ÉDITO DÉCEMBRE 2022

ÉDITO DÉCEMBRE 2022

PARISLEAKS DÉCEMBRE 2022

Chers Membres et Abonnés,

La première année de notre mandat s’achève dans la joie des retrouvailles. Le 20 novembre dernier l’Envers de Paris et l’Association Cause Freudienne Ile-de-France ont organisé une retransmission des Séances Plénières des J52, « Je suis ce que je dis. Dénis contemporains de l’inconscient » au cinéma « Les 7 Parnassiens ». Nous avons été nombreux à pouvoir y assister et à nous retrouver dans l’affectio societatis. L’accueil de l’équipe du cinéma a été fort chaleureux et nous avons pu profiter de la qualité des travaux présentés grâce aux possibilités techniques que cet endroit nous a offert. Je profite de l’occasion pour remercier vivement les équipes de l’ACF et de l’Envers de Paris qui ont su se mobiliser afin de permettre le bon déroulement de la journée, que ce soit l’accueil, l’organisation du buffet ou la tenue de la librairie. 

Le mois de décembre a permis l’entrée de 6 nouveaux membres, qui ont manifesté leur désir décidé de promouvoir la Psychanalyse dans la cité, qui est la vocation de notre Association :

  • Thomas Daigueperce
  • Jessika Schlosser
  • Sonia Pent
  • Baptiste Jacomino
  • Marie-Hélène Bellucci
  • Véronique Melul

Nous leur souhaitons la bienvenue !

Parutions récentes :

Adriana Campos, responsable du Vecteur « Seminario Latino » vient de publier sa thèse de Doctorat aux éditions PUR : « Ce que le surmoi commande ». Il s’agit d’un intéressant travail de recherche qui sonde les racines de la formation de cette instance psychique aux sources du rapport du sujet et de l’Autre. Notre collègue présente les sources de notre voix intérieure sans oublier d’esquisser une hypothèse sur les éventuels liens entre l’injonction à la jouissance et des phénomènes actuels comme le terrorisme ou les politiques identitaires. 

La Conférence de Jacques-Alain Miller au Teatro Coliseo de Buenos Aires le 26 avril 2008 vient d’être publié par Miller TV. Voici le lien qui permet de la suivre. Elle est sous-titrée en français : 

https://youtu.be/Pkuml-dmWwg

Voici à la suite, quelques nouvelles de nos Vecteurs : 

Vecteur Lectures cliniques :

Le vecteur Lectures cliniques s’est réuni le samedi 26 novembre. Caroline Hapiette et Pauline Préau ont développé leurs questionnements à partir de la Dynamique du transfert écrit par Sigmund Freud en 1912. Leur travail a suscité une discussion fort intense à laquelle ont pris part la majeure partie des participants. Quels sont les signifiants de l’amour et les signifiants du transfert ? Sont-ils les mêmes ? Quels sont les aléas de ce phénomène clinique ? 

Caroline Hapiette a parlé des paradoxes du transfert qui est à la fois le moteur et l’obstacle de la cure, qui peut être autant négatif que positif et où la positivité peut, au lieu de faciliter l’avancée de la cure, avoir l’effet contraire.

Pauline Préau a mis en tension les concepts de transfert et de résistance visant ainsi l’ambivalence du transfert. Elle a fait valoir le transfert comme lieu où peuvent se déployer les conflits infantiles.

Le cas clinique, finement choisi et présenté par Etienne Benoist, a mis en relief le travail avec une patiente chez qui le transfert avait provoqué un rêve et quelques aléas dans la cure. Quelle belle façon d’entrer dans le sujet de l’année ! 

Vecteur « Le corps, pas sans la Psychanalyse » :

À partir de nos premières réflexions autour du film “Her” de Spike Jonze, lors de la dernière réunion du vecteur “Le corps, pas sans la psychanalyse” nous nous sommes intéressés plus particulièrement d’une part aux effets d’interprétation obtenus par le réalisateur quant au fantasme (alimenté dans le film par la voix chaude et sensuelle, mais sans le corps, de Scarlett Johansson) et la saturation du manque qui mène à la jouissance mortifère, et, d’autre part, à ce que cette fiction peut induire en retour chez le spectateur quant au manque et au désir, pour le vivant du corps.
Nous avons décidé de faire une projection publique de ce film au cinéma « La Pléiade » à Cachan, en accord avec le service culturel de la ville. Notre intention est de proposer une discussion ouverte avec l’assistance, à la suite de la projection.  

Nous continuerons la préparation de cette soirée lors de notre réunion du mercredi 14 décembre à 20h30. 

Contact : E-mail

Vecteur lectures freudiennes : 

Nous nous sommes rencontrés les 6 décembre 2022 chez Susanne Hommel. Nous continuons la lecture de “Ein Kind wird geschlagen”, “Un Enfant est battu” publié en 1919. Freud écrit que le fantasme aboutit souvent à des névroses obsessionnelles graves ou très graves. Il y a aussi des cas d’hystérie. Souvent le fantasme ne trouve pas place dans la structure de la névrose. Il suffit de constater ce qui est là car il n’est pas nécessaire d’expliquer ce qui n’a pas eu lieu.
Nous nous retrouverons le mardi 10 Janvier 2023 à 21h00 chez Susanne Hommel.

Tél : 06 16 45 42 96

Vecteur Psychanalyse et Littérature :

Le mardi 13 décembre à 20h par Zoom, notre Vecteur Psychanalyse et Littérature interrogera, à partir de la lecture que nous en proposera Rosana Montani, comment A. Ernaux, par son choix d’une « écriture plate […] objectivante, sans affects exprimés [1]», parvient à rendre compte du réel de la langue du monde ouvrier et paysan qui fut celui de son enfance. C’est avec son roman de 1982 La Place que s’impose à elle d’écrire « l’existence réelle de [son] père » et de changer de position vis-à-vis de son écriture jusque-là affective et violente et d’utiliser la langue des lettres qu’elle adressait à ses parents « pour leur dire les nouvelles essentielles [2]». C’est en reprenant à son compte et en assumant une écriture concise, dépouillée, sans effet de style ni d’humour complice avec son lecteur, qu’elle vise à importer le réel dans les mots, les phrases et à produire « une écriture du réel [3]». C’est en prenant appui sur son recueil de 2003 L’écriture comme un couteau et en s’orientant des leçons du 13, 20 Mai et du 3, 10 Juin 2009 du Séminaire de J.-A. Miller Choses de finesse en psychanalyse, que notre Vecteur continuera d’éclairer et de préciser comment A. Ernaux prend en charge, élucide et traite le réel de sa propre vérité émotionnelle « qui se dérobe sans cesse [4]».

Responsable : Marie-Christine Baillehache. Contact : 0642233703, E-mail

Vecteur Psynéma :

Le Vecteur Psynéma nous informe de sa réunion de travail dimanche 11 décembre, pour la préparation de la prochaine projection du film « Sorcerer. Le Convoi de la peur » (1978) de William Friedkin, le 11 février 2023. 

Contact :  E-mail

Vecteur Addictions :

Quand une personne s’adresse à un analyste pour son “problème d’addiction”, que demande-t-elle ? Des solutions prêtes à l’emploi pour traiter la chose extérieure qui lui est tombée dessus et ne la lâche pas.

Cependant, le sujet en souffrance, lui, demande que soit traitée non pas son « addiction », mais la jouissance mortifère qui a pour partenaire ladite addiction.

Avec le cas de L., nous essaierons de cerner comment, dans la cure, le sujet qui y consent trouve à tenir son partenaire privilégié un peu à distance.

Cette conversation autour de la présentation de Mathilde Braun a eu lieu lundi 12 décembre à 21h.

Renseignements et inscriptions : addicta.org/conversations

Responsable : Pierre Sidon.

Nous vous invitons également à visiter notre site internet pour plus d’informations : https://enversdeparis.org/

Nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d’année, dans la cause du désir pour la Psychanalyse. 

Dalila Arpin

Directrice de l’Envers de Paris.

 

[1] Annie Ernaux, L’écriture comme un couteau, Paris, ed. Gallimard, 2003, p. 33-34.

[2] Annie Ernaux, Idem.

[3] Annie Ernaux, Ibid., p. 35.

[4] Annie Ernaux, Ibid., p. 30. 

ÉDITO NOVEMBRE 2022

ÉDITO NOVEMBRE 2022

PARISLEAKS NOVEMBRE 2022

Chers Membres et Abonnés,

Les  52èmes Journées de l’ECF approchent et nous nous apprêtons à partager ces deux journées de travail. Si vous n’êtes pas encore inscrits, il sera possible de le faire jusqu’au 17 novembre à minuit. N’hésitez pas car la qualité des travaux cliniques ainsi que des séquences en Plénière sont d’une actualité brûlante.

Pour vous inscrire : Inscription

Notre époque est celle de l’auto-détermination. Toute une palette de dicos par lesquels les sujets entendent se définir pullule. Ce sont des axiomes qui prétendent résumer leur être.

La position de la psychanalyse est toute autre : nous sommes séparés d’un savoir sur nous-mêmes et de ce fait, nous ne savons jamais tout à fait qui nous sommes. Notre arrivée dans l’existence est précédée des prédicats qui nous inscrivent dans l’existence. Par conséquent, nous sommes plutôt hétero-déterminés dans le sens où c’est l’Autre qui nous renvoie un prédicat sur nous-mêmes. Actuellement, l’affaiblissement de l’Autre dans la civilisation ouvre la voie de l’auto-détermination. C’est tout l’enjeu des J52 : « Je suis ce que je dis. Dénis contemporains de l’inconscient ».

Plusieurs activités ont eu lieu au sein de notre Association pour préparer cet évènement.

Mais notre action se poursuit, afin de garder vive la flamme de la Psychanalyse.

Voici donc nos prochains rendez-vous :

Vecteur Lectures cliniques :

Après une première réunion de présentation générale où chacun a pu dire ses attentes par rapport au Vecteur, nous avons discuté de notre proposition de cette année, à savoir, suivre le fil rouge du transfert avec des textes de Freud, Lacan et Jacques Alain Miller. Lors de cette première réunion chacun a pu dire son intérêt particulier pour le thème proposé, comme la question du Contre transfert ou la question du désir de l’analyste. Chaque participant pourra ainsi, à partir de nos lectures apporter son interrogation propre dans le travail collectif de cette année. Nous commencerons par une question posée par Caroline Hapiette et par Pauline Préau à partir du texte de Freud : « Dynamique de Transfert » de 1912. Puis, comme à chaque fois, un autre intervenant du Vecteur – Etienne Benoist présentera un cas sur lequel nous essayerons de tirer des enseignements de la pratique.

Vecteur « Le corps, pas sans la Psychanalyse » prévoit sa prochaine réunion le Jeudi 17 Novembre à 20h30.

Contact : baillehachemc@gmail.com

Vecteur lectures freudiennes :

Après avoir articulé la perversion à un « événement de fixation » issu de l’enfance qui n’aurait pas, plus tard « succombé au refoulement, a été remplacé par une formation réactionnelle ou a été transformé par la sublimation ».  Freud précise qu’il ne peut dire pourquoi la composante sexuelle se fixe précisément à telle impression. Mais que par sa force traumatique, cela constitue « une accroche-Anheftung » un « point d’arrêt-Haltepunkt » dans le « nouage causal-Kausalverknüpfung ».

« Quand la composante sexuelle précocement arrachée est la composante sadique, nous nous attendons, sur la base d’une intuition acquise ailleurs, à ce que par le refoulement ultérieur se crée une  disposition à la névrose obsessionnelle ».

Nous en sommes là de ce texte, le sujet responsable de son inconscient.

Nous nous retrouverons le mardi 6 décembre à 21h chez Susanne Hommel : Téléphoner

Vecteur Psychanalyse et Littérature :

Après avoir démontré comment A. Ernaux adosse son écriture sur une « autobiographie vide »[1] liée pour elle à l’inconscient et à la sexualité traumatique, nous poursuivrons notre recherche sur  son travail d’écriture tel qu’elle le déplie dans son journal tenu de 1982 à 2022, L’Atelier Noir. Elle y révèle comment écrire est cet effort incessant ne reculant pas devant « les éléments chaotiques, les tourments préalables, […] toute cette peine obscure, dépourvue de la grandeur qu’on prête à la création littéraire »[2], afin de produire, « au jour le jour dans la solitude »[3], sa propre langue vivante, impliquée et non dépourvue d’une prise de risque scandaleuse. « Il y a néanmoins quelque chose de dangereux, voire d’impudique, à dévoiler ainsi les traces d’un corps-à-corps avec l’écriture. […] Non pas à cause des références aux êtres, lieux et événements de ma vie qui s’y trouvent […] mais de la mise à nu de mes processus d’écriture, de mes obsessions. De l’aveu sans détour d’une volonté, d’une ambition : faire advenir un peu de vérité. »[4] Nous prendrons la mesure de son effort d’énonciation « venu des profondeurs, de [ses] désirs »[5] en continuant de travailler son roman La Honte.

Notre prochaine réunion se tiendra par Zoom le MARDI 25 Novembre à 20h.

Notre Vecteur reste ouvert à qui désire cerner avec la psychanalyse l’intime énigmatique que l’écriture d’A. Ernaux dépose dans l’espace publique d’un livre.

Responsable Marie-Christine Baillehache.

Contact : Téléphoner

ou envoyer un e-mail à : baillehachemc@gmail.com

La prochaine rencontre du collectif Théâtre et Psychanalyse aura lieu le vendredi 2 décembre à 20h30 pour une pièce écrite et mise en scène par Pascal Rambert : « Deux amis », avec Charles Berling et Stanislas Nordey, au théâtre du Rond-Point. C’est Carolina Koretzky qui viendra débattre avec le metteur en scène.

Vous pouvez acheter vos places en ligne sur le site du théâtre du Rond-Point avec le CODE PROMO : ENVERS au tarif préférentiel de 25€ en suivant le lien : Lien

ou en appelant au nom de l’Envers au Téléphoner

Le Vecteur Psynéma vous invite à une rencontre autour du film de Bong Joo Ho (Parasite) « Mémories of murder ». Francesca Biagi-Chai est leur invitée pour le débat. Rendez-vous le 3 décembre 2022 à14h, au Patronage Laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris.

Entrée libre sur réservation au Téléphoner ou sur : Lien

Une réunion est prévue le 29 novembre à 21h pour préparer l’activité. Le groupe reste ouvert. N’hésitez pas à vous manifester.

Contact :  karimbordeau@orange.fr

« La prochaine réunion du TyA aura lieu le lundi 12 décembre prochain. Au programme : incidences des institutions et de la désinstitutionalisation dans la prise en charge des addictions. Renseignements et inscriptions sur : Lien

Responsable : Pierre Sidon.

Enfin, nous sommes heureux de vous présenter le dernier numéro de Horizon « Formes contemporaines de la pudeur ». Vous trouverez en haut de cette page le lien vers la vidéo et le site pour vous procurer ce formidable numéro 67 !

À bientôt de vous retrouver dans nos activités,

Dalila Arpin

Directrice de l’Envers de Paris

[1] Annie Ernaux, L’Atelier Noir, Paris, Ed. Gallimard, 2022, p. 16.

[2] Idem., p. 18.

[3] Ibid.

[4] Ibid.

[5] Idem, p. 55.

Vecteur clinique et addictions / TYA* année 2021/2022

Addiction : le succès d’un signifiant n’est jamais une opération délibérée, même s’il peut relever de l’invention d’un seul, bien branché sur l’époque. Le marché peut alors bien s’en emparer, mais à condition que ce soit d’abord un symptôme devenu social. Ainsi de ladite addiction. Inutile dès lors de vouloir en freiner l’usage. Mais, néanmoins, comme tout symptôme, il fait parler.

Ce que nous faisons depuis 8 ans au TyA, à L’Envers de Paris et dans le Champ freudien.

Il est pourtant difficile de parler de ce symptôme qui résiste parfois à faire symptôme pour ceux qui en sont semble-t-il affectés. Car lorsque la face de jouissance d’un symptôme domine, il cloue le bec et l’on fait alors symptôme… pour les autres. C’est notamment la mauvaise réputation des toxicomanes.

Mais avec l’avènement d’une ère où se mêlent consommation et excès, réunis dans le signifiant euphémisé d’addict, chacun peut aisément s’y reconnaître.

Mais si tout le monde est malade, alors c’est que c’est la civilisation qui l’est. Lacan n’avait-il pas écrit le mathème du Discours Capitaliste, cet anti-discours qui inscrivait le court-circuit mettant en connexion le sujet et la jouissance sans l’intermédiation de l’Autre, lieu de la parole ? Et n’était-ce pas cela qui se déployait au niveau civilisationnel sous nos yeux ébahis ? N’était-ce pas cela qui montrait son pouvoir corrosif jusqu’à défaire les croyances, la tradition, le lien social et ses institutions au point de remodeler le monde comme jamais depuis deux siècles et dans une accélération vertigineuse ?

Quelle chance de vivre dans ce maelstrom si l’on peut, au moins, en comprendre les ressorts ! Or il n’y a que la psychanalyse lacanienne, avec sa logique des discours et son égalité démocratique des parlêtres, tous égaux face à la jouissance, qui permette de supporter la confusion ambiante.

Et il faut accepter. Vouloir revenir aux temps passés est illusoire et délétère, car ce qui n’est plus ne peut plus opérer : ce sont des discours désactivés, selon le mot de Lacan. Nous ne regardons pas en arrière mais loin au-devant de la courbe, en éclaireurs de la modernité et de ses folies, assurés que, de toujours, par essence, tout le monde délire.

C’est que le programme était écrit, issu des mystères insondables des origines de l’être parlant, que dans une combinatoire opérante par le truchement des petites lettres dont il a seul le maniement, il finirait par opérer sur le réel, la nature, l’univers et sa destinée. Nous y sommes. Autant faire face. À cette croisée des chemins, nul retour en arrière ne pourrait apporter autre chose que caricatures grotesques de l’ordre ancien. Pourtant, la fuite en avant de la science n’est pas sans faire frémir, car son idéal d’un savoir absolu n’est qu’un leurre : la pandémie, entre autres catastrophes, a révélé au grand jour sa connaissance nécessairement limitée, si ce n’est sa responsabilité. Son ambition reste pourtant inentamée voire présomptueuse.

Dans la prétendue addictologie, elle reste sans autre recours que des appels à la modération, à grands coups de pondération, de chiffrage, d’évaluation dont on attend quelque… mesure. Elle peine à dépasser ce stade hygiéniste maquillé des oripeaux de la science et communique sans relâche sur ses ambitions toujours à l’état d’hypothèses en mal d’étayage afin de justifier ses chaires et de renflouer ses budgets. Mais quel service rend-elle à la population ?

Il est vrai que la tâche est immense, puisqu’elle ne concerne rien moins que le rapport des sujets à la pluie d’objets qui les inonde dans un monde morcelé en voie de transformation, sans le recours des institutions, réduits à des identifications imaginaires médiées par les modes de jouissance. Et nous, que faisons-nous à part observer, décrire, expliquer ? Ce ne serait déjà pas si mal, mais il nous arrive de produire des effets dans les ruines du monde d’hier et les fondations de celui de demain. Nous sommes certes des citoyens consommateurs, mais nous sommes aussi des analysants. C’est-à-dire que nous pratiquons la parole, malgré la jouissance qui s’y oppose. Et nous persistons aussi à travailler en institution malgré le sort qui leur est réservé : nous travaillons à plusieurs malgré l’atomisation du lien social.

Que faisons-nous, comment faisons-nous ? Ne restons pas seuls ! Parlons-en ensemble, si la pandémie nous en laisse le loisir : retrouvons-nous à partir du mois de décembre pour une nouvelle série des conversations « Clinique et addictions » du TyA-L’Envers de Paris, en chair et en os !

Pierre Sidon

Renseignements et inscriptions sur notre site : addicta.org

Les cartels de L’Envers de Paris 2022

Les cartels de L’Envers de Paris 2022

Lacan, dans son séminaire « Le désir et son interprétation » (1958-1959), nous confie le grand secret de la psychanalyse : « il n’y a pas d’Autre de l’Autre », ce qui veut dire que pour l’être parlant, il n’y a pas de garantie. À chacun d’inventer une manière de faire face au réel.

Pas de garantie non plus pour l’analyste et sa formation. Si la psychanalyse ne s’enseigne pas, il y a en revanche la formation de l’analyste où l’on retrouve, parmi d’autres possibilités, le cartel comme l’un des trois piliers du trépied de sa formation. Lacan lui-même avait l’idée que le cartel soit la porte d’entrée à l’École. En tant qu’ « organe de base », le cartel est constitué de quatre membres et d’un Plus-Un à qui il revient de provoquer l’élaboration, car le travail d’un cartel se prolonge d’un produit « propre à chacun, et non collectif ».

Justement, comme il n’y a pas d’universel et que pour l’être parlant il y aura toujours un signifiant qui manque, un trou dans le savoir, le cartel se constitue comme une possibilité de border ce qui par définition nous échappe, en inventant un savoir toujours singulier.

Si vous cherchez à constituer un cartel ou bien si vous avez des questions concernant les cartels n’hésitez pas à nous écrire à l’adresse suivant :

enversdeparis-cartels@causefreudienne.org

Responsable des cartels : Soledad Penafiel