au désir vivant de son Autre maternel. « Après la mort de ma grand-mère, [ma mère] a gardé longtemps le deuil et pris l’habitude d’aller à la messe en semaine, de bonne heure. Quelque chose de « romanesque » en elle s’est évanoui » [10] et, « Elle perdait la tête. Cela s’appelle la maladie d’Alzheimer […]. Depuis quelques jours, j’écris de plus en plus difficilement, peut-être parce que je voudrais ne jamais arriver à ce moment. Pourtant, je sais que je ne peux pas vivre sans unir par l’écriture la femme démente qu’elle est devenue, à celle forte et lumineuse qu’elle avait été. » [11] Mais, si par son écriture littéraire, A. Ernaux vise à dévoiler une vérité inconsciente pour lui donner sa valeur de sens fictionnel, tout dans ses romans n’est pas sens. Et la puissance du sens qu’elle ambitionne comme écrivain d’appliquer aux faits laisse cependant entrevoir « des achoppements, qui sont autant de signes d’une autre vérité, d’un autre sens, lesquels sont en peine de se conjuguer à la fiction d’une narration. Voilà pourquoi ces émergences qui rompent la narration, on leur donne valeur de réel, plutôt que de vérité et de sens. » [12]

Ce sont ces achoppements qui ouvrent à la mise-en-jeu d’un plaisir du corps articulé au langage que nous interrogerons lors de notre réunion Zoom du 14 Mai. Nous nous appuierons sur le travail de lecture de Valérie Marchionni du roman d’A. Ernaux Une femme et nous nous orienterons du texte de J.-A. Miller « Lire un symptôme ».

Notre Vecteur reste ouvert à qui désire joindre ses questions et ses trouvailles aux nôtres.

Contact : litterature@enversdeparis.org

Contact : psynema@enversdeparis.org

Renseignements et inscriptions sur addicta.org/conversations

 

Quels éclairages peut apporter la psychanalyse sur les pratiques d’inclusion dans les écoles ? C’est la question, suivant le fil de notre thème de l’année « Institutions et savoir inconscient », que nous explorerons lors de la prochaine soirée du Seminario Latino « Paradoxes de l’inclusion, pratiques de la psychanalyse dans l’institution scolaire ».

Rocio Davrieux, Mercedes Pagliano et Ana Martha Wilson Maia, depuis l’Argentine et le Brésil, partageront avec nous leur expérience vivante au sein même des écoles. Dans cette soirée internationale, Dalila Arpin, directrice de L’Envers de Paris et AME de l’École de la Cause freudienne, nous fera l’honneur et le grand plaisir de participer en tant qu’extime. La conversation sera animée par Pablo Llanque.

Cette soirée se tiendra par Zoom EN ESPAGNOL, le 10 mai de 2023 à 21h00

Pour recevoir le lien, inscription gratuite sur : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

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[1]Lacan J., La Troisième ; Miller J.-A., Théorie de lalangue, Paris, Navarin éditeur, 2021, p. 40.

[2] Supports/Surfaces est un mouvement artistique qui fut l’un des groupes fondateurs de l’art contemporain français, tant en peinture qu’en sculpture. (Wikipedia)

[3] Lacan J., « Télévision », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 530.

[4] Freud S., Le Malaise dans la civilisation, trad. B. Lortholary, présentation C. Leguil, Paris, Points Seuil, 2010.

[5] Ernaux A., L’écriture comme un couteau, Paris, éd. Gallimard, 2003, p. 39-40.

[6] Ibid.

[7] Ibid., p. 30.

[8] Ernaux A., Une femme, Paris, éd. Gallimard, 1987, p. 106.

[9]  Miller J.-A. « L’orientation lacanienne. Choses de finesse en psychanalyse » (2008-2009), enseignement prononcé dans le cadre du département de l’université Paris VIII, cours du 18 Mars 2009, inédit.

[10] Ernaux A., op. cit., p. 59.

[11] Ibid., p. 89.

[12] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Choses de finesse en psychanalyse », op. cit.

ÉDITO AVRIL 2023

ÉDITO AVRIL 2023

PARISLEAKS AVRIL 2023

Chers Membres et Abonnés,

Le 29 mars dernier a eu lieu notre Assemblée Générale Ordinaire, dans une ambiance joviale et agréable. C’est la première à pouvoir se tenir en présentiel, après deux ans de pandémie. Les membres sont venus nombreux participer à la réunion annuelle de notre Association. Nous avons pu débattre des sujets qui concernent la transmission de la psychanalyse, notamment du thème et de l’organisation de notre prochaine Journée « Les nouveaux symptômes du numérique », qui aura lieu le 9 décembre prochain. Cela a été une précieuse occasion de travailler ensemble, avec la présence des membres du Conseil de L’Envers de Paris, Éric Zuliani, Anaëlle Lebovits-Quenehen et Guy Trobas. Nous vous donnerons plus de précisions lors de prochains envois.

L’Eurofédération de Psychanalyse nous fait part aussi de la prolongation du tarif Early Bird pour la Rencontre pipol, « Clinique et critique du patriarcat », à Bruxelles, le 1 et 2 juillet 2023, de 150 euros, jusqu’au 15 avril à minuit.

Au-delà, le prix d’inscription sera de 190 euros.

Voici les nouvelles sur les activités de nos vecteurs :

 

Vecteur Addictions :

La prochaine conversation du TyA-Grand Paris aura lieu le lundi 3 avril à 21h. Au programme : Emanuela Sabatini présentera un cas d’analyse sous le titre : « Empoisonnée par l’Autre ».

Nous évoquerons aussi, en contre-point la présentation de malades de Lacan parue dans le dernier numéro de la revue La Cause du désir, no 113.

Renseignements et inscriptions sur addicta.org/conversations

 

Vecteur Lectures freudiennes :

Dans la séance de travail du 9 mars 2023, nous avons continué la lecture du texte « Ein Kind wird geschlagen – un enfant est battu » où Freud nous indique avoir saisi un événement typique et pas du tout exceptionnel. La première phase des fantasmes d’être battu chez les filles appartient à un temps très précoce. Quelque chose, en ces fantasmes, reste d’une manière étonnante impossible à déterminer, comme si cela était indifférent. Cela se justifiera dans la suite de l’analyse. Si autre chose peut être déterminé plus tard, ce sera toujours dans ce même sens.

 Nous nous retrouverons le mardi 4 avril 2023, à 21h00 

Contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

 

Le vecteur Seminario Latino travaille sur le sujet de l’« inclusion », devenu le must de notre époque. Véritable signifiant-maître face auquel nul questionnement n’a droit de cité, il s’impose dans tous les domaines de la civilisation occidentale, à coup de lois, de publicités et de tweets. Dans le champ de l’éducation, cette « inclusion pour tous » prend un poids tout particulier. Des nouvelles lois et réglementations réorganisent les institutions scolaires afin qu’elles puissent accueillir tous les enfants, quelles que soient leurs difficultés. Dans nombre de pays, il est question d’adapter les écoles à tous les besoins. Pourtant, la logique inclusive n’est pas sans impasses, comportant en elle-même, malgré les bonnes intentions qui l’animent, son envers de ségrégation.

Quels éclairages peut apporter la psychanalyse sur les pratiques d’inclusion dans les écoles ? C’est la question, suivant le fil de notre thème de l’année « Institutions et savoir inconscient », que nous explorerons lors de la prochaine soirée du Seminario Latino « PARADOXES DE L’INCLUSION », pratiques de la psychanalyse dans l’institution scolaire.

Rocio Davrieux, Mercedes Pagliano et Ana Martha Wilson Maia, depuis l’Argentine et le Brésil, partageront avec nous leur expérience vivante au sein même des écoles. Dans cette soirée internationale, Dalila Arpin, directrice de L’Envers de Paris et AME de l’École de la Cause freudienne, nous fera l’honneur et le grand plaisir de participer en tant qu’extime. La conversation sera animée par Pablo Llanque.

Cette soirée se tiendra par Zoom EN ESPAGNOL, le 10 mai de 2023 à 21h00

Pour recevoir le lien, inscription gratuite sur : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

 

Le vecteur Lectures cliniques s’est réuni le 25 mars 2023. Cette fois-ci notre boussole pour questionner le concept du transfert était le chapitre X « La présence de l’analyste » du Séminaire de Jacques Lacan Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse.

L’exposé de Nadine Daquin a montré que la présence de l’analyste est la condition même du surgissement de l’inconscient. Alors comment saisir le paradoxe suivant : le transfert est tout autant la condition pour que l’interprétation puisse avoir ses effets et « le moyen par où […] l’inconscient se referme » (Lacan J., Séminaire xi, p. 119). La discussion, très intense, qui s’en est suivie a mis en exergue que dans l’orientation lacanienne, la position de l’analyste dans le transfert ne se situe pas sur l’axe imaginaire a – a’, mais dans le rapport du sujet au discours de l’Autre et à l’objet a – la nouveauté apportée par Jacques Lacan dans ce chapitre.

L’intervention d’Antonio d’Almeida a interrogé la présence de l’analyste et la dématérialisation du corps. Comment le monde d’aujourd’hui, où les moyens de communication numériques sont de plus en plus répandus, influence la vie amoureuse de certains sujets ? Les interrogations et les commentaires suscités par la présentation d’Antonio se situent dans la perspective de notre prochaine journée du 9 décembre « Les nouveaux symptômes du numérique ».

Solenne Philippon a exposé un cas clinique centré autour d’une interprétation qui a mis en tension l’homophonie des signifiants « être bête » et « être une bête », en permettant au jeune patient d’assumer ses investissements pulsionnels et se rendre ainsi disponible pour ses études. Quelle belle illustration de la présence de l’analyste !

Contact : clinique-lacan@enversdeparis.org

Le vecteur Le corps pas sans la psychanalyse nous fait parvenir l’annonce suivante :

Notre soirée du 14 mars consacrée à la projection du film Her de Spike Jonze au cinéma La Pléiade de Cachan a rencontré un franc succès, avec un public nombreux, jeune, qui s’est montré très intéressé par la discussion ouverte avec des psychanalystes de L’Envers.

Ce sont de bonnes prémices pour la Journée de L’Envers de Paris, que nous continuerons à développer lors de notre prochaine réunion le jeudi 20 avril à 20h00 à Cachan.

Contact : corpsy@enversdeparis.org

 

Le vecteur Psynéma a organisé une rencontre cinéma – psychanalyse autour du film de Jeff Nichols Take Shelter, le 1er avril à 14h, au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris, avec pour invité : Federico Ossola , Psychiatre, praticien hospitalier.

Argument :

Lacan et Freud abordaient la psychose à partir des effets de structure relatifs à la fonction de la parole et au champ du langage ; l’être parlant habite celui-ci plus qu’il ne le domine. Suivant ce fil Lacan formule : « L’homme trouve sa maison en un point situé dans l’Autre, au-delà de l’image dont nous sommes faits. Cette place représente l’absence où nous sommes. [1] »  

Sur ce point, à partir du récit très précis d’un déclenchement psychotique, le film nous montre en quoi la forclusion de ce vide implique un étrange déchaînement de la nature corrélé à « un désordre provoqué au joint le plus intime du sentiment de la vie [2] ». Dans cet esprit Jeff Nichols donne des variations de l’hallucination auditive ou visuelle saisissantes, nouées à une critique subtile et aiguë du lien social contemporain, notamment dans la middle class américaine.

Pour des renseignements sur les prochaines réunions du vecteur, vous pouvez écrire à : psynema@enversdeparis.org

 

Le vecteur Littérature et Psychanalyse nous fait parvenir le texte suivant :

Dans son roman de 1988 Une femme, Annie Ernaux écrit sur sa mère décédée deux ans plus tôt à la suite d’une maladie ayant, jour après jour, détruit sa mémoire et son intégrité physique. Comme pour La Honte et Passion simple, elle fait d’un moment innommable la cause déterminante de son écriture littéraire et de son style. Pour enserrer et donner un bord à ce trou dans le langage, constitutif de son propre impossible, provoqué par la mort de sa mère, elle travaille à nouveau frais son écriture littéraire pour la rendre objective et plate.

« Par où commencer ? Cette question, je me la suis posée des dizaines de fois devant la page blanche. Comme s’il me fallait trouver la phrase, la seule, qui me permettra d’entrer dans l’écriture du livre et lèvera d’un coup tous les doutes. [3]»

À l’urgence d’ « affronter une situation que, passé la stupeur de l’évènement – “est-ce bien à moi que ça arrive ?” –, [son] imagination [lui] présente avec un effroi grandissant [4] », elle répond par son effort renouvelé et soutenu de « trouver la phrase qui [lui] donnera la liberté et la fermeté de parler sans trembler [5] ».

Dans Une femme, pour écrire sa mère, A. Ernaux n’hésite pas à « plonger dans l’indicible d’une mémoire refoulée et de mettre au jour la façon d’exister des [siens]. [6] » Et si elle s’efforce d’élever le portrait de sa mère à une signification générale en resituant avec précision et minutie les conditions sociohistoriques de sa vie, elle ne peut s’empêcher de laisser venir à elle « des images purement affectives, chaleur ou larmes, sans leur donner de sens. [7] » C’est en consentant à ouvrir son écriture à la voix de sa lalangue qu’A. Ernaux parvient à se sentir « moins seule et factice dans le monde dominant des mots et des idées [8] » et à prendre sa place d’écrivain dans l’Autre qui est le sien.

Lors de notre réunion de vecteur du mardi 11 avril, par Zoom à 20h00, Rosana Montani dépliera pour nous ce portrait qu’A. Ernaux livre de sa mère chez qui elle tente de saisir « la femme réelle [9] » qu’elle fut.

Contact : litterature@enversdeparis.org

 

Quant au vecteur Théâtre et Psychanalyse, voici les dates à retenir ce mois d’avril :

–     Le mardi 11 avril à 20h30 au théâtre du Rond-Point : Le Caméléon d’Elsa Agnès, mise en scène de Anne-Lise Heimburger. Anne-Lise Heimburger était intervenue lors des J52 au cours de la séquence sur le théâtre. Elle met en scène une jeune autrice et comédienne, Elsa Agnès, qui a écrit un texte sur la pulsion. Deborah Gutermann- Jacquet viendra débattre avec Elsa Agnès et Anne-Lise Heimburger à l’issue du spectacle. Vous pouvez acheter vos places en ligne sur le site du théâtre du Rond-Point avec le CODE PROMO : ENVERS au tarif préférentiel de 23€ ou en appelant au nom de l’Envers au 0144 95 98 21.

–     Le dimanche 16 avril à 15h aux Ateliers Berthier de l’Odéon : Némésis d’après Philip Roth, mise en scène de Tiphaine Raffier. France Jaigu sera notre invitée pour le débat. Pour réserver, veuillez envoyer un mail à : theatreetpsychanalyse@gmail.com .Tarif préférentiel : 30€

 

Nous vous attendons nombreux !

Dalila Arpin,

Directrice de L’Envers de Paris

 

 

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre x, L’Angoisse, Seuil, Paris, 2004, p. 60.

[2] Lacan J., Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 558.

[3] Ernaux A., Conférence du Nobel, consultable sur internet.

[4] Ibid.

[5] Ibid.

[6] Ibid.

[7] Ernaux A., Une femme, Paris, Gallimard, 1987, p. 52.

[8] Ibid., p. 106.

[9] Ibid., p. 23.

Flèches pour la projection de MEMORIES OF MURDER de BONG JOON HO

Flèches pour la projection de MEMORIES OF MURDER de BONG JOON HO

Katie ABRIL

« La décision anticipe sur la certitude[1] »

Memories of Murder est un film de Bong Joon-Ho qui présente l´enquête menée par la police en Corée pour attraper un violeur et tueur en série entre 1986 et 1991. Ce film montre très bien les processus de démocratisation et d´actualisation technologiques que subit la Corée du Sud à ce moment-là. Ainsi deux policiers passionnés se trouvent face à un défi qui les dépasse à cause du peu de moyens dont ils disposent. Le détective Park, joué par Song Kan-Ho, est sûr de sa capacité à saisir l´instinct criminel par le regard du suspect, sans cet instinct « j´aurais quitté la police » dit-il. En revanche, le détective Seo, joué par Kin Sang Kyung, ne fait confiance qu´ aux documents. Alors, tous les deux travaillent sans relâche, chacun à sa façon, pour découvrir le criminel.

Non sans difficulté l´enquête avance : ils arrêtent un suspect sur lequel il y a de très forts indices de culpabilité. Qu´est-ce qui fait qu´ils vont lâcher la piste de ce criminel ? Leur besoin de certitude qu´ils ne parviennent pas à obtenir du test d´ADN, ni des aveux du témoin, ni du manque d´alibi du suspect.

Les policiers veulent une preuve incontestable avec des garanties mais grâce à Lacan nous savons qu´il n´y a pas de garanties car il n´y a pas d´Autre de l´Autre comme on peut le lire dans les Séminaires « Le désir et son interprétation » et « L’envers de la psychanalyse ».

Les deux policiers ne s´aperçoivent pas qu´ils ont toutes les preuves pour que le suspect soit condamné et qu´il s´agit de prendre la décision de l´amener en justice car c´est « la décision qui anticipe sur la certitude » . Cette décision est appuyée sur un acte de foi et non sur une certitude. En revanche, ce que montre ce film est l´essai du passage à l´acte de ces deux policiers comme un acte de désespoir.

Katie Abril, Anne Ganivet et Jessika Schlosser

Karim BORDEAU

Dans son film Memories of Murder Bong Joon Ho nous apprend un peu de ce que Jacques Lacan énonçait quant au passage à l’acte : « Aux limites du discours, en tant qu’il s’efforce de faire tenir le même semblant, il y a de temps en temps du réel. C’est ce qu’on appelle le passage à l’acte.[2]»

La façon saisissante dont le cinéaste noue la vérité, le discours scientifique et cette difficile problématique du réel, donne un juste éclairage aux formules lacaniennes qui cernent la structure de la jouissance en jeu à l’occasion de certains passages à l’acte criminels : « Parler d’un excès de libido est une formule vide de sens.[3] » Ce n’est pas nécessairement un débordement de libido qui, en effet, est aux commandes. Lacan le précise très bien : il s’agit plutôt « d’un défaut que d’un excès vital.[4] » Ce qui se manifeste par une «  froideur libidinale[5] ».

Jacques –Alain Miller nous a appris à lire ce « trou » de jouissance du côté l’événement de corps, insaisissable dans une perspective purement biologique – comme le montre très singulièrement le film.

Jessika SCHLOSSER-HANON :

« Si la psychanalyse irréalise le crime, elle ne déshumanise pas le criminel. »[6]

L’originalité de ce deuxième long-métrage de Bong Joon Ho est l’absence de fin concluante : deux policiers aux méthodes opposées (l’instinct versus la méthode) échouent à résoudre l’énigme de la vérité du tueur en série qui sévit alors. Dans les Écrits, Lacan rappelle le nouage entre le criminel et sa société, à travers son crime il la médiatise par une jouissance bien à lui. Le style du meurtrier – la sophistication avec laquelle il élabore ses crimes- est anecdotique : la trame narrative s’oriente de l’enquête qui achoppe sur les multiples façons dont on piste le tueur. Le signifiant ultime de la science et du biologique couronné par le test ADN à la fin rate à identifier clairement le tueur renvoyant le film à un dos à dos entre l’énigme[7] et les méthodes scientifiques : ce qui relève de l’objectivité et la brèche ouverte par l’impossibilité à tout contrôler. Ce film enseigne qu’il y a encore des efforts à faire pour comprendre les criminels de son époque et que l’acte demeure irréductible au biologique.

Leïla TOUATI :

« (…) dans une civilisation où l’idéal individualiste a été élevée à un degré d’affirmation jusqu’alors inconnu, les individus se trouvent tendre vers cet état où ils penseront, sentiront, feront et aimeront exactement les choses aux mêmes heures dans des portions de l’espace strictement équivalentes.[8] (…) »

Memory of Murder de Bon Joon-Ho (2003) retrace l’histoire du premier cas de criminel en série qui a horrifié la Corée du Sud dans les années 80. Le cinéaste déclare avoir été particulièrement attaché à l’idée de restituer le plus finement possible cette étrange époque que furent les années 80, avec aussi – pour cette nation de la Corée du Sud – le passage d’une dictature militaire à une démocratie néolibérale, de manière brusque et sans transition! Et si comme le dit Lacan le criminel et la société sont noués, l’émergence d’une société capitaliste et individualiste à l’américaine entraine peut-être l’apparition – systématique – de cette figure du tueur en série, comme symptôme face à l’injonction du même.

[1] Jacques Alain Miller, “Donc, la logique de la cure”, inédit, cours de 1993-1994, inédit, séance 1 décembre 1993

[2] Lacan J., Le Séminaire, livre XVIII, D’un discours qui ne serait pas du semblant, Paris, Seuil, 2006, p.33

[3] Lacan J., Ecrits, Paris, Seuil, 1966, p.148.

[4] Ibid.

[5] Ibid.

[6] J. LACAN, « Introduction théorique aux fonctions de la psychanalyse en criminologie », Ecrits, Paris, Seuil, 1966, Page 129.

[7] J. RICHARDS « La place de l’énigme dans l’expertise », LCD n°98, pages 56 à 58

[8] J.LACAN, Écrits, page 144 « Fonctions de la psychanalyse en criminologie »

ÉDITO MARS 2023

ÉDITO MARS 2023

PARISLEAKS MARS 2023

Chers Membres et Abonnés,

Le mois de mars s’annonce riche en évènements dans notre Association. Nos vecteurs sont au travail et proposent des activités qui promettent de belles découvertes. Vous trouverez ci-dessous les annonces de différents collectifs, chacun avec sa spécificité, mais tous orientés par la psychanalyse.

Le mois de mars est aussi celui de notre Assemblée Générale Ordinaire – réservée aux membres – pendant laquelle nous discuterons de nouveaux projets dans notre Association. Nous invitons les membres à s’inscrire pour y participer au local de l’ECF.

Nous profitons de l’occasion pour vous inviter à la 4ème Journée d’étude de la Fédération des Institutions de Psychanalyse appliquée (FIPA) qui aura lieu au City Center Vieux-Port, au Palais de la Bourse à Marseille et aussi en visioconférence. La Journée porte un titre pour le moins suggestif : « Comment améliorer la position du sujet. Effets thérapeutiques, effets analytiques ».

En prenant appui sur une phrase de Lacan, dans le Séminaire L’Angoisse : « Il est bien certain que notre justification comme notre devoir est d’améliorer la position du sujet » [1], les organisateurs ont élaboré un programme axé sur la clinique. Vous pourrez écouter 12 travaux cliniques issues des Institutions de la FIPA, comme les CPCT, entre autres. Les présidents de séance feront valoir le nouage – singulier à chaque fois – entre effets thérapeutiques et effets analytiques. Différence subtile, s’il en est, mais combien précieuse. Si ces deux types d’effets ne s’excluent pas, ils ne sont pas à confondre, comme l’explique l’argument de cette Journée : « Ce serait au détriment de la psychanalyse elle-même, ouvrant à sa disparition dans la masse informe des psychothérapies » [2].

Ces journées rejoignent ainsi l’une de nos missions : œuvrer à la transmission de la psychanalyse, en gardant vive sa flamme.

Contact : fipa@causefreudienne.org   //  Inscription : ici 

 

Inscrivez-vous nombreux, c’est une occasion à ne pas rater !

 

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre X, L’Angoisse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2004, p. 70.

[2] « Comment améliorer la position du sujet. Effets thérapeutiques, effets analytiques », 4ème Journée FIPA, argument.

Et, en attendant ce rendez-vous qui s’annonce enseignant, quelques nouvelles de nos vecteurs :

Vecteur Le corps, pas sans la psychanalyse nous envoie le message suivant :

« Lors de notre dernière réunion, nous avons débattu des nouveaux symptômes associés au numérique d’une façon générale, et sommes arrivés à la conclusion que le numérique est en lui-même un symptôme. Nous le préciserons lors de nos prochaines réunions, en ne perdant pas de vue les thèmes prévus pour la journée de L’Envers et l’ACF-ÎdF.

La prochaine réunion du vecteur le 14 mars sera ouverte au public au cinéma « La Pléiade » à Cachan, avec la projection du film Her de Spike Jonze, montrant un entrelacs vraisemblable et facétieux entre l’amour et le numérique. Elle sera suivie d’un débat avec le public avec notre invitée Dalila Arpin ».

Contact : corpsy@enversdeparis.org

Vecteur Lectures freudiennes :

« Nous continuons notre traduction de « Ein Kind wird geschlagen-Un enfant est battu », dans ce paragraphe soulignons que Freud se laisse enseigner par les fantasmes des femmes, tout comme il invente la psychanalyse en écoutant les femmes hystériques. Si actuellement la pente est de chercher l’origine des fantasmes de coups, Freud quant à lui vise leur issue, leur devenir. »

« Les fantasmes de coups traités ici se montrent d’abord à la fin de ce moment […] ( entre deux et cinq ans) […] donc il se pourrait bien, qu’ils aient unpréhistoire, qu’ils supportent une évolution, qu’ils correspondent à une issue finale et non à une expression initiale. Cette hypothèse est confirmée par l’analyse »[1]

Nous sommes en 1919…

Contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

 

La prochaine rencontre proposée par le vecteur Théâtre et psychanalyse aura lieu le vendredi 31 mars pour un spectacle adapté du texte « Marie Madeleine », de Marguerite Yourcenar, et mis en scène par Gianni Corvi à l’Auguste théâtre. Marie-Hélène Brousse viendra discuter avec Gianni Corvi à l’issue du spectacle.

Réservations au 01 43 67 20 47. Tarif préférentiel de 20 € en appelant au nom de L’Envers de Paris.

Vous pouvez également noter dans vos agendas « Némésis » d’après Philippe Roth le dimanche 16 avril à 15h au théâtre de l’Odéon, mis en scène par Tiphaine Raffier et suivi d’un débat avec France Jaigu.

Contact : theatre@enversdeparis.org

 

Vecteur Lectures cliniques :

Le travail théorico-clinique continue et nous allons nous réunir le mois de mars autour de 3 textes, l’un clinique et 2 lectures différentes sur un chapitre du Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, le chapitre « Présence de l’analyste ».

Pour le cas clinique Solène Philippon nous présente un cas où on peut déceler les prémisses du moment où le transfert peut s’amorcer. La question tourne autour du « signifiants du transfert », expression que Lacan utilise dans sa « Proposition sur le psychanalyste de l’école ».[i]

Pour les lectures théoriques, Nadine Daquin parcourt le chapitre sur « La présence de l’analyste » et elle pointe une ouverture, à partir de ce chapitre, à la question du transfert réel, différent du transfert imaginaire et du transfert symbolique.

La deuxième lecture sera faite par Antonio Almeida. « Le transfert est ce qui permet l’existence de la “présence de l’analyste”, c’est-à-dire qu’elle est une manifestation de l’inconscient » nous rappelle-t-il et questionne « la présence de l’analyste » alors que la virtualisation du corps par le numérique nous plonge dans des questions très actuelles qui vont de la pratique de séance vidéo, jusqu’un nouveau rapport au corps dans le monde actuel.

Contact : clinique-lacan@enversdeparis.org

 

Le vecteur Addictions nous informe que le collectif TyA s’est réuni lundi 6 mars 2023 autour de la présentation clinique de Tomas Verger : « S’adopter soi-même ».

Contact : addicta.org/conversations

Quant au vecteur Psynéma, leur réunion a eu lieu jeudi 9 mars pour préparer la prochaine projection du 01/04/23 : Take Shelter de Jeff Nichols.

Contact : psynema@enversdeparis.org

 

Le Vecteur Psychanalyse et Littérature nous fait parvenir un texte de présentation :

Comme elle commencera son roman La Honte (1997) par un événement de jouissance innommable : « Mon père a voulu tuer ma mère un dimanche de juin, au début de l’après-midi. » [2], Annie Ernaux fait débuter son roman Passion simple (1991) par la projection « bouleversante » d’un film « classé X » dont elle fait dépendre son écriture littéraire : « Il m’a semblé que l’écriture devrait tendre à cela, cette impression que provoque la scène de l’acte sexuel, cette angoisse et cette stupeur, une suspension du jugement moral. »[3] Cette jouissance énigmatique qui est en jeu dans le rapport entre une femme et un homme et qui ne rentre pas dans le langage est ce qui pour Annie Ernaux conditionne et justifie son écriture romanesque. Avec Passion simple, elle écrit sa propre expérience d’une passion amoureuse inexplicable qui la pousse à ne plus rien faire d’autre « qu’attendre un homme »[4]. Chaque rencontre avec cet homme délimite « un espace de temps » où elle est « sûre qu’il n’y avait jamais rien eu de plus important dans [sa] vie, ni avoir des enfants, ni réussir des concours, ni voyager loin, que cela, être au lit avec cet homme au milieu de l’après-midi. »[5]  C’est à l’effet de passion, que sa rencontre avec le désir de cet homme pour elle, qu’elle suspend sa vie toute entière et c’est ce suspens que son écriture tente de fixer en « notant en désordre les détails de cette rencontre. » [6]

« Aussitôt après son départ, une immense fatigue me pétrifiait. Je ne rangeais pas tout de suite. Je contemplais les verres, les assiettes avec des restes, le cendrier plein, les vêtements, les pièces de lingerie, éparpillés dans le couloir, la chambre, les draps pendant sur la moquette. […] tout objet signifiait un geste, un moment, qui composait un tableau dont la force et la douleur ne seront jamais atteintes pour moi par aucun autre dans un musée. » [7]

Par son écriture, Annie Ernaux traite dans les moindres détails sa propre jouissance de corps qui suspend ce qui d’habitude ordonne sa vie, l’assume et se l’approprie comme constitutive de sa propre histoire. Son autobiographie romanesque est celle qu’elle invente avec sa propre langue littéraire concrète, précise, « plate ». En écrivant La Honte et Passion simple, elle cherche à faire passer la jouissance d’un corps au langage et elle produit une écriture novatrice et singulière dans laquelle les perturbations et les objets en pièces détachées sont plus importants que la cohérence du récit romanesque. Ainsi, son art littéraire éclaire-t-il cette recommandation de J.-A. Miller, d’« ajouter, au terme de réalité, celui de réel, pour désigner l’autre réalité qui vient perturber le récit de la réalité, l’autre réalité qui vient faire émergence par morceaux, par pièces détachées. » [8]

Notre vecteur se réunira le mardi 14 mars à 20h par Zoom. Isabela Otechar nous présentera sa lecture du roman d’Annie Ernaux Passion simple orientée par le texte de J.-A. Miller « Les prisons de la jouissance » paru dans La Cause freudienne, n° 69.

Contact : litterature@enversdeparis.org

 

En espérant de vous revoir dans nos activités,

Dalila Arpin

Directrice de L’Envers de Paris

 

[1] Citation provenant de la traduction en cours du texte de Freud, que le vecteur prépare actuellement.

[2] Ernaux A., La Honte, Paris, Gallimard, 1997, p. 13.

[3] Ernaux A., Passion simple, Paris, Gallimard, 1991, p. 11-12.

[4] Ibid., p. 13.

[5] Ibid., p. 19.

[6] Ibid., p. 18.

[7] Ibid., p. 20.

[8] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Choses de finesse en psychanalyse », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris VIII, cours du 18 mars 2009, inédit.

 

[i] Lacan J., « Proposition sur le Psychanalyste de l’École », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 248.

ÉDITO OCTOBRE 2022

ÉDITO OCTOBRE 2022

PARISLEAKS OCTOBRE 2022

Le mois d’octobre est, pour l’Envers de Paris et l’ACF Ile-de-France, le mois de la soirée des cartels. Une fois par an, une soirée est organisée autour d’un thème qui résonne avec les thèmes des Journées de l’École de la Cause Freudienne et devient dès lors, préparatoire. Mais pas seulement. C’est aussi l’occasion de faire savoir que le dispositif inventé par Lacan, «Quatre se choisissent pour travailler plus un… » garde tout son élan au sein de nos associations. Cette année, le choix de la commission a été de faire la soirée uniquement en présentiel, de telle sorte qu’après le tirage au sort, les cartelisants réunis par le fait du hasard puissent se rencontrer. Le 13 octobre, la soirée, concoctée par la Commission des cartels de l’Envers de Paris, de l’ACF Ile-de-France et le Délégué aux cartels de l’ECF, Dominique Corpelet, a trouvé un titre évocateur : « Dés-amours de l’inconscient ». Deux travaux issus des cartels ont été présentés afin de mettre au travail le thème des J52 « Je suis ce que je dis. Dénis contemporains de l’inconscient ». Les deux intervenantes, Flavia Hoffsteter et Mariana Cannolle ont fait résonner cette question si contemporaine à la lumière des trouvailles de leurs projets de cartel respectifs. Notre invitée et extime, Marie-Hélène Blancard est intervenue pour faire ressortir les éléments clés de ce sujet.
L’évènement annuel de l’École de la Cause Freudienne, les 52èmes Journées d’étude, approche et nous vous invitons à vous inscrire. Elles auront lieu par Zoom, ce qui vous permettra de les suivre où que vous soyez. N’oubliez pas de vous inscrire à l’adresse suivante :
https://events.causefreudienne.org/journees-ecf/131-147-je-suis-ce-que-je-dis-denis-contemporains-de-l-inconscient.html#/26-type_d_inscription-a_titre_individuel

Nous vous souhaitons un bel automne, en vous joignant aux activités de nos Vecteurs !

Lors de la dernière réunion du Vecteur « Le corps, pas sans la psychanalyse », a discuté autour d’une mise en rapport de la pudeur et de la voix à partir d’une lecture du livre de Mathieu Gallet « Le nouveau pouvoir de la voix. Comment l’audio va s’imposer à l’ère digitale ». Le choix a été de revenir à cette question à partir de ce que montre le film « Her » de Spike Jonze qui pose de manière très pertinente le problème de ce que voile la voix chez l’être parlant (dans ce film il s’agit d’une voix virtuelle associée à un algorithme d’intelligence artificielle) et pour son corps dans son rapport à la réalité.
Nous continuerons notre réflexion lors de notre prochaine réunion qui aura lieu le mercredi 19 octobre à Cachan => Geneviève Mordant

Vecteur Psychanalyse et Littérature
Responsable Marie-Christine Baillehache.
« Après avoir démontré comment A. Ernaux adosse son écriture sur une « autobiographie vide »[1] liée pour elle à l’inconscient et à la sexualité traumatique, nous poursuivrons notre recherche sur son travail d’écriture tel qu’elle le déplie dans son journal tenu de 1982 à 2022, L’Atelier Noir. Elle y révèle que l’écriture est cet effort incessant, ne reculant pas devant « les éléments chaotiques, les tourments préalables, […] toute cette peine obscure, dépourvue de la grandeur qu’on prête à la création littéraire » [2], afin de produire, « au jour le jour dans la solitude »[3] , sa propre langue vivante, impliquée et non dépourvue d’une prise de risque scandaleuse. « Il y a néanmoins quelque chose de dangereux, voire d’impudique, à dévoiler ainsi les traces d’un corps-à-corps avec l’écriture. […] Non pas à cause des références aux êtres, lieux et événements de ma vie qui s’y trouvent […] mais de la mise à nu de mes processus d’écriture, de mes obsessions. De l’aveu sans détour d’une volonté, d’une ambition : faire advenir un peu de vérité »[4]. Nous prendrons la mesure de son effort d’énonciation « venu des profondeurs, de [ses] désirs »[5] en continuant de travailler son roman La Honte ».
Notre prochaine réunion se tiendra par Zoom le mardi 25 novembre à 20h.
Notre Vecteur reste ouvert à qui désire cerner avec la psychanalyse l’intime énigmatique que l’écriture d’A. Ernaux dépose dans l’espace publique d’un livre.
Contact => M-C Baillehache

Le Vecteur Lectures Freudiennes nous fait savoir :
« Nous continuons de traduire «Ein Kind wird geschlagen-Un enfant est battu ». Dans ce dernier passage Freud pose la contingence et l’articulation de ce qu’il nomme :
« fixierendes Ereignis – événement de fixation », Lacan parle d’évènement de corps. Freud évoque : un évènement « issu de l’enfance » qui produira un accroc à vie.

« …/… les impressions qui fixent toutes force traumatique…/…elles étaient le plus souvent banales…/… on ne pouvait pas dire pourquoi la tendance sexuelle s’était fixée, justement à elles …/…elles avaient, même si c’est par hasard, offert à la composante sexuelle hâtive et prête à bondir l’occasion d’une accroche … »

Nous nous retrouverons le mardi 8 novembre à 21h chez Susanne Hommel.

Voici un petit mot concernant le Vecteur des Lectures Cliniques :
“Cette année, le vecteur va consacrer son travail à l’étude des textes de Sigmund Freud, de Jacques Lacan et de Jacques-Alain Miller sur le transfert. À chaque réunion, deux membres du vecteur vont mettre en relief le questionnement suscité par le texte étudié qui va servir pour le point du départ de nos discussions. La clinique sous transfert sera la clef d’élaboration et de présentation des cas cliniques que nous discuterons.
Nous allons entamer la deuxième (et dernière année) du présent cycle de notre Vecteur le mardi 18 octobre par une soirée de présentation et poursuivre le samedi 26 novembre.”

Le 9 octobre au théâtre de l’Odéon, le collectif Théâtre et psychanalyse organisait un événement préparatoire aux J52, autour de la pièce « Jour de joie » de Arne Lygre, pièce qui tourne autour du vacillement d’un « moi » qui a décidé de disparaître. Une rencontre avec Stéphane Braunschweig, metteur en scène et directeur du théâtre de l’Odéon et Lilia Mahjoub a eu lieu à l’issue de la pièce, animée par Hélène de La Bouillerie. Une captation sonore du débat a été réalisée et sera prochainement mise en ligne sur le site du théâtre de l’Odéon.
Notre prochain événement aura lieu le vendredi 11 novembre à 20h, pour une représentation de « Combat de nègre et de chiens », de Bernard-Marie Koltès, pièce mise en scène par Mathieu Boisliveau au théâtre de la Bastille. Pascal Pernot a accepté notre invitation de venir débattre avec le metteur en scène à l’issue du spectacle. Vous pouvez réserver votre place à un tarif préférentiel de 19€ en appelant au nom de l’Envers de Paris au : téléphone.
Vous pouvez déjà réserver votre soirée du vendredi 2 décembre à 20h30 pour venir assister à la pièce « Deux amis » de Pascal Rambert avec Charles Berling et Stanislas Nordey, au théâtre du Rond-Point ».

Le Vecteur Psynéma présente au Patronage Laïque le film « Le rideau déchirée » d’Alfred Hitchcock, samedi 15 octobre à 14h. Le débat sera animé par Anne-Ganivet Poumellec, et l’entrée est libre et gratuite. Cette activité s’inscrit en tant que préparatoire aux J52.

Le Seminario Latino organise une soirée sous le thème « La pudeur et l’indicible du corps », avec les interventions d’Ariel Altman et Flavia Hofstetter. Elle compte avec Ariane Chottin, éditrice en chef d’Horizon, la publication de l’Envers de Paris. La soirée aura lieu le lundi 17 octobre à 21h à la Maison d’Amérique Latine. L’entrée est libre est gratuite.

Nous vous attendons nombreux !
A bientôt,

Dalila Arpin,
Directrice de l’Envers de Paris

[1] Annie Ernaux, L’Atelier Noir, Paris, Ed. Gallimard, 2022, p. 16.
[2] Idem., p. 18.
[3] Ibid.
[4] Ibid.
[5] Idem, p. 55.