ECF - 55e Journées

LE COMIQUE DANS LA CLINIQUE
15 & 16 novembre 2025
Palais des congrès de Paris

Jacques Lacan

Le noeud, dernier amour.

FANTASMES CONTEMPORAINS DU CORPS

Journée organisée par L’Envers de Paris & l’Association de la Cause freudienne en Île-de-France

Édito

septembre 2025

Horizon n°69

Le dernier numéro de notre bulletin est disponible à la librairie de l’ECF.

Édito

juillet 2025

Édito novembre 2025

Édito février 2025

Cinzia Crosali,
directrice de l’EdP

Chers membres et ami(e)s de L’Envers de Paris,
Les deux derniers mois de l’année seront marqués par plusieurs événements majeurs pour la psychanalyse.

Notre prochain et plus important rendez-vous est celui des 55es Journées de l’École de la Cause freudienne, qui se dérouleront les 15 et 16 novembre au Palais des Congrès à Paris, sous le titre : Le comique dans la clinique. 
Le lien que vous trouverez ci-dessous vous permettra de lire l’argument de Laura Sokolowsky, Directrice des Journées, qui nous invite à participer « nombreux à ce grand rendez-vous de la psychanalyse, le plus sérieusement comique. »

Le comique dans la clinique : Que vous évoque le thème dans l’enseignement de Lacan ?

Philippe Hellebois répond sur le vif, pour Lacan Web Télévision.

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Édito février 2025

Notre collègue Pascal Pernot, membre de l’ECF et de L’Envers de Paris, nous introduit au thème des 55es Journées par une relecture du texte fondateur de Freud : Le Mot d’esprit dans ses rapports avec l’inconscient, publié en 1905. Ce texte, d’une étonnante actualité, résonne pleinement avec le titre : Le comique dans la clinique. Freud y explore les mécanismes psychiques à l’œuvre dans le mot d’esprit, mettant en lumière le lien étroit entre l’humeur, le comique et l’inconscient, apportant ainsi une profondeur théorique précieuse au travail clinique. Lisons ci-dessous la lecture qu’en fait Pascal Pernot :

Les cinq premières pages
P. Pernot

Au XXe siècle une série télévisée proposait une énigme policière qui se dénouait durant « les cinq dernières minutes », d’où le titre donné à cette série.
Au début de ce même siècle, c’est dès les cinq premières pages de son Mot d’esprit dans ses rapports avec l’inconscient que Freud nous livre les éléments de l’énigme en jeu et nous met sur la bonne piste. En 1905, récoltant les écrits de ses contemporains, il met en exergue quelques indices précis. Avoir de l’esprit est le plus souvent abordé à partir du comique qui met en jeu le langage.

Édito octobre 2025

Un mois et quelques jours nous séparent d’un événement majeur pour L’Envers de Paris et pour l’Association de Cause Freudienne en Île-de-France : la Journée d’étude Fantasmes contemporains du corps, qui se tiendra à Paris le 6 décembre 2025.
Lacan rappelait que le sujet aime son corps parce qu’il croit le posséder, alors qu’en vérité, il lui échappe sans cesse. Chirurgie esthétique, programmes de bien-être, transidentité, transhumanisme ou intelligence artificielle prétendent offrir la possibilité de se fabriquer le corps qu’on veut, et même de vaincre la mort. Mais, la science peut-elle réellement permettre à chacun d’obtenir le corps de ses rêves ? Le mirage du corps-machine serait-il l’horizon de cette recherche de maîtrise que la science promeut ? Rappelons-nous les mots de Jacques-Alain Miller :

« L’homme contemporain aime à s’imaginer être une machine. À force de produire des machines, de manier des machines, d’être l’interlocuteur de machines, il s’est produit quelque chose dans l’imaginaire de l’homme contemporain – se prendre pour une machine ou aimer être traité comme une machine. 1 »

Cette journée de travail cherchera, avec nos invités, à interroger l’entrelacement entre les fantasmes contemporains et le savoir scientifique.
Nous vous y attendons nombreux, le 6 décembre, prochain pour aborder ces questions brûlantes qui traversent la clinique contemporaine.

 


1. Miller J.-A., « Neuro-, le nouveau réel », La Cause du désir, n ° 98, mars 2018, p. 112

Édito octobre 2025

Références bibliographiques

Nous vous proposons quelques références bibliographiques autour du thème de notre Journée : Fantasmes contemporains du corps. Nous remercions chaleureusement l’équipe de recherche et de relecture pour l’élaboration de cette sélection, qui, sans prétendre à l’exhaustivité, ouvre des voies vers la Journée  du 6 décembre.
Cliquez ci-dessous pour les découvrir.

Évènements

Édito février 2025

Présentation du livre de Nurith Aviv : Filmer la parole, éditions Exils, 2025.

Édito octobre 2025

La librairie Tschann a accueilli, dimanche 5 octobre, la réalisatrice Nurith Aviv pour la présentation de son livre : Filmer la parole.
Nurth Aviv est une amie de L’Envers de Paris, nous l’avons connue grâce à Judith Miller qui a présenté son film D’une langue à l’autre dès sa sortie, suscitant alors, à L’Envers de Paris, un choc mémorable : le nouage de la parole, du chant, de l’écrit, des regards et des voix.  
Nous remercions chaleureusement Nathalie Georges-Lambrichs, membre de L’Envers de Paris, pour sa belle présentation de l’œuvre de Nurith et en particulier de ce dernier ouvrage : une récolte de textes, des plus érudits aux plus spontanés, que Nurith Aviv a ponctués au moyen de ses magnifiques photographies en couleurs.
Une postface d’Éric Laurent relie les éléments de cet ensemble dans une perspective d’ouverture. Nous continuerons à suivre les créations de Nurith, avec intérêt et reconnaissance pour la force de son œuvre. 

Cartels

Édito octobre 2025

Le 16 octobre dernier s’est tenue la soirée de la rentrée des Cartels organisée conjointement par L’Envers de Paris et l’ACF en Île de France, sous la responsabilité de Stéphanie Lavigne et de Laurence Maman, déléguées aux cartels. Nous avons eu le plaisir d’écouter Chloé Fernando, qui a brillamment témoigné de sa première expérience de cartellisante et a relié sa lecture en cartel du Séminaire V de Jacques Lacan, Les Formations de l’inconscient, sur le thème des 55es Journées de l’ECF : Le comique dans la clinique. Par la suite, Bénédicte Jullien, analyste de l’ECF, nous a présenté une articulation passionnante entre trois signifiants : cartel, éthique et comique, tout en témoignant de son travail en Cartel comme Plus-un. Nous remercions Hélène Bonneau, analyste de l’ECF et membre de l’EdP, pour sa participation d’extime de la soirée ; elle a animé avec brio le débat à la table ainsi qu’avec la salle. Comme chaque année, la soirée s’est conclue par le tirage au sort, introduit par Nayahra Reis et Marie Majour, en vue de la formation de nouveaux cartels. Nous souhaitons aux Cartels fraichement constitués ainsi qu’aux plus anciens, un travail sérieux et constructif sous le signe du gay-savoir.  

Nous nous retrouverons chez Susanne Hommel le mercredi 5 novembre à 21h, contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

Édito février 2025

Et maintenant la parole aux responsables des vecteurs et des groupes de l’Envers de Paris, qui nous informent sur les activités et les évènements du mois de novembre :

Vecteur Lectures freudiennes

Édito octobre 2025

L’hypothèse séduisante de la sexualisation du refoulement se trouve en vérité doublement remise en cause. Le fantasme conscient d’être battu qui vient conclure le remaniement fantasmatique chez le garçon, présente à nouveau la position féminine (Die feminine Einstellung), tandis que le fantasme inconscient chez la fille (je suis battue, c’est-à-dire aimée, par le père) qui traduit pourtant lui aussi une telle position, est précisément refoulé. Refoulement et substitut de ce qui est refoulé concernent ainsi aussi bien des mouvements pulsionnels masculins que féminins. C’est qu’intervient entre le sujet et son sexe, le complexe de castration qui complexifie radicalement le problème.

Nous nous retrouverons chez Susanne Hommel le mercredi 5 novembre à 21h, contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

Seminario Latino

Édito février 2025

En novembre, le Seminario Latino de L’Envers de Paris poursuit son cycle d’études, « Signifiants dans l’air du temps », et prépare sa dernière soirée de l’année. Celle-ci aura lieu le mercredi 3 décembre en présence d’Adriana Campos comme invitée et sera consacrée au thème de la liberté et de l’autonomie.

Responsables : Flavia Hofstetter et Nayahra Reis
Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

Vecteur Lectures cliniques

Édito février 2025

La première réunion du vecteur lectures cliniques aura lieu le samedi 8 novembre, en présence de Camilo Ramirez, notre extime pour ce rendez-vous. Isabelle Servant et Mara Volpi présenteront leurs commentaires des extraits choisis du Séminaire I de J. Lacan, [ leçon XXI « La vérité surgit de la méprise » et la leçon XXII « Les concepts de l’analyse »] afin d’aborder une « Lecture clinique des trois passions : l’amour, la haine et l’ignorance », le thème du vecteur. Ceylin Ozcannous parlera de sa traduction du Séminaire I de Lacan en turque. Dans la partie clinique, nous allons discuter un cas présenté par Margot Della Corte.

Voici le programme des prochains rendez-vous du vecteur :
– 13 Décembre. Invité : Eve Rose Miller. Texte discuté : Jacques-Alain Miller, « La passion du névrosé », La Cause du désir, n ° 93, septembre 2016, p. 112-122.
– 31 janvier. Invité : Francesca Biagi-Chai. Texte discuté : Clérambault, « Les délires passionnels », Ornicar ?, no 32, p. 29.
– 11 avril. Invité : Hélène Bonnaud. Texte discuté : Anaëlle Lebovits-Quenehen, Actualité de la haine, Une perspective psychanalytique, chapitre 3.
– 6 juin. Invité  : Gustavo Freda. Texte discuté : Lacan, Le Séminaire, livre XX, Encore, leçon I « De la Jouissance », parties 1 et 2.

 

Contact : vlc.enversdeparis@gmail.com

Responsable : Noa Farchi
La commission d’organisation : Andrea Castillo, Jorge Mourao, Ceylin Ozcan, Karine Vincent et Jérémie Wiest.

Vecteur Psychanalyse et littérature

Édito février 2025

Le vecteur Psychanalyse et Littérature se réunira le lundi 17 novembre à 20h par zoom.

Il sera question de dégager comment l’écrivaine Chantal Thomas récupère par son écriture littéraire « un surcroit de vitalité ». Dans son recueil Comment supporter sa liberté, celle-ci compare le temps de son écriture littéraire au temps du jeu de l’enfance où « le jeu ignore la mesure » et elle confère à son propre jeu avec les mots, le sérieux et le pouvoir de repousser « le mortifère ennui », de résister à « l’idéal de tranquillité ». L’en-jeu est vital et exige son effort constant, non pas pour maitriser le langage, mais pour y assurer un « écart ». Que ce jeu de l’écart s’emploie à « saper la société […], [à] ne pas manquer une occasion d’en faire jaillir le ridicule », ou qu’il fasse sa place à sa « disposition à la rêverie, à sa force de dérive et de détournement », ou encore qu’il donne « la priorité absolue […] à ce qui seul [lui] import[e] 1», à chaque fois Chantal Thomas va à la rencontre d’un manque en prenant appui sur « la fonction de la coupure […] comme fonction topologique de bord 2».
Que l’art littéraire de Chantal Thomas rende effective « la coupure du désir3» pour traiter la place vide de la jouissance féminine sans Autre, c’est ce que le vecteur continuera de déplier lors de notre prochaine réunion, à partir du recueil de Chantal Thomas Comment supporter sa liberté et en s’orientant des chapitres 1 et 8 du Séminaire La logique du fantasme de Lacan.

 


 

1. Chantal Thomas, Comment supporter sa liberté, Paris, Rivages, 2000, p. 19 à 44.  
2. Lacan J., Le Séminaire, livre XI, Les Quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, texte établi par J.-A Miller, Paris, Seuil, 1973, p. 188.
3. Ibid., p. 215.

 

Le vecteur Psychanalyse et Littérature reste ouvert.
Contact : M.-C. Baillehache : 0642233703, litterature@enversdeparis.org

Vecteur Le corps, pas sans la psychanalyse

Édito octobre 2025

La réunion du 8 octobre dernier a consisté à lire collectivement des textes sur la suture, préparés par Ana Dussert et Anne-Marie Rieu-Foucault. Il y était notamment question de cette citation de Lacan tirée de Problèmes cruciaux pour la psychanalyse : « Le fait que la suture, la soudure, de la relation subjective, de ma position subjective comme être, puisse être trouvée dans l’objet a, révèle la véritable nature de la dépendance du sujet à l’endroit de l’Autre, et spécialement de son désir. Car le fantasme, ce n’est pas autre chose que la conjonction de l’Entzweiung du sujet avec le a, grâce à quoi une fallacieuse complétude vient à recouvrir ce qu’il en est de l’impossible du réel»1. Cette suture-là est sans doute celle, inconsciente, avec laquelle le sujet arrive en analyse et qu’il y élucide, élucidation sur la base de laquelle peut quelquefois se tisser du neuf à la manière du sinthome. On perçoit un bougé chez Lacan entre la suture entendue, dans un premier temps, comme point de capiton entre signifiant et signifié et la suture définie, plus tard, comme effet de l’objet sur le sujet.

 


 

1. Lacan J. Le Séminaire, livre XII, Problèmes cruciaux pour la psychanalyse, texte établi par J.-A Miller, Paris, Seuil, p.334

Prochaine rencontre : 17 novembre à 20h30, au 76 rue des Saints-Pères.

Membres du vecteur : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Marie Faucher-Desjardins, Jaison Karukuttiharan, Ana Dussert, Anne-Marie Rieu-Foucault,Marilena Moustaka, Baptiste Jacomino (coordinateur).

Responsable : Baptiste Jacomino
Contact : corpsy@enversdeparis.org

Vecteur Psynéma

Édito février 2025

La prochaine projection organisée par le vecteur Psynéma, suivie d’un débat, sera consacrée au film Les Musiciens de Gion de Kenji Mizoguchi. 

Nous aurons le plaisir de discuter de ce chef d’œuvre du cinéma japonais avec notre invitée Hélène Bonnaud, membre de l’ECF et de l’AMP.

Projection qui aura lieu le jeudi 27 novembre à 20h00 au cinéma Les 7 Parnassiens, 98, bd du Montparnasse, Paris 14e.

Les Musiciens de Gion est un film de Kenji Mizoguchi, sorti en 1953, dans lequel le cinéaste japonais reprend les thèmes d’un précédent film (Les Sœurs de Gion, 1936) pour décrire la dure réalité du métier de geisha. Mizoguchi nous conte en effet les mésaventures, parfois comiques, d’une maison de prostitution raffinée, tenue par Miyoharu, et située dans le fameux quartier de Gion, à Kyoto, ville préservée des ravages de la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes aux lendemains de celle-ci.
Eiko, jeune femme à la dérive, souhaite devenir geisha comme sa défunte mère, pour le compte de Miyoharu. Après quelques réticences, celle-ci accepte d’initier l’adolescente comme maiko aux arts difficiles que les geishas doivent maîtriser : chant, danse, musique. Un lien mystérieux se tisse alors entre Myorahu et Eiko, dont l’une, l’aînée, s’endette pour assurer la formation de l’autre, laquelle incarne ici une modernité qui ne cadre pas avec le respect des semblants que le statut de geisha implique.
Mizoguchi nous dépeint aussi latéralement un monde de « faux-semblants » (culte de la beauté, apparat, divertissements), dominé par la question du désir, l’argent et le pouvoir des hommes. Un monde où la geisha, sous l’emprise de règles sociales strictes, est réduite le cas échéant au rôle de monnaie d’échange. Reste un point saisissant dans les fictions de Mizoguchi qui sait nous montrer des femmes pas-toutes, situées au-delà des semblants, dont la jouissance échappe aux discours établis. Éclairant subtilement ce dit de Lacan : « L’être sexué de ces femmes pas-toutes ne passe pas par le corps, mais par ce qui résulte d’une exigence logique dans la parole1».

Venez nombreux voir ce film hors du commun. 


1. Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Seuil, Paris, 1975, p. 15.

 

Prochaine réunion prévue le samedi 8 novembre à 16h00 pour préparer la discussion du film Les Musiciens de Gion de Kenji Mizoguchi.

 

Responsables du vecteur Psynéma : Marie Majour et Leila Touati.
Nous contacter à : vecteur.psynema@gmail.com

Vecteur Théâtre

Édito octobre 2025

Le vecteur Théâtre et psychanalyse organise une rencontre, le dimanche 23 novembre à 19h, avec Alain Françon pour sa mise en scène d’Oh les Beaux Jours ! de Samuel Beckett.
Élise Etchamendy sera notre invitée pour débattre avec Alain Françon à l’issue de la représentation.

Les places sont disponibles sur la billetterie du site du Théâtre de La Porte Saint-Martin (salle Petit Saint-Martin) avec le code avantage « ENVERSBJOURS », qui vous permettra de bénéficier d’un tarif préférentiel de 25 euros au lieu de 30 euros.
Vous pouvez également réserver vos places par téléphone au 01.42.08.00.32 en précisant le code avantage.

La prochaine réunion du vecteur théâtre aura lieu le jeudi 13 novembre afin de préparer cette rencontre.

 

Responsable du vecteur : Hélène de La Bouillerie
Contact : theatreetpsychanalyse@gmail.com

Vecteur Clinique et addictions

Édito février 2025

Créations !

Le vecteur TyA Paris, conversations Clinique et Addiction, reprend ses activités pour l’année 2025-2026. Pierre Sidon, qui a porté et animé ce vecteur depuis sa création en 2013, nous en a transmis la responsabilité, avec l’accord de L’Envers de Paris, et nous les en remercions vivement. Le changement, c’est souvent l’occasion d’inventer, de réinventer, d’être créatif !
Nous vous proposons donc cette année d’explorer la place de la créativité dans notre clinique, de repérer sa circulation dans nos institutions, d’en mesurer les effets.
Nous savons combien l’art, et les pratiques créatives en général (écriture, photographie, arts plastiques, théâtre) peuvent participer à l’équilibre psychique du sujet. Elles peuvent aller jusqu’à faire sinthome pour certains, bricolage permettant un nouage pour d’autres, parfois véritable suppléance au Nom-du-Père forclos. Les patients que nous rencontrons dans le champ des addictions ne font pas exception.
Comment les professionnels de notre champ se référant à la psychanalyse accueillent-ils cette créativité ? Comment la travaillent-ils ?
La question est d’autant plus importante qu’en institution, elle peut parfois être accaparée ou même abandonnée au discours éducatif ou cognitive-comportemental, dans son versant de « soutien », « libérateur », de « bien-être ». Ce thème était également celui du dernier congrès de la Fédération addiction.1

L’analyste en institution a bien des choses à en dire et à en faire ! Dans le transfert, il peut s’agir d’accueillir un patient qui a déjà recours à la créativité pour se soigner, se stabiliser, ou un autre qui consomme pour créer et n’y voit pas d’alternative. Ou encore, un patient qui lâche, au moins un peu, sa solution addictive et qui découvre le recours à l’art pour traiter ce qui s’ouvre alors.
La créativité, c’est aussi pour un sujet d’inventer quelque chose pour lui, dans le langage, dans le corps, ou dans des pratiques, qui lui permet de border la jouissance ou d’en troquer une partie. Encore faut-il quelqu’un pour donner toute sa dignité à cette invention, et c’est là une place importante de l’analyste qui peut se faire lieu d’adresse, « secrétaire de l’aliéné 2».
Du côté de l’analyste, le face à face des entretiens demande une certaine créativité dans le cadre proposé, des aménagements à supporter pour médiatiser le regard, ou pour rendre la parole possible, mais aussi pour rendre supportable le vide laissé par la cession de jouissance de l’addiction.
Il peut également s’agir de sortir de son bureau et du face à face en proposant des ateliers. L’analyste y vise alors autre chose que l’occupation, ou le bien-être, et surtout, il en mesure les effets dans l’après-coup. Les ateliers, quand ils sont à visée thérapeutique, offrent non seulement la possibilité de se rebrancher sur les autres, de faire lien social, mais aussi celle d’appréhender l’indicible, sa part poétique, l’étrangeté que l’on est pour soi-même.

Notre vecteur sera ainsi consacré à la créativité partagée et à sa circulation dans la clinique des addictions : du côté des professionnels dans le temps des entretiens et dans celui des ateliers ; du côté des patients, dans la créativité puisée dans les ateliers et dans celle qui s’extrait des entretiens pour faire invention, trouvaille et nouage.
Nous passerons d’une clinique de la créativité à une clinique créative et inversement.

 

Nous vous accueillerons un mercredi soir par mois, à Paris, de novembre 2025 à juin 2026, de 20h30 à 22h30.
Les 12 novembre, 10 décembre, 14 janvier, 11 février, 11 mars, 15 avril, 20 mai et 17 juin. 


 

1. 14e Congrès de la Fédération Addiction : « Créativité, art et addictions. Des liens qui libèrent ? », 22-23 mai 2025, Angers.
2. Lacan J., Le Séminaire, livre III, Les Psychoses, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1981, p. 233.2 ».

 

Mathilde Braun et Coralie Haslé, co-responsables du vecteur. 

REVUE HORIZON

Édito février 2025

Nous avons le plaisir d’annoncer l’imminente parution du nouveau bulletin : Horizon 70, sous le titre subversif : Les illusions de la gentillesse.

Les membres de l’Envers de Paris le recevront très prochainement dans leur boîte aux lettres.  Le bulletin est également disponible à la librairie de l’ECF ou pourra être acheté lors des 55es Journées de l’ECF.

Nous adressons nos remerciements à Agnès Vigué-Camus et à son équipe pour ce remarquable travail et vous invitons à découvrir très bientôt ce nouveau numéro d’Horizon !

 

Édito février 2025

Nous vous souhaitons un très beau mois de novembre 2025 et nous vous attendons nombreux aux événements annoncés, notamment aux 55es Journées de l’ECF, Le comique dans la clinique, le 15 et 16 novembre, au Palais des Congrès de Paris.

Cinzia Crosali,
Directrice de L’Envers de Paris

Fantasmes contemprains du corps

Une mise en scène comique du fantasme fondamental

par Susanne Hommel
En 1974, elle arrive chez Lacan et lui dit : « J’ai quitté mon analyste de l’IPA. J’ai de gros vertiges ».
J’avais dit à mon analyste au mois de mai : « Je veux arrêter mon analyse. » Il m’avait répondu : « Oui, on va arrêter dans trois mois. » Effectivement, on a arrêté les séances trois mois plus tard. Tout de suite après, j’ai eu mes vertiges de Ménière. Lacan a dit : « C’est ça que j’appelle laisser tomber quelqu’un. »

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L’intériorité fantasmée du corps artificiel 

par René Fiori
L’expression « machine à penser », utilisée autrefois pour désigner une machine à calculer et aujourd’hui, celle d’« intelligence artificielle » nous invite à nous arrêter sur l’illusion, voire le sentiment de l’existence d’une intériorité de la machine. Ainsi au mois d’octobre de l’année 2016, le quotidien Le monde publie t-il la photo d’une journaliste japonaise en visite dans un cimetière avec son robot avec cette légende…

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Fantasmes comtemporains du corps – La journée

Fantasmes comtemporains du corps – La journée

À l’époque où les rencontres humaines deviennent toujours plus virtuelles, le corps ne cesse pas moins de s’imposer, traversé par les discours et les symptômes qui le percutent. Objet de multiples avancées scientifiques, il se trouve investi de nouvelles représentations fantasmatiques qui semblent se concrétiser sans faille, ni reste. Pourtant, avoir un corps ne va pas de soi

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La cession subjective ou l’effraction au « non » du corps

La cession subjective ou l’effraction au « non » du corps
par René Fiori
Emma, jeune fille, est reçue par Freud. Une idée l’obsède, qui fait symptôme : elle ne doit pas rentrer seule dans une boutique. Elle attribue cette hantise à un souvenir de ses treize ans où, entrant dans un magasin, les deux vendeurs s’étaient esclaffés de rire. L’un d’eux l’avait, à première vue, séduite et lui avait plu. S’est alors installée chez elle, cette mauvaise conscience, mais qui restait néanmoins sans fondement. Puis, quelque temps plus tard dans les entretiens, lui revient cet autre souvenir où à l’âge de huit ans, entrée dans une boutique pour acheter des friandises, « le marchand avait porté la main, à travers l’étoffe de sa robe, sur ses organes génitaux ». Malgré cet incident, elle était retournée une seconde fois dans la boutique. Voilà donc ce qui serait à l’origine de sa « mauvaise conscience », sous-tendue par de l’angoisse.

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Le corps, l’identificationAna Dussert

Le corps, l’identification
Ana Dussert

La prochaine Journée de L’Envers de Paris, Fantasmes contemporains du corps, affirme dans son titre que le corps relève du fantasme, mettant les fantasmes au pluriel afin d’indiquer leurs manifestations multiples et donc relatives au discours contemporain, dans la mesure où celui-ci érige, à la place de l’Un, un multiple hétérogène. Essayons cependant de saisir ce qui pourrait s’écrire du corps lorsqu’il s’énonce dans le registre de l’Un, faisant valoir que le multiple déclaré ne peut pas s’y extraire : non pas le Un unifiant l’image, les images, mais le Un accédant à la structure.

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DU CORPS AU SEMBLANT, AVEC OU SANS LA TECHNOLOGIE NUMÉRIQUE

par René FIORI

DU CORPS AU SEMBLANT, AVEC OU SANS LA TECHNOLOGIE NUMÉRIQUE

Au XIX siècle on pouvait, dans une foire, s’étonner d’écouter une voix enregistrée, émanant d’un fil muni d’un cornet qu’on portait à l’oreille. Suivront l’invention du gramophone et du téléphone. Freud évoque ces inventions et l’accent mis sur ces objets techniques au détriment de la satisfaction subjective…

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