Édito octobre 2025

Édito avril 2025

L’argument des prochaines Journées de l’ECF, transmis par la Directrice Laura Sokolowsky, est désormais disponible !
Ce document offre un éclairage précieux sur cet événement majeur qui se déroulera, le 15 et 16 novembre prochains, aux Palais des Congrès de Paris, sous le titre Le Comique dans la clinique.
Ce thème n’intéresse pas seulement les psychanalystes, il invite également tous les acteurs du champ culturel et social à participer aux Journées 55. Les interlocuteurs habituels de L’Envers de Paris y sont ainsi conviés : artistes, enseignants, éducateurs, chercheurs, ainsi que des professionnels du théâtre et du cinéma, des arts figuratives, de la musique, de la littérature..

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Édito mars 2025

Mars est aussi le mois du printemps et de son réveil ; nous sommes sensibles à tous les types de réveils, car c’est le réveil qui nous oriente avec les effets du réel et ses irruptions. L’émergence du réel est précisément ce qui nous réveille, le réel affecte le corps et produit des tensions insupportables, dues au fait qu’on se cogne à l’impossible. Même s’il nous est impossible de nous réveiller complètement, nous pouvons néanmoins avoir un désir de réveil et énoncer avec Jacques-Alain Miller que cet impossible « n’interdit pas de le prendre pour fin, ce réveil…

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Édito janvier 2025

Avec le bureau je tiens à vous présenter, nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Qu’elle soit une année pleine de rencontres, d’activités et de surprises, pour tout un chacun. Notre association repart, après la pause de fin d’année, chargée de nouvelles énergies et pleine de projets intéressants. Nous continuons à travailler sur le thème Fantasmes contemporains du corps, à interroger avec ce prisme de lecture, l’actualité, le cinéma, le théâtre, la littérature, la clinique et à tisser les connexions entre la psychanalyse et la cité, selon la vocation de L’Envers de Paris.

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ÉDITO DÉCEMBRE 2024

Les 54es journées de l’École de Cause freudienne se sont terminées depuis peu avec succès et leur richesse clinique et théorique est maintenue vivante afin de poursuivre la réflexion et l’étude de la psychanalyse au sein de notre association.

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ÉDITO NOVEMBRE 2024

Le mois de novembre est très important pour notre École, car nous nous retrouverons au Palais des Congrès de Paris, finalement en présence après plusieurs années, pour participer aux 54es Journées d’étude de l’École de la Cause freudienne. Le thème de ces Journées, Phrases marquantes, a su capter, ces derniers mois, l’intérêt de beaucoup de personnes, car il s’agit d’un thème qui nous concerne tous. Il touche un point intime de l’histoire de chacun, là où une phrase, une expression, prononcée, adressée, lue, entendue ou attendue, a touché et marqué le sujet d’une manière particulière et indélébile. Pour cette raison ces 54es Journées de l’ECF ne sont pas réservées qu’aux professionnels, mais à tous ceux qui ont fait l’expérience de comment une phrase peut frapper, caresser, blesser, faire rêver, toucher des cordes sensibles et laisser des traces de jouissance dans le corps.

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Édito octobre 2025

Édito février 2025

Cinzia Crosali,
directrice de l’EdP

Chers membres et ami(e)s de L’Envers de Paris,
Le mois d’octobre s’ouvre sous le signe d’initiatives vivantes et porteuses, à L’Envers de Paris, ainsi qu’avec une intensification de la préparation des Journées 55 de l’École de la Cause freudienne qui se dérouleront les 15 et 16 novembre prochains, au Palais des Congrès de Paris, sous le titre : Le comique dans la clinique.  
Le lien que vous trouverez ci-dessous vous permettra de lire l’argument de sa directrice, Laura Sokolowsky, dont j’extrais la phrase finale, qui éveille notre appétit de savoir :
« Le comique dans la clinique est-il la voie royale pour saisir l’ampleur du malaise dans la culture ? Est-il l’index pointant l’inexistence du rapport entre les sexes dans l’inconscient ? Les 55es Journées de l’École de la Cause freudienne sont ouvertes à tous. Soyez nombreux à ce grand rendez-vous de la psychanalyse, le plus sérieusement comique. »

Édito février 2025

Le comique dans la clinique : que vous évoque ce thème
dans l’enseignement de Lacan ?

« Dans une analyse, un mot vous échappe ; vous vouliez dire quelque chose et vous dites le contraire ; un acte manqué vise juste au niveau du désir inconscient et une interprétation vous déroute et vous ne la comprenez pas. Tout cela ne passe pas par la comprenette. Il n’est pas rare d’en rire sur le moment ou en sortant de la séance. Le comique surgit donc dans la clinique quand le sens est déplacé, subverti, mis sans dessus dessous ».

Laura Sokolowsky, “Sur le vif”, Lacan Web TV

Édito octobre 2025

Nous continuons également, et avec un enthousiasme renouvelé, la préparation de la Journée d’étude, Fantasmes contemporains du corps, en collaboration avec l’ACF en IdF.
Vous êtes invité(e)s à vous y inscrire le plus tôt possible et à réserver la date du 6 décembre 2025. 
Nous recevons de plus en plus, dans nos cabinets, des patients aux prises avec leur rapport inquiet au corps. Corps qui leur échappe, qui se présente comme étranger, insatisfaisant, et qui fait souvent un obstacle à l’inscription du sujet dans le lien social comme dans l’expérience amoureuse. « Qu’il serait beau d’être beau, séduisant, athlétique, parfait » : tel est le fantasme immémorial de l’humanité. Mais aujourd’hui, il est redoublé par les promesses de la science appliquée à la médecine et à la chirurgie, qui prétendent offrir la jeunesse éternelle, voire l’immortalité.
Et pourtant, la clinique nous enseigne que, sous le voile du fantasme, c’est le réel qui insiste. Alors, entre le voile du fantasme et l’illusion de sa réalisation, c’est le réel du corps qui sera au cœur de notre réflexion lors de notre Journée d’étude.
Nous vous y attendons nombreux, le 6 décembre, pour interroger, avec nos invité(e)s, cette énigme contemporaine.

Édito février 2025

La parole maintenant à la déléguée des Cartels pour L’Envers de Paris, Stéphanie Lavigne, et aux responsables des vecteurs :

Cartels

Édito octobre 2025

Le comique dans la clinique, lectures en cartel

Un cartel est une occasion unique de rencontrer l’enseignement de Lacan et de Freud, un réveil du désir de savoir. Il ne s’agit pas de se faire enseigner par un autre, ni d’enseigner ce que l’on sait déjà. Un cartel, c’est une confrontation à la castration, à son « Je ne comprends rien », « Je ne veux rien savoir », une remise en cause du savoir totalisant, tel qu’on se l’imagine. Se réunir en cartel, c’est s’adjoindre à d’autres solitudes, devenir « cartellisants », former un petit groupe comme « essaim 1 », afin que s’éclairent les concepts de la psychanalyse.

tit groupe de quatre plus-un est une invitation à « l’élaboration provoquée 2 ». Il peut permettre une rencontre surprenante avec l’enseignement de Lacan et de Jacques-lain Miller. Cette rencontre, qu’elle soit première fois ou non, est une ouverture vers un bout de savoir nouveau.
C’est ainsi que la soirée de rentrée des cartels de l’ECF, vers les prochaines Journées de l’ECF, Le comique dans la clinique, a invité Chloé Fernando et Bénédicte Jullien. Elles nous exposeront leurs travaux. Entre désir, équivoque et trait d’esprit, nous risquons de rire sérieusement ! Hélène Bonnaud, psychanalyste membre de l’ECF a accepté d’être notre extime. Nous procéderons, en fin de soirée, au tirage au sort des nouveaux cartels. Nous vous attendons avec joie, le jeudi 16 octobre 2025 à 21h, au local de l’École de la Cause freudienne, 1 rue Huysmans, 75006 Paris.


1. Miller J-A., « Cinq variations sur l’élaboration provoquée », intervention lors de la soirée des cartels de l’ECF du 11 décembre 1986, la lettre mensuelle, n°61, juillet 1987, p. 5-11.
2. Ibid.


Contacts :
Stéphanie Lavigne : enversdeparis-cartels@causefreudienne.org
Laurence Maman : acf.dr-idf@causefreudienne.org 

Vecteur Lectures freudiennes

Édito octobre 2025

Le fantasme « un enfant est battu » constitue pour Freud en 1919 une véritable pierre de touche théorique : il y mesure sa propre théorie du complexe d’Œdipe, mais aussi les autres théories qui proposent une explication du rapport qu’il est possible d’établir entre refoulement et caractère sexuel. Mises à l’épreuve, deux de ces théories, issues de W. Fliess et d’A. Adler, n’apparaissent pas comme justes, mais au contraire source d’erreur. Même si leur principe diffère, elles ont en commun de vouloir dériver le motif du refoulement du caractère sexuel dominant de chacun des deux sexes. Mais outre leur aspect mécanique, ces deux théories présupposent un caractère sexuel déterminé, d’où tout dériverait. Freud souligne que le refoulement du fantasme chez la fille comme chez le garçon relève d’une autre logique, tenant à la complexité symbolique des positions de chacun des sexes dans le rapport au père.
Nous nous retrouverons chez Susanne Hommel, le mercredi 8 octobre 2025 à 21h,

Contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

Seminario Latino

Édito février 2025

Une passionnante soirée a été organisée par le Seminario Latino, le 24 septembre 2025 ; à la Maison de l’Amerique Latine, en présence de Domenico Cosenza, membre de la Scuola Lacaniana di Psicoanalisi et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, autour de son livre, Clinique de l’Excès. Sophia Guaraguara, Jorge Farah, Flavia Hofstetter, Nayahra Reis et Eleonora Renna ont dialogué avec l’auteur sur les points cruciaux de son ouvrage : les troubles alimentaires, les toxicomanies, les déconnexions-hyperconnexions à l’adolescence… Un débat animé s’en est suivi avec le public.

En octobre, le Seminario Latino de L’Envers de Paris poursuit son cycle d’études, Signifiants dans l’air du temps, et prépare sa dernière soirée de l’année, consacrée au thème de la liberté et de l’autonomie. Plus de renseignements à venir.

Responsables : Flavia Hofstetter et Nayahra Reis
Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

Vecteur Lectures cliniques

Édito février 2025

Le prochain cycle du vecteur, consacré au thème « Lecture clinique des trois passions : l’amour, la haine et l’ignorance » commence son activité en octobre. Le groupe d’organisation va se réunir pour préparer le 1er rdv du samedi 8 novembre, date à laquelle notre extime, Camilo Ramirez, sera présent. Pour ce rdv, nous préparons une lecture du Séminaire I de J. Lacan, leçon XXI « La vérité surgit de la méprise », partie 3 (pp. 408-414), et leçon XXII « Les concepts de l’analyse », partie 2 (pp. 419-425).

Le vecteur se réunira cinq fois cette année, le 8 novembre, 13 décembre, 31 janvier, 11 avril et 6 juin, chaque fois en présence d’un invité extime. Il reste des places pour rejoindre ce cycle de deux ans.

Contact : vlc.enversdeparis@gmail.com

Responsable : Noa Farchi

La commission d’organisation : Andrea Castillo, Jorge Mourao, Ceylin Ozcan, Karine Vincent et Jérémie Wiest.

Vecteur Psychanalyse et littérature

Édito février 2025

Le vecteur Psychanalyse et Littérature se réunira par Zoom le 20 octobre à 20h.

Le travail de Rosana Montani a précisé la fonction de coupure et de fixation du symbolique en tant que la coupure est ce qui « instaure dans la vie de l’homme la présence même du langage 1 » et que ce que le signifiant fait surgir, il « l’arrête comme une chose fixe à travers tout flux de transformations possibles 2 ». Notre vecteur poursuivra son avancée sur l’opération de la coupure signifiante en mettant en lumière ses liens avec la pulsion. Pour déplier comment la coupure signifiante permet d’engendrer « le monde du sujet qui parle 3 », Françoise Burlot et Valérie Chevassus nous présenteront leurs lectures des chapitres V et VI du Séminaire L’Angoisse de Lacan. Leur travail nous permettra de dégager précisément ce qui relie la coupure signifiante à l’objet cause du désir et de rendre compte de la façon dont Chantal Thomas use de cette opération articulant le symbolique et le réel pour produire son écriture de son ouvrage Comment supporter sa liberté 4.

Si la recherche du vecteur Psychanalyse et Littérature vous intéresse et que vous désirez l’enrichir de vos questions et de vos trouvailles, contacter M.-C. Baillehache à : litterature@enversdeparis.org



1 Lacan J., Le Séminaire, livre VII, L’Éthique de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1986, p. 325
Ibid., p. 324-325.
3 Lacan J., Le Séminaire, livre X, L’Angoisse, texte établi par J.-A. Miller Paris, Seuil, 2004, p. 92.
4 Thomas C., Comment supporter sa liberté, Paris, éd. Rivages poche, 2000.

Vecteur Le corps, pas sans la psychanalyse

Édito octobre 2025

La première rencontre de la saison du vecteur « Le corps pas sans la psychanalyse » a permis de déterminer une orientation pour l’année qui débute. Il sera question de la suture dans la clinique des corps morcelés et épars. Les supports envisagés pour les premières discussions dans cette perspective seront l’intervention d’Éric Laurent au Cera sur le corps dans la clinique de l’autisme, le numéro récemment paru de la revue Mental consacré au corps et le travail artistique de Luc Schuhmacher.

Prochaine rencontre : 8 octobre à 20h30, au 76 rue des Saints-Pères.

Membres du vecteur : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Isabelle Lebihan, Marie Faucher-Desjardins, Ana Dussert, Anne-Marie Rieu-Foucault, Baptiste Jacomino.

Responsable : Baptiste Jacomino
Contact : corpsy@enversdeparis.org

Vecteur Psynéma

Édito février 2025

La prochaine projection organisée par le vecteur Psynéma, suivie d’un débat, sera consacrée au film Gens de Dublin (The Dead) de John Huston.
Projection prévue le samedi 4 octobre à 14h00 au Patronage Laïque Jules Vallès, 72 Av. Felix Faure – Paris 15e. 
Discussion qui sera animée par Élisabeth Gurniki (membre de l’ECF et du vecteur Psynéma).

GENS DE DUBLIN (THE DEAD), film de John Huston (1987), avec Anjelica Huston et Donal McCann. 

Le dernier film de John Huston, The Dead, sorti six mois après sa mort, couronne sa carrière de réalisateur en 1986. Il s’agit d’une adaptation et interprétation de la dernière nouvelle – The Dead – du recueil « Dubliners » de James Joyce publié en 1914.
Dans le huis-clos d’un bal annuel à la période de Noël, il donne vie aux personnages de Joyce avec une chaleur et une tendresse teintées d’humour. Il insuffle du désir aux Dubliners que Joyce avait décrit minutieusement sur un mode naturaliste teinté d’ironie. Il fait résonner la poésie et la musique gaëliques avec des échos du conflit insulaire entre la culture britannique et la religion catholique.
Pour clôturer le bal il suit le glissement de Joyce dans the stream of consciousness à la fin de la nouvelle : la chaleur de la fête s’éteint dans les rues de la ville enneigée, avec le retour de Gabriel et Gretta à leur chambre d’hôtel. Dans cette scène finale Huston s’éloigne plus précisément de la mélancolie de l’auteur en interprétant le monologue de Gabriel du côté de la nostalgie quand Gretta s’absente dans son sommeil.
Là où, chez Joyce, Gabriel est happé par la mort dans les souvenirs de la femme avec qui il fait Un, pour Huston, rêve, perte et nostalgie se jouent au champ de l’Autre.

Programmation 2025-2026, en partenariat avec le Patronage Laïque sur le site : (entrée libre sur réservation dans la rubrique « ciné-débat »)

Programmation 2025 en partenariat avec le cinéma Les 7 Parnassiens sur le site « Multiciné » avec les liens pour l’achat d’un billet.

Prochaine réunion pour discuter du film de Kenji Mizoguchi Les musiciens de Gion (projection prévue au cinéma Les 7 Parnassiens le 27 nov.) Date de la réunion non encore fixée.

Responsables du vecteur Psynéma : Marie Majour et Leila Touati.
Nous contacter à : vecteur.psynema@gmail.com

Vecteur Théâtre

Édito octobre 2025

Le vecteur Théâtre et psychanalyse organise une rencontre, le dimanche 19 octobre à 15h, avec Éric Feldman, l’auteur et interprète de sa pièce, On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie.

Philippe Benichou sera notre invité pour débattre avec Éric Feldman à l’issue de la représentation.

Les places sont disponibles sur la billetterie du site du Théâtre de La Porte Saint- Martin, avec le code promo « ENVERSPETANQUE », qui vous permettra de bénéficier d’un tarif préférentiel de 23 euros au lieu de 30 euros.

Vous pouvez également réserver vos places par téléphone au 01.42.08.00.32 en précisant le code avantage.

Responsable du vecteur : Hélène de La Bouilleri
Contact : theatreetpsychanalyse@gmail.com

Vecteur Clinique et addictions

Édito février 2025

Le vecteur Clinique & Addictions reprendra ses travaux dès le 15 octobre 

prochain, sous la houlette de ses deux nouvelles responsables, Mathilde Braun et Coralie Haslé. Le thème de l’année : « Créations ».

Les conversations ont lieu les mercredis : 15 octobre, 12 novembre, 10 décembre, 14 janvier, 11 février, 11 mars, 15 avril, 21 mai et 17 juin.

REVUE HORIZON

Édito février 2025

Le dernier numéro de notre bulletin, Horizon 69 est disponible à la librairie de l’ECF.

 

Édito février 2025

Nous vous souhaitons un très beau mois d’octobre et nous vous attendons aux nombreux évènements de L’Envers de Paris.

Cinzia Crosali,
directrice de L’Envers de Paris.

Une vie de désir

Une vie de désir

parNathalie Menier

Ce dimanche 22 juin après-midi, parmi les rayonnages de la librairie Tschann et les tableaux de Fred Hommel, une petite foule se pressait pour accueillir la sortie de l’ouvrage de Mickaël Guyader : Suzanne Hommel : une vie de désir [1], une forme de biographie ou plutôt comment le sujet Suzanne Hommel traverse le siècle via l’art et la psychanalyse. L’Envers de Paris a souhaité organiser cet événement en présence de l’auteur et de Suzanne. Ce fut un moment chaleureux, beaucoup de collègues psychanalystes de notre champ dans l’assistance, témoignant du vif de la transmission de la psychanalyse lacanienne. L’enfance, le nazisme, l’arrivée en France, la rencontre avec Lacan, avec le peintre Fred Hommel, devenir psychanalyste, écrire, traduire Freud puis Thomas Bernhard, le théâtre… Autant de moments, de rencontres marquantes qu’aborde ce livre en tentant de concert une analogie, une démonstration sur la possibilité du pire devant la montée actuelle des extrêmes droite en Europe, un puissant désir de l’auteur de nous alerter.

Nous avons évoqué le remarquable ouvrage de Suzanne : L’histoire du sujet dans l’Histoire du siècle : lectures de textes, lectures de cures avec Freud et Lacan dans lequel elle commente l’aphorisme : Wo Es war, soll Ich werden d’abord avec Freud [2] comme métaphore du travail de civilisation qu’est l’analyse de l’inconscient, puis avec Lacan au fil de son enseignement. Suzanne reprend parmi d’autres cette citation du Séminaire IX où Lacan appelle non pas à « déloger le ça » (via la traduction de la SPP) mais : « à se loger dans sa loque [3] ». Tout au long de son travail Lacan remettra cet aphorisme sur le métier et l’Es allemand deviendra S puis $, jusqu’au Séminaire XV où il modifie ainsi la formule à propos de l’acte : « Wo $ tat, là où le signifiant agissait […] muss Ich(a) werden, […] je dois devenir le déchet [4] ». De quoi orienter toute une vie… de désir.

 



[1] Guyader M., Suzanne Hommel : une vie de désir, Essai biographique, Vanves, JMW Fédition, 2025.
[2] La suite de l’aphorisme : Es ist Kulturarbeit wie die trockenlegung der Zuydersee, l’assèchement du Zuydersee, métaphore produite par Freud à l’époque des constructions des polders sur le Zuydersee.
[3] Cité par Suzanne Hommel in Lhistoire du sujet dans l’Histoire du siècle, article « Wo es war, soll ich werden », Tours, Soleil Carré, 1993, p. 30.
[4] Lacan J., Le Séminaire, livre XV, L’Acte analytique, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil et le Champ Freudien, 2024, p. 121.

On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie – d’Éric Feldman

On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie – d’Éric Feldman

parEva Carrère-Naranjo

Dans une forme très singulière de stand-up qu’il profère assis, Éric Feldman nous invite à renouveler l’écoute de certains signifiants qu’il s’attache à faire résonner. Il les répète d’abord beaucoup, frôlant le bégaiement, comme pour mieux les cisailler, les taillader, en extraire le « trop » dont il sait que certains mots sont porteurs. Cette opération évoque celle du poète roumain Ghérasim Luca, qui pratique dans ses poésies des itérations de la langue afin de « répudier les mots et la syntaxe qui, pour lui, ont structuré un inconscient […] coupable des plus innommables atrocités [1]».
Mais ici, la découpe ou au contraire les rapprochements inattendus de signifiants, créent la surprise et un effet comique indéniable. C’est sur le terrain du witz qu’il se lance résolument, dans un coup de force où il s’agit d’arracher le « witz » au « Ausch ». Mais, la manœuvre sur la langue ne s’arrête pas là. Lorsqu’il parvient à alléger le signifiant du sens, il nous replace face à la lourdeur du réel : « Le camp est semblable à une bombe nucléaire qui disperse ses retombées radioactives en des lieux éloignés, même après l’explosion [2] ». La tentation du suicide, le non-désir d’enfant que ses oncles et lui-même partagent, apparaissent comme des manifestations de ces retombées radioactives qui rendent impérative de se protéger de la perte : « On ne pourra pas m’enlever les enfants que je n’ai pas eus » nous dit-il.

Le comique est un trait familial dont ses oncles, enfants juifs ayant échappé à la déportation, étaient porteurs. « Lucien malgré la merde (ou peut-être à cause de la merde ou grâce à la merde) il pouvait être très drôle. » Cette drôlerie réside dans un certain maniement du signifiant qui permet de dire tout et son contraire :

– « Shlomo mon ami, comment vas-tu ? En un mot ?

– Bien

– Et en deux mots ?

– Pas bien [3] ».

On pourrait en dire autant de lui qui, parvient avec beaucoup d’inventivité, à faire du rire « avec du pire [4]» comme le dit Jacques-Alain Miller, en se servant du terreau des traumas familiaux.

Mais son usage du comique n’est pas simple rigolade, il ouvre à une question éthique qui traverse son spectacle et autour de laquelle il mène son « enquête » : que fait-on de cette part obscure, de cette altérité – il pourrait dire de cette « jouissance Autre » – qu’il y a en soi ? Il témoigne que l’expérience de la psychanalyse lui a permis de s’en rendre responsable : « La psychanalyse, ça peut apprendre ça, …, y’a de l’autre… et déjà de l’autre en soi, de l’étranger. De l’impur, n’en déplaise à certain [5]». Il semble saisir très bien ce que nous indique Anaëlle Lebovits-Quenehen que la « haine exprime un rapport de soi à l’Altérité qui habite en chacun de nous [6] ». Et à travers cette fantaisie qui lui fait imaginer ce qui serait advenu si Hitler avait rencontré Freud, il interroge le Mal absolu, l’origine de la haine : « Hitler […] voilà quelqu’un qui n’avait pas accès à l’autre en lui… pas de place pour de l’autre… ou alors s’il y a de l’autre, de l’étranger… il est en trop ! [7] » Il considère très justement qu’à ne pas vouloir la reconnaître en soi, elle est dénoncée, localisée dans l’Autre, comme le veut la logique du racisme.

Il nous fait aussi entendre combien face à la haine et pour son traitement, les méthodes de développement personnel se montrent vaines. Avec ironie, il pointe la vacuité des discours qui prônent la positivité, se servent des mots à la légère, sans tenir compte de la force destructrice que charrient parfois certains signifiants. Et que seul le travail de l’analyse permet de désamorcer.

Le vecteur Théâtre et psychanalyse vous invite à une discussion entre Éric Feldman et Philippe Benichou, qui aura lieu à l’issue de sa pièce le 19 octobre prochain à 15h, au théâtre du Petit Saint-Martin.



[1] Velter A., Préface à Héros-Limite de Ghérasim Luca, Paris, Gallimard, 2001, p. V.
[2] Feldman É., « On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie », 2025, inédit.
[3] Ibid.
[4] Miller J.-A., « Remarque sur la traversée du transfert » (1991), Comment finissent les analyses. Paradoxes de la passe, Paris, Navarin, 2022, p. 128.
[5] Feldman É., « On ne jouait pas à la pétanque… », op. cit.
[6] Lebovits-Quenehen A., Actualité de la haine. Une perspective psychanalytique, Paris, Navarin, 2020, p. 94.
[7] Feldman É., « On ne jouait pas à la pétanque… », op. cit.

Édito septembre 2025

Édito avril 2025

L’argument des prochaines Journées de l’ECF, transmis par la Directrice Laura Sokolowsky, est désormais disponible !
Ce document offre un éclairage précieux sur cet événement majeur qui se déroulera, le 15 et 16 novembre prochains, aux Palais des Congrès de Paris, sous le titre Le Comique dans la clinique.
Ce thème n’intéresse pas seulement les psychanalystes, il invite également tous les acteurs du champ culturel et social à participer aux Journées 55. Les interlocuteurs habituels de L’Envers de Paris y sont ainsi conviés : artistes, enseignants, éducateurs, chercheurs, ainsi que des professionnels du théâtre et du cinéma, des arts figuratives, de la musique, de la littérature..

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Édito mars 2025

Mars est aussi le mois du printemps et de son réveil ; nous sommes sensibles à tous les types de réveils, car c’est le réveil qui nous oriente avec les effets du réel et ses irruptions. L’émergence du réel est précisément ce qui nous réveille, le réel affecte le corps et produit des tensions insupportables, dues au fait qu’on se cogne à l’impossible. Même s’il nous est impossible de nous réveiller complètement, nous pouvons néanmoins avoir un désir de réveil et énoncer avec Jacques-Alain Miller que cet impossible « n’interdit pas de le prendre pour fin, ce réveil…

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Édito janvier 2025

Avec le bureau je tiens à vous présenter, nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Qu’elle soit une année pleine de rencontres, d’activités et de surprises, pour tout un chacun. Notre association repart, après la pause de fin d’année, chargée de nouvelles énergies et pleine de projets intéressants. Nous continuons à travailler sur le thème Fantasmes contemporains du corps, à interroger avec ce prisme de lecture, l’actualité, le cinéma, le théâtre, la littérature, la clinique et à tisser les connexions entre la psychanalyse et la cité, selon la vocation de L’Envers de Paris.

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ÉDITO DÉCEMBRE 2024

Les 54es journées de l’École de Cause freudienne se sont terminées depuis peu avec succès et leur richesse clinique et théorique est maintenue vivante afin de poursuivre la réflexion et l’étude de la psychanalyse au sein de notre association.

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ÉDITO NOVEMBRE 2024

Le mois de novembre est très important pour notre École, car nous nous retrouverons au Palais des Congrès de Paris, finalement en présence après plusieurs années, pour participer aux 54es Journées d’étude de l’École de la Cause freudienne. Le thème de ces Journées, Phrases marquantes, a su capter, ces derniers mois, l’intérêt de beaucoup de personnes, car il s’agit d’un thème qui nous concerne tous. Il touche un point intime de l’histoire de chacun, là où une phrase, une expression, prononcée, adressée, lue, entendue ou attendue, a touché et marqué le sujet d’une manière particulière et indélébile. Pour cette raison ces 54es Journées de l’ECF ne sont pas réservées qu’aux professionnels, mais à tous ceux qui ont fait l’expérience de comment une phrase peut frapper, caresser, blesser, faire rêver, toucher des cordes sensibles et laisser des traces de jouissance dans le corps.

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Édito septembre 2025

Édito février 2025

Cinzia Crosali,
directrice de l’EdP

Chers membres et ami(e)s de L’Envers de Paris,

Je vous souhaite, à toutes et à tous, une excellente rentrée.
Cette nouvelle période s’annonce particulièrement riche en activités et événements.
La Journée d’étude, Fantasmes contemporains du corps, est un rendez-vous particulièrement important pour la vie de notre association. Sa préparation s’intensifie, en collaboration avec l’ACF en IDF. Cet évènement se tiendra le 6 décembre 2025. J’ai le plaisir de partager avec vous l’affiche et l’argument.
Vous êtes donc invité(e)s à vous y inscrire le plus tôt possible. Plusieurs textes préparatoires, rédigés par des membres de l’EdP, vous attendent sur le site ; lisez, commentez, faites circuler !
Nous comptons sur vous pour relayer ces informations et contribuer ainsi à faire connaître notre travail dans la cité.

Édito février 2025

Le titre de cette journée, Fantasmes contemporains du corps, nous interpelle et nous met au travail. De quels fantasmes s’agit-il ? Et en quoi se distingueraient-ils vraiment de ceux qui, depuis toujours, protègent le sujet de l’impact insoutenable du réel sur le vivant ? Nous ne soutenons pas l’idée que de nouveaux fantasmes auraient remplacé les anciens. Depuis la nuit des temps, les fantasmes des êtres parlants visent à dépasser les limites de la condition humaine – mirage de jeunesse éternelle, de santé indéfectible, et d’immortalité du vivant. Ce qui a changé, et ce qui fait le noyau de notre époque, c’est la combinaison de ces mêmes fantasmes avec les avancées de la science et de la technique. La rencontre de la médecine, toujours plus scientifique, depuis les années   cinquante, les innovations dans le champ du numérique et de l’intelligence artificielle, renforcent toujours plus l’illusion qu’il serait possible de réaliser ces fantasmes. Jamais la science n’a autant soutenu l’idée d’une maîtrise totale du corps, de la vie, du sexe, de la naissance et de la mort. Le corps occupe ici une place centrale : manipulé par la médecine, transformé par la chirurgie esthétique, modifié par les techniques de transition de genre, augmenté par l’implantation des microprocesseurs et des connexions bio-numériques, ce corps devient l’objet privilégié des technologies contemporaines… Et pourtant, il nous échappe par principe et peut-être toujours plus. Ainsi, la chirurgie actuelle, confrontée au corps morcelé dans le réel, nous confronte ainsi, non sans violence, au corps que – comme le formule Jacques-Alain Miller – « nous […] connaissons au niveau fantasmatique  1 ».
Comment articuler alors l’idéal du corps   sain, jeune, éternel – avec les fantasmes de ce corps morcelé, que Lacan comparait à « un amas de pièces détachées 2» ? C’est l’une des pistes qu’a frayée notre travail de préparation. Nous tenterons de l’élucider davantage, le 6 décembre prochain, en dialogue avec nos invités.
Ne tardez pas ! Les inscriptions sont ouvertes dès à présent !



1. Miller J.-A., « Biologie lacanienne et événements de corps », La Cause freudienne, n° 44, février 2000, p. 10.
2. Lacan J., Le Séminaire, livre XXIII, Le Sinthome (1975-1976), texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2005, p. 66. Cf., Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Pièces détachées », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’Université Paris VIII, inédit, cours du 17 novembre 2004.

Édito février 2025

L’Envers de Paris est également au travail pour la préparation des Journées de l’ECF qui se dérouleront les 15 et 16 novembre prochains, au Palais des Congrès de Paris, sous le titre : Le comique dans la clinique.

Plus d’informations ici : https://journees.causefreudienne.org/

INSCRIPTIONS FIPA

Édito février 2025

Nous vous rappelons que la 6e journée d’étude de la Fédération des Institutions de Psychanalyse appliquée (FIPA) se tiendra le 13 septembre 2025 à Lille, sous le titre : Déplacements de la libido. 
Cliquer sur le lien pour en savoir plus et pour s’inscrire.

Édito février 2025

La parole maintenant à la déléguée des Cartels pour L’Envers de Paris, Stéphanie Lavigne, et aux responsables des vecteurs : 

Cartels

Édito février 2025

Un cartel est une occasion unique de rencontrer l’enseignement de Lacan et de Freud, un réveil du désir de savoir. Il ne s’agit pas de se faire enseigner par un autre, ni d’enseigner ce que l’on sait déjà. Un cartel, c’est une confrontation à la castration, à son « Je ne comprends rien », « Je ne veux rien savoir », une remise en cause du savoir totalisant, tel qu’on se l’imagine. Se réunir en cartel, c’est s’adjoindre à d’autres solitudes, devenir « cartellisants », former un petit groupe comme « essaim 1», afin que s’éclairent les concepts de la psychanalyse.

Ce petit groupe de quatre plus-un est une invitation à « l’élaboration provoquée 2». Il peut permettre une rencontre surprenante avec l’enseignement de Lacan et de Jacques-Alain Miller. Cette rencontre, qu’elle soit première fois ou non, est une ouverture vers un bout de savoir nouveau.

C’est ainsi que la soirée de rentrée des cartels de l’ECF, vers les prochaines Journées de l’ECF, Le comique dans la clinique, a invité Chloé Fernando et Bénédicte Jullien. Elles nous exposeront leurs travaux. Entre désir, équivoque et trait d’esprit, nous risquons de rire sérieusement ! Hélène Bonnaud, psychanalyste membre de l’ECF a accepté d’être notre extime. Nous procéderons, en fin de soirée, au tirage au sort des nouveaux cartels. Nous vous attendons avec joie, le jeudi 16 octobre 2025 à 21h, au local de l’École de la Cause freudienne, au 1, rue Huysmans, 75006 Paris

Stéphanie Lavigne


1. Miller J-A., « Cinq variations sur l’élaboration provoquée », intervention lors de la soirée des cartels de l’ECF du 11 décembre 1986, la lettre mensuelle, n°61, juillet 1987, p. 5-11.
2. Ibid.


Contacts : 
Stéphanie Lavigne : enversdeparis-cartels@causefreudienne.org
Laurence Maman : acf.dr-idf@causefreudienne.org 

Vecteur Lectures freudiennes

Édito février 2025

Nous poursuivons cette année notre travail de lecture et de traduction de l’article que Freud écrit en 1919 : « Ein Kind wird geschlagen – Un enfant est battu ». Nous envisageons de terminer cette traduction d’ici la fin 2025 pour ensuite entreprendre le travail de relecture, en vue d’une prochaine édition avec les autres textes déjà traduits dans ce vecteur : « Deuil et mélancolie » et « Complément métapsychologique à la doctrine du rêve ».

Nous nous retrouverons ce mercredi 10 septembre 2025 à 21h chez Susanne Hommel.

Contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

Seminario Latino

Édito février 2025

Le Seminario Latino de Paris vous invite le 24 septembre à sa prochaine soirée intitulée : « Clinique de l’Excès ».

« Toute formation humaine a pour essence, et non comme un accident, la restriction de la jouissance », nous dit Jacques Lacan. Or, aujourd’hui, ce qui prime dans la civilisation c’est plutôt l’excès de la jouissance. Sommes-nous en crise du lien social, puisque pour faire ce lien, il s’agit de perdre ?
Depuis deux décennies Domenico Cosenza dialogue dans ses divers ouvrages avec Freud, Lacan et Jacques-Alain Miller autour de la subjectivé de notre époque : Le mur de l’anorexie, La nourriture et l’inconscient et Clinique de l’excès.
Lors de notre soirée du 24 septembre, ce sera à notre tour de converser avec Domenico Cosenza, plus particulièrement autour de son dernier livre Clinique de l’excès. De quoi s’agit-il dans cet ouvrage ? Des troubles alimentaires, des toxicomanies, des déconnexions-hyperconnexions à l’adolescence, soit de chercher « la jouissance en marge de l’Autre », comme il est précisé dans son prologue. Sont-elles des formes de jouissance qui refusent le rapport à l’Autre ? « Excès et jouissance » : des signifiants dans l’air du temps ?

 

Nous vous attendons nombreux !

 

Rendez-vous à la Maison de l’Amérique Latine, 217 Bd Saint Germain, Paris 7ème.
Date : mercredi 24 septembre à 21h00.
Soirée en français. Pas d’inscription requise.

Responsables : Flavia Hofstetter et Nayahra Reis
Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

 

Vecteur Lectures cliniques

Édito février 2025

Le vecteur organise le prochain cycle autour du thème « Lecture clinique des trois passions : l’amour, la haine et l’ignorance ». Il sera abordé par la clinique, tout en s’appuyant sur des textes théoriques, afin de nous éclairer sur les appareils psychiques des trois passions, si présentes dans l’actualité.Le vecteur se réunira cinq fois cette année, à partir du mois de novembre et jusqu’à l’été prochain, chaque fois en présence d’un invité extime. Nous aurons l’occasion de prendre la parole, de présenter un cas, un exposé et de discuter les textes à plusieurs.Il reste des places pour rejoindre ce cycle de deux ans.

Contact : vlc.enversdeparis@gmail.com

Responsable : Noa Farchi
La commission d’organisation : Andrea Castillo, Noa Farchi, Jorge Mourao, Ceylin Ozcan, Karine Vincent et Jérémie Wiest.

Vecteur Psychanalyse et littérature

Édito février 2025

Le vecteur Psychanalyse et Littérature reprendra, le lundi 15 septembre, son étude sur la coupure. Il s’agira d’aborder le réel qui cause l’écriture de Chantal Thomas. Pour cela, nous nous orienterons des enseignements de Lacan et de J.-A. Miller, en s’appuyant sur le livre d’H. Castanet, S.K.Beau 3et nous suivrons pas-à-pas les trois ouvrages de Chantal Thomas – Comment supporter sa liberté 4, Souvenir de la marée basse 1 et De sable et de neige 2. 

Si vous désirez chercher avec nous de quelle blessure singulière l’œuvre de Chantal Thomas est l’effet, rejoignez le vecteur en contactant M.-C. Baillehache : littérature@enversdeparis.org



1 Thomas C., Comment supporter sa liberté, Rivages, 2000.
2 Thomas C., Souvenir de la marée basse, Paris, Seuil, 2017.
3 Thomas C., De sable et de neige, Paris, Mercure de France, 2021.
4 Lacan J., Le Séminaire, livre VII, L’Éthique de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1986.
5 Thomas C., Comment supporter sa liberté, op. cit., p. 31.
6 Ibid., p. 37. 
7 Ibid., p. 42.

Vecteur Le corps, pas sans la psychanalyse

Édito février 2025

Lors de notre rencontre de juin, nous avons réfléchi à un projet de travail pour l’année prochaine. Sur une proposition d’Ana Dussert, nous avons discuté du concept de suture. Dans l’analyse du névrosé, la suture peut se rencontrer, au commencement, dans l’allégement des signifiants et des identifications qui suturent le sujet en même temps qu’elles le saturent. Elle peut se retrouver plus tard dans l’analyse quand, une fois la morsure de ces sutures réduite, il en reste des traces avec lesquelles le sujet peut jouer. Dans l’abord de l’autisme, une suturation peut se tisser à mesure qu’un bord se dessine et s’élargit. Nous voudrions explorer, étendre et certainement corriger ces premières intuitions, en considérant tout particulièrement en quoi le concept de suture pourrait aider à lire certains symptômes contemporains.

Prochaine rencontre : 9 septembre 2025, au 76 rue des Saints-Pères.

Membres du vecteur : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Isabelle Lebihan, Marie Faucher-Desjardins, Elisabetta Milan Fournier, Ana Dussert, Baptiste Jacomino (coordinateur).

Responsable : Baptiste Jacomino
Contact : corpsy@enversdeparis.org

Vecteur Psynéma

Édito février 2025

La prochaine projection organisée par le vecteur Psynéma, suivie d’un débat, sera consacrée au film The Fly, de David Cronenberg, choisi en lien avec le thème « fantasmes contemporains du corps » de la Journée de L’Envers et de s l’ACF en IdF.
Projection qui aura lieu, le jeudi 25 septembre à 20h00, au cinéma Les 7 Parnassiens 98, bd du Montparnasse, Paris 14e.

THE FLY (1986) de David Cronenberg avec Jeff Goldblum et Geena Davis 
Inventeur d’un procédé qui permet la téléportation, un scientifique (Jeff Goldblum) se téléporte lui-même, mais la présence d’une mouche dans le télépod provoque, tel un « bug » au sens littéral, la fusion de ses codes génétiques avec ceux de l’insecte. The Fly perpétue les thématiques chères à Cronenberg que sont l’hybridation des corps, la « nouvelle chair », l’horreur intérieure, etc. ici combinées à une histoire d’amour entre le savant et une journaliste (Geena Davis) qui l’accompagnera jusqu’au bout dans sa transformation progressive en une « chose » monstrueuse. Un corps mutant, dont les sens se trouvent exacerbés, faisant naître chez le héros des fantasmes inédits, tel celui d’un corps de plus en plus viril, surpuissant. Sauf qu’à vouloir être un corps toujours plus « augmenté », il ne fait que précipiter sa disparition. Quand il surprend dans le miroir l’image de son corps en train de se décomposer en restes humains, surgit l’angoisse. Comment faire avec un corps qui, selon Lacan, « fout le camp à tout instant  » ? L’amour d’une femme pourra-t-il le sauver ? Chez Cronenberg se pose toujours la question du non-rapport sexuel. Si la science-fiction rend possible la fusion entre un homme et une mouche, du côté de l’homme et de la femme, Lacan n’a eu de cesse de rappeler l’impossibilité de faire Un, autrement dit que l’amour fusion entre deux êtres complémentaires n’est qu’illusion. Nous verrons comment Cronenberg fait résonner cet axiome lacanien.


1 Lacan J., Le Séminaire, livre XXIII, Le Sinthome, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2005, p. 66.
 


 
Projection de Gens de Dublin, le samedi 4 octobre à 14h00, au Patronage Laïque Jules Vallès, 72, Av. Felix Faure – Paris 15e. La discussion sera animée par Élisabeth Gurniki,  membre de l’ECF et du vecteur Psynéma .

GENS DE DUBLIN (titre original : THE DEAD), film de John Huston (1987), avec Anjelica Huston et Donal McCann. 
Avec le film Gens de Dublin, « Dubliners », John Huston couronne sa carrière de réalisateur-scénariste en adaptant une nouvelle de James Joyce The Dead, Le(s) mort(s), l’année même de son propre décès. Dans le huis-clos d’un bal annuel à la période de Noël, il donne vie aux personnages de J. Joyce avec une chaleur et une tendresse teintées d’humour. Il insuffle du désir aux Dubliners que Joyce avait décrit minutieusement en 1914 sur un mode naturaliste avec une touche d’ironie. Il fait résonner la poésie et la musique gaëliques avec des échos du conflit insulaire entre la culture britannique et la religion catholique. Pour clôturer le bal, il adopte le glissement de Joyce dans the stream of consciousness, le flux de conscience, à la fin de sa nouvelle : il éteint la chaleur de la fête dans les rues de la ville enneigée et la mélancolie de Gabriel au royaume des ombres dans un tourbillon de flocons.

Prochaine réunion par Zoom le 2 septembre à 21h00, consacrée à la Journée de L’Envers et de l’ACF en IdF. Discussion prévue sur le thème du corps et des fantasmes au cinéma.

 

Programmation 2025-2026, en partenariat avec le Patronage Laïque sur le site : https://www.patronagelaique.eu (entrée libre sur réservation dans la rubrique « ciné-débat »)
• 04/10/2025 à 14h : The Dead (Gens de Dublin) de John Huston (1987)
• 13/12/2025 à 14h : The Innocents de Jack Clayton (1961)
• 14/02/2026 à 14h : Blackmail d’Alfred Hitchcock (1929)
• 10/04/2026 à 19h : Christine de John Carpenter (1983)

 

Responsables du vecteur Psynéma : Marie Majour et Leila Touati.

Nous contacter à : vecteur.psynema@gmail.com

Vecteur Théâtre

Édito février 2025

Le vecteur Théâtre et psychanalyse organise une rencontre, le dimanche 19 octobre à 15h, avec Éric Feldman, l’auteur et interprète de sa pièce, On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie.  
Philippe Benichou sera notre invité pour débattre avec Éric Feldman à l’issue de la représentation.
Les places sont disponibles sur la billetterie du site du Théâtre de La Porte Saint- Martin, avec le code promo « ENVERSPETANQUE », qui vous permettra de bénéficier d’un tarif préférentiel de 23 euros au lieu de 30 euros.

 

 

 

Responsable du vecteur : Hélène de La Bouillerie
Contact : theatreetpsychanalyse@gmail.com 

 

Vecteur Clinique et addictions

Édito février 2025

Le vecteur Clinique & Addictions reprendra ses travaux dès le 15 octobre prochain, sous la houlette de ses deux nouvelles responsables, Mathilde Braun et Coralie Haslé. Le thème de l’année : « Créations ». Les conversations ont lieu les mercredis : 15 octobre, 12 novembre, 10 décembre, 14 janvier, 11 février, 11 mars, 15 avril, 21 mai et 17 juin.

Renseignements et inscriptions sur addicta.org/conversations.

REVUE HORIZON

Édito février 2025

Le dernier numéro de notre bulletin, Horizon 69 est disponible à la librairie de l’ECF.

 

Édito février 2025

Avec les membres du bureau de L’Envers de Paris, Olivier Miani, Chicca Loro et Stéphanie Lavigne, je souhaite, à toutes et tous, une très belle rentrée. Nous vous attendons nombreux aux événements de L’EdP et de L’ECF.

Cinzia Crosali,
directrice de L’Envers de Paris.

Chantal Thomas, la coupure d’un détail

Chantal Thomas, la coupure d’un détail

par Françoise Burlot

Lors d’une interview radiophonique, Chantal Thomas précise : « Quand je suis arrivée à New-York, […] c’est avec les lectures de poésies [et] les mots incarnés dans le chant [de Patti Smith], [que] j’ai écrit des textes brefs, des nouvelles qui sont devenues La vie réelle des petites filles [1] ». Butterfly est l’une des nouvelles de ce recueil qui est sa version de l’opéra de Puccini, Madame Butterfly, racontant l’histoire d’une jeune fille, geisha dans une maison de thé qui se marie avec un officier américain, Pinkerton, qui l’abandonne et qu’elle ne cesse d’attendre.

Dans cette nouvelle, C. Thomas met en scène le personnage d’une jeune geisha, Kimiko, qui est « aussi légère qu’un fantôme, aussi serviable qu’un automate [2] ». Un soir, Kimiko plait à un riche américain, Clayton Amberson. Elle a quinze ans et elle est vierge, ce qui, selon les valeurs traditionnelles japonaises, a une haute valeur. Amberson évalue cette valeur au prix d’un studio à Park Avenue. Il l’achète et l’affaire est conclue, il l’emmène à Cannes « dans une villa entourée d’eucalyptus et de mimosa [3] ». De par sa beauté et sa grâce, Kimiko, comme geisha, est parfaite. Son raffinement et son mystère relève du féminin japonais inaccessible. Mais, le corps de la jeune fille est-il pour autant un corps sans chair, vide de désir et d’amour ? On peut en douter car à son arrivée à la villa de Cannes, elle y est très vite ivre des parfums d’eucalyptus et de mimosa. C’est dans son lien à son partenaire amoureux, Amberson, que son corps s’absente. « Par déférence et par gratitude […], elle était prête à adorer Amberson. […] Très vite elle cessa de l’intéresser. Il s’était fixé de nouveaux défis qui lui paraissaient plus risqués que de répondre à l’amour d’une jeune fille [4] ». Pour Amberson, Kimino se révèle être le support éphémère du pari qu’il a fait avec lui-même en l’achetant. Alors, un après-midi, tandis qu’elle rentre seule à la villa « dont les vitres renvoyaient les reflets orangés du soleil couchant », Kimiko aperçoit « par hasard, au premier étage, une fenêtre qui s’effaçait. C’était la fenêtre d’une chambre inoccupée [5] ». Dès lors, elle prend l’habitude de passer ses journées dans cette chambre sans rien faire que de penser à son amant.

Lacan, dans son séminaire Le Désir et son interprétation, donne toute son importance à « la coupure créatrice [6] » qui, dans toute œuvre d’art littéraire, prend la place du « détail relevant [7] », du détail qui ne colle pas et qui attire l’attention. Dans sa nouvelle Butterfly, C. Thomas introduit cette coupure avec l’objet insolite de la fenêtre « éteinte, aux contours à peine perceptible [8] », une fenêtre qui s’efface. Par ce « détail pertinent [9] », elle introduit une dissonance dans le sens de son articulation symbolique qui est une coupure ouvrant sur un changement de registre du mode de jouissance de son personnage féminin, Kimiko. Ainsi, nous éclaire-t-elle sur ce que Lacan nous enseigne sur la fonction de la coupure de défaire le sens articulé sans proposer un autre sens. C. Thomas fait de la fenêtre un objet de fixation pour son personnage féminin. C’est une fenêtre qui fait coupure dans l’histoire symbolique de son personnage féminin pour l’ouvrir sur une satisfaction indicible et illimitée. La chute de sa nouvelle ouvre sur le réel d’une jouissance énigmatique qu’éprouve Kimiko mais qui échappe tout-à-fait à son partenaire Amberson. De retour de ses voyages, alors qu’il lui raconte ses conquêtes de nouveaux marchés financiers, il « ne remarquait pas, sur le visage et le corps de son amante, les progrès d’un gommage insidieux [10] ». En s’absentant du discours d’Amberson, elle introduit une césure dans la trame symbolique dans laquelle prend place, insidieusement, le réel d’une jouissance de corps énigmatique. « L’œuvre d’art écrite […] introduit dans sa structure même l’avènement de la coupure, pour autant que s’y manifeste le réel du sujet [11] ».



[1] Thomas C., « Il y a mille manières de vivre sa liberté », Affaires culturelles, France Culture, 4 janvier 2021.
[2] Thomas C., La vie réelle des petites filles, Paris, Gallimard, 1995, p. 165.
[3] Ibid., p. 166.
[4] Ibid.
[5] Ibid., p. 166-167.
[6] Lacan J., Le Séminaire, livre VI, Le Désir et son interprétation, texte établi par J.-A. Miller, Paris, La Martinière / le Champ freudien éd., coll. Champ Freudien, 2013, p. 463.
[7] Ibid., p. 472.
[8] Thomas C., La vie réelle des petites filles, op. cit., p. 167.
[9] Lacan J., Le Désir et son interprétation, op. cit., p. 472.
[10] Thomas , La vie réelle des petites filles, op. cit., p. 167.
[11] Lacan J., Le Désir et son interprétation, op. cit., p. 471.