Les cartels de L’Envers de Paris 2024-25

Les cartels de L’Envers de Paris 2024-25

La praxis du cartel, autour des phrases marquantes 

Lorsque Lacan fonde l’École française de psychanalyse en 1964, il invente Le cartel1. Ce travail en petit groupe, sans chefferie, de quatre personnes PLUS-UNE, restera l’un des piliers de l’École freudienne de Paris. Il en est toujours ainsi pour l’École de la Cause freudienne.  

Quelle est l’actualité des cartels ?  

Chaque année les différentes Associations de l’École de la Cause freudienne (ACF) préparent la rentrée des cartels. Concernant Paris et l’Île-de-France, cette rentrée se déroulera, le 17 octobre 2024 à 21h, au local de l’ECF ; étudiant, cartellisant, néophyte ou expérimenté, membre de l’École, d’une ACF, de L’Envers de Paris ou non, chacun est invité à venir écouter les exposés et à participer au tirage au sort afin de pouvoir constituer un nouveau cartel. Leila Bouchentouf-Lavoine, Guillermina Laferrara et Jérémie Wiest nous présenteront leur travail de cartellisant, chacun d’eux s’étant prêté au jeu de nouer leurs découvertes à partir d’une phrase marquante, thème des prochaines Journées de L’ECF : Phrases marquantes2 

Pour cette soirée, Katty Langelez-Stevens, psychanalyste membre de l’École de la Cause freudienne, notre extime, a accepté de commenter chacun des travaux.  

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Pour toutes informations vous pouvez contacter Stéphanie Lavigne : enversdeparis-cartels@causefreudienne.org
ou Laurence Maman : acf.dr-idf-cartels@causefreudienne.org 

Laurence Maman (ACF Île-de-France)

ÉDITO SEPTEMBRE 2024

ÉDITO SEPTEMBRE 2024

Cinzia Crosali,
Directrice de l’EdP

Chers amis de L’Envers de Paris,

Avec votre participation active, notre rentrée s’avère d’ores et déjà stimulante et riche pour chacun de nos lectrices et lecteurs. Les activités de L’Envers de Paris reprennent leur rythme avec l’élan et l’enthousiasme habituels. Vous trouverez dans cette newsletter les informations et les échos des prochains événements de notre champ.

Nous poursuivons également la recherche autour de notre thème d’étude : Fantasmes contemporains du corps qui nous guide et qui connecte les activités des groupes et des vecteurs. Les patients parlent souvent dans les séances de leurs corps et des embrouilles qui en dérèglent les fonctions. Ces corps, qui nous donnent consistance notamment à travers l’image, sont en même temps, nous dit J.-A. Miller : « la honte de la création, parce que ce sont des corps malades de la vérité. Ils sont malades parce que la vérité embrouille – la vérité, la vérité variable, la vérité qui parle, la vérité qui change – la vérité embrouille le rapport du corps avec le monde et avec le pur réel 1 ».

La question du corps n’est pas étrangère non plus au thème de nos prochaines Journées de l’École de la Cause freudienne, dont le titre Phrases marquantes, nous conduit à la marque que le signifiant imprime dans le corps du sujet.

Ce lien pour en savoir plus :

1.Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. L’expérience du réel dans la cure analytique », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris 8, leçon du 2 juin 1999, inédit.

Vous pouvez cliquer sur ce lien pour recevoir toutes les informations concernant les J54 :

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Je signale parmi les événements de la rentrée une soirée très importante : La rentrée des Cartels, dont vous trouverez tous les détails dans l’annonce de Stéphanie Lavigne, déléguée aux Cartels pour L’Envers de Paris, qui suit.

CARTELS

Le mois de septembre est un temps de travail particulier concernant les cartels. Chaque Association de l’École de la Cause freudienne (ACF) prépare la rentrée des cartels de l’ECF. Je peux déjà vous annoncer notre date de rentrée, organisée par L’Envers de Paris et l’ACF Île-de-France, qui se tiendra au local de l’ECF, le 17 octobre 2024 à 21h. Plusieurs exposés de cartellisants seront commentés par Katty Langelez-Stevens, notre extime. Le tirage au sort se fera lors de cette soirée afin de constituer de nouveaux cartels. Nous vous attendons nombreux pour ce moment de travail inédit, inventé par Lacan en 1964 [1] et toujours au cœur de son École.

1.Cf. Lacan J., « Acte de fondation », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 229-241.

Stéphanie Lavigne

Et maintenant, la parole aux responsables des vecteurs et des groupes de l’Envers de Paris :

VECTEUR LECTURES FREUDIENNES

Dans le paragraphe que nous venons de traduire, Freud cherche à situer dans l’enfance, le moment de « l’impression déterminante », qui forgera la perversion à l’âge adulte. Il avance que cette expérience remémorée n’est jamais rencontrée avant la sixième année et pourrait représenter l’héritage du complexe d’Œdipe.

Cette année 2024-2025, nous finirons de traduire « Un enfant est battu » en vue d’une publication. Étant donné que Freud intitule son texte : « Un enfant est battu », forme passive et impersonnelle, nous pourrions déduire qu’il considère que ce fantasme d’être battu est celui de tous, fils et filles, hommes et femmes. C’est une entrée du sujet dans le monde via le fantasme. « Me too » indique : moi aussi – comme tout le monde – j’appartiens au monde via ce fantasme. C’est un point crucial à mettre au travail lors de notre prochaine journée.

Nous nous retrouverons chez Susanne Hommel le mercredi 4 septembre à 21h, contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

SEMINARIO LATINO

« Comment parle-t-on de la folie aujourd’hui ? » 

HPI, HPE, TDA, Dys, TSA… Ces nouveaux signifiants donnent le tournis et pourtant ils ont complètement envahi la psychiatrie. Exit la psychopathologie ! La psychose, en tant que structure pour dire la logique de la folie, semble ainsi en voie de disparition. Aujourd’hui c’est le neuro qui s’impose comme diagnostic et qui tient le manche pour nommer-à-la-folie. Alors la psychose, un signifiant disparu ? Trois collègues parleront de leurs pratiques en institution. 

Nous vous attendons nombreux !

Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org
L’argument du cycle d’étude 2024-2025 du Seminario Latino de Paris : 

Seminario Latino de Paris

VECTEUR LECTURES CLINIQUES

Ce vecteur fonctionne par cycle de deux ans articulés autour d’un thème et propose une lecture de textes de référence (S. Freud, J. Lacan, J.-A. Miller, É. Laurent…) sur la pratique d’orientation lacanienne. Nous faisons le pari que cette lecture à plusieurs, aide à découvrir et à redécouvrir de quoi est faite la boussole de la clinique lacanienne. Nous avons à cœur de faire des liens et des allers-retours entre les textes et la pratique des participants qui y exposent des cas cliniques.

La seconde année du cycle 2023-2025 sur La clinique différentielle va s’ouvrir en octobre prochain pour une année scolaire, jusqu’en juin 2025. Durant cette période, le vecteur se réunira cinq fois, chaque fois en présence d’un invité extime, le samedi de 15h00 à 18h00. C’est parfois la première occasion de prendre la parole, de présenter un exposé et d’en débattre à plusieurs. Pour que chacun puisse présenter son travail, le nombre de participants est limité. La commission d’organisation du vecteur est composée de : Andréa Castillo, Noa Farchi, Caroline Happiette*, Pauline Préau et Sophie Ronsin*.

Cette seconde année du cycle 2023-2025 sur La clinique différentielle qui s’ouvre en octobre peut accueillir quelques participants supplémentaires. Il reste quelques jours pour adresser votre demande par mail ; ou contacter les responsables.

Caroline Happiette : caroleilahapp@yahoo.fr
Sophie Ronsin : ronsinsophie@yahoo.fr

VECTEUR PSYCHANALYSE ET LITTERATURE

Comme nous l’avons annoncé en juin dernier, durant cette année 2024-2025 notre vecteur travaillera à dégager et à articuler les trois dimensions de l’imaginaire, du symbolique et du réel dans l’écriture littéraire de Chantal Thomas. L’article de J.-A. Miller « Les prisons de la jouissance 2 » sera notre premier appui d’orientation pour dégager la fonction de l’imaginaire dans l’écriture de son roman de 2022, Journal de nage. Si dans son premier enseignement, Lacan affirme la domination de l’instance du symbolique qui détermine le sujet sur les mirages de l’imaginaire, c’est dans son dernier enseignement qu’il noue ensemble les trois registres de l’imaginaire, du symbolique et du réel et leur donne à chacun une valeur égale. Ainsi, fait-il de l’imaginaire noué au symbolique, la forme qui montre et cache, montre pour cacher et fait exister ce qui ne peut se voir. Notre travail de vecteur commencera par interroger de quoi l’écriture littéraire de C. Thomas est l’écran.

Notre prochaine réunion aura lieu le lundi 16 Septembre à 20h par Zoom.

Pour y participer, contacter : litterature@enversdeparis.org

2. Miller J.-A., « Les prisons de la jouissance », La Cause freudienne, no 69, 2008, p. 113-123.

Pour rejoindre notre vecteur, contacter M.-C. Baillehache : litterature@enversdeparis.org

VECTEUR LE CORPS PAS SANS LA PSYCHANALYSE

Ce vecteur explore depuis quelques années différentes voies ouvertes par Freud et Lacan pour aborder le corps avec la psychanalyse, en prenant successivement différents angles d’approche : l’objet a, le corps à l’heure du numérique, l’image du corps…

Depuis mars 2024, nos travaux s’attachent aux fantasmes contemporains de corps. Ce titre proposé par Jacques-Alain Miller à Cinzia Crosali pour L’Envers de Paris ne pouvait qu’intéresser notre vecteur. Nous l’avons approché en nous intéressant notamment au corps marqué, par exemple par les tatouages, aux discours contemporains sur la santé du corps, à l’imaginarisation contemporaine de la maladie et aux occurrences du terme de « fantasme » dans l’œuvre de Lacan.

Nous voulons poursuivre cette réflexion au cours des prochains mois en conservant notre manière habituelle de travailler : à chaque rencontre, un membre du vecteur présente un texte qu’il a préparé en lien avec le thème commun qu’il soumet à la lecture de tous.

Certains de ces textes peuvent se retrouver ci-dessous sur le site L’Envers de Paris.

Les rencontres se tiennent une fois par mois au 76, rue des Saints-Pères dans le 7e arrondissement de Paris. Les dates sont fixées collectivement d’une réunion à l’autre.

Le vecteur, fondé par Géneviève Mordant, est actuellement coordonné par Baptiste Jacomino. Membres : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Isabelle Lebihan, Marie Faucher-Desjardins, Elisabetta Milan Fournier, Baptiste Jacomino.

Contact : baptistejacomino@gmail.com
Contact : corpsy@enversdeparis.org

VECTEUR PSYNEMA

Le vecteur Psynéma prépare activement la prochaine rencontre psychanalyse-cinéma qui aura lieu à Paris, le 19 septembre 2024, au 7 Parnassiens à 20h, autour de l’étonnant Rashômon d’Akira Kurosawa sorti en 1950. Ce sera l’occasion par ailleurs de parler de l’ensemble de la filmographie de ce géant du cinéma qui nous donne en effet du grain à moudre.

Quant à la difficile problématique des émotions si prégnantes aujourd’hui, dont le corps parlant est le siège, Lacan, le 27 juin 1962, dans son Séminaire « L’Identification »3 », fait une percutante référence à Rashômon :

« Et ce qui est le plus sensible, tout ce que nous pouvons en voir, se trouve dans les formes antiques de la lutte. Que ceux qui ont vu le film Rashômon se souviennent de ces étranges intermèdes qui soudain suspendent les combattants, qui vont chacun séparément faire sur eux-mêmes trois petits tours, faire à je ne sais quel point inconnu de l’espace une paradoxale révérence. Ceci fait partie de la lutte, de même que dans la parade sexuelle. Freud nous apprend à reconnaître cette espèce de paradoxe interruptif d’incompréhensible scansion 4 ».

Qu’est-ce que nous apprend en effet Akira Kurosawa sur le nouage complexe – fantasmatique à l’occasion – de l’émotion, du langage et du corps ? Que dit la psychanalyse sur ce point nodal ? Eh bien, nous le verrons le 19 septembre.

3.Lacan J., Le Séminaire, livre ix, « L’Identification », (1961-1962), leçon du 27 juin 1962, inédit.
4.Ibid.

Lien pour l’inscription à cette soirée, à ne pas manquer :

https://www.multicine.fr/evenements/24105-cine-club-lenvers-de-paris-rashomon/

Pour rappel, voici aussi les dates des prochaines séances ciné-débat qui auront lieu au Patronage laïque Jules Vallès à Paris (saison 2024-2025) – ainsi que les films concernés (les séances commencent à 14h).

  1. Samedi 12/10/2024 : Chantage (Blackmail) d’Alfred Hitchcock,
  2. Samedi 07/12/2024 : Ordet de Carl Theodor Dreyer,
  3. Samedi 01/02/2025 : Le festin de Babette de Gabriel Axel,
  4. Samedi 05/04/2025 : Reflection in a Golden eyes de John Huston.

Pour les rencontres qui auront lieu au cinéma les 7 Parnassiens retenir que les séances commencent à 20h :

  1. Jeudi 19 septembre 2024 : Rashômon d’Akira Kurosawa,
  2. Jeudi 5 décembre 2024 : La Chasse de Thomas Vinterberg.

Puis, dans le cadre d’un partenariat avec L’Institut Goethe, mis en place par Alexandra Fehlauer et Jessika Schlosser, le 29 janvier 2025 à 20h, au Cinéma Club 21, 23, rue des Écoles, aura lieu la projection de L’Ange bleu de Josef von Sternberg, premier film allemand parlants ; Nathalie Georges-Lambrichs sera notre invitée à cette occasion.  Film noir-policier

Le vecteur compte maintenant quinze membres : Maria Luisa Alkorta, Katie April, Karim Bordeau, Alexandra Fehlauer, Estelle Fredet, Anne Ganivet, Lila Kapur, Sophie Lac, Marie Majour, Vanessa Minkowski, Carole Niquet, Solenne Philippon, Jessika Schlosser, Leila Touati, Eugenia Varela Navarro,

Le vecteur Psynéma reste toujours ouvert à ceux qui veulent y travailler.

Karim Bordeau

 

Quant à la difficile problématique des émotions, dont le corps parlant est le siège, Lacan, le 27 juin 1962, dans son séminaire l’identitication, fait expressément rétérence
à Rashomon :
« Et ce qui est le plus sensible, tout ce que nous pouvons en voir, se trouve dans les formes antiques de la lutte. Que ceux qui ont vu le film Rashomon se souviennent de ces étranges intermedes qui soudain suspendent les combattants, qui vont chacun séparément faire sur eux-mêmes trois petits tours, taire à je ne sais quel point inconnu de l’espace une paradoxale révérence. Ceci tait partie de la lutte, de même que dans la parade sexuelle. Freud nous apprend à reconnaître cette espèce de paradoxe interruptit d’incomprehensible scansion. »
Qu’est-ce que nous apprend en effet Akira Kurosawa sur le nouage complexe et fantasmatique de l’émotion, du langage et du corps ? Que dit la psychanalyse sur ce point nodal ?

VECTEUR THÉATRE

La première rencontre organisée par le vecteur Théâtre et psychanalyse aura lieu le dimanche 24 novembre à 15h avec La Mouette de Tchekhov mise en scène par Stéphane Braunschweig au théâtre de l’Odéon. Vous pouvez déjà réserver votre place en envoyant un mail à l’adresse : theatreetpsychanalyse@gmail.com (prix des places 34€).

VECTEUR CLINIQUE ET ADDICTIONS

“Les premières fois”.

La première fois, c’est une occasion dont on se souvient, une rencontre, décidée ou pas, une marque, choisie ou refusée, un trauma. Elle peut faire énigme ou pas, décider du désir ou écraser. Une insondable décision de l’être laisse un choix. Qui peut être un “déchoix”. Mais le réel sonne toujours deux fois. Alors il y a plusieurs premières fois. 5 »

Rendez-vous à la rentrée prochaine pour une nouvelle saison des Conversations clinique & addictions ! Renseignements et inscriptions sur addicta.org/conversations

5. Miller J.-A., « Le choix de la psychose », La clinique psychanalytique des psychoses, Actes de l’ECF, 1983.

Avec le bureau de L’Envers de Paris, je vous souhaite une très belle rentrée et nous vous donnons RDV aux nombreux événements organisés par l’EdP et par l’École de la Cause freudienne.

Cinzia Crosali,
directrice de L’Envers de Paris.

VECTEUR LECTURES CLINIQUES 2024-25

VECTEUR LECTURES CLINIQUES 2024-25

Responsables : Caroline Happiette et Sophie Ronsin,
avec la participation d’Andréa Castillo, Noa Farchi et Pauline Préau.

Qu’est-ce qu’une clinique orientée par la psychanalyse ?
Comment lire la clinique pour en dégager la singularité ?

Ce Vecteur fonctionne par cycle de deux ans articulés autour d’un thème et propose une lecture de textes de référence (S. Freud, J. Lacan, J.-A. Miller, É. Laurent…) sur la pratique d’orientation lacanienne. Nous faisons le pari que cette lecture à plusieurs aide à découvrir et à redécouvrir de quoi est faite la boussole de la clinique lacanienne. Nous avons à cœur de faire des liens et des allers-retours entre les textes et la pratique des participants qui y exposent des cas cliniques.
La seconde année du cycle 2023-2025 sur La clinique différentielle va s’ouvrir en octobre prochain pour une année scolaire, jusqu’en juin 2025. Durant cette période, le Vecteur se réunira cinq fois, chaque fois en présence d’un invité extime, le samedi de 15h00 à 18h00. C’est parfois la première occasion de prendre la parole, de présenter un exposé et d’en débattre à plusieurs. Pour que chacun puisse présenter son travail, le nombre de participants est limité. La commission d’organisation du vecteur est composée de : Andréa Castillo, Noa Farchi, Caroline Happiette*, Pauline Préau et Sophie Ronsin*.
Cette seconde année du cycle 2023-2025 sur La clinique différentielle qui s’ouvre en octobre peut accueillir quelques participants supplémentaires. Il reste quelques jours pour adresser votre demande par mail ; ou contacter les responsables.

Caroline Happiette : caroleilahapp@yahoo.fr
Sophie Ronsin : ronsinsophie@yahoo.fr

Les cartels de L’Envers de Paris 2023

Les cartels de L’Envers de Paris 2023

Lacan, dans son Acte de fondation (1964) souligne que le propre de l’École, c’est le travail des cartels. « Pour l’exécution du travail, nous adopterons le principe d’une élaboration soutenue dans un petit groupe 1 ». Comme le dit Jacques-Alain Miller, le travail en cartel « vise à arracher la psychanalyse aux didacticiens 2 » puisque la psychanalyse ne fait pas partie du discours du maître. Il précise qu’il s’agit du mode de travail central de l’École.

Le Pas tout, notion avancée par Lacan à propos du féminin, s’applique au savoir dont il est question en psychanalyse, et la pratique s’en oriente. Ainsi le savoir est troué et l’École doit faire ex-sister cet Autre barré. Le travail en cartel s’oriente donc à partir de l’invention d’un savoir qui par définition n’est pas-tout, toujours singulier, et dirigé vers l’École.

Notre prochaine soirée de rentrée des cartels aura lieu le jeudi 13 octobre à 21h au local de l’École de la Cause Freudienne, avec la participation de Marie-Hélène Blancard comme extime.

  1. Lacan, J., “Acte de fondation”, Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 229
  2. Publication en ligne: Miller J-A., « Cartel dans le monde », www.causefreudienne.org

Comité d’organisation : 

Rosana Montani-Sedoud, déléguée aux cartels de l’ACF île-de-France

Soledad Peñafiel, déléguée aux cartels de l’Envers de Paris 

Collaborateurs : Thomas Daigueperce et Maria Paz Rodriguez Diéguez

ÉDITO JUILLET 2024

ÉDITO JUILLET 2024

Cinzia Crosali,
Directrice de l’EdP

Chers amis de l’Envers de Paris, nous sommes aux portes des vacances d’été et nos dernières réunions et activités ont l’esprit léger et joyeux des derniers jours d’école. Le mois de juin a encore été dense de rencontres passionnantes au sein des vecteurs de l’Envers de Paris et des groupes de travail. Nous continuons à réfléchir autour de notre thème d’étude et de recherche « Fantasmes contemporains du corps » à propos duquel je souligne cette référence de Lacan : « Il n’y a pas à se casser la tête, le corps est fait pour inscrire quelque chose qu’on appelle la marque. Le corps est fait pour être marqué[1].»  Cette citation porte l’écho des Journées 54 de l’École de la Cause freudienne qui se dérouleront en présence le 16 et 17 novembre prochain, au Palais des Congrès de Paris sous le titre Phrases marquantes. D’après Lilia Mahjoub, Directrice des Journées, ce titre : « attire par sa nouveauté, mais aussi interroge, car malgré son accroche immédiate, il fait énigme ». Nous attendons une participation active des membres et des amis de l’Envers de Paris à cet évènement captivant.

 

1. Lacan J., Le Séminaire, livre XIV, La Logique du fantasme, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2023, p. 329.

***

Et maintenant la parole aux responsables des vecteurs et des groupes de l’Envers de Paris, qui nous informent sur les activités et les évènements du mois de juillet :

VECTEUR LECTURES FREUDIENNES

Nous continuons à lire l’article de Freud « Ein Kind wird geschlagen – Un enfant est battu », citons le dans notre dernière traduction : 

« Elle (la perversion) est mise en rapport avec l’objet d’amour incestueux de l’enfant, jusqu’à son complexe d’Œdipe, émerge d’abord sur le sol de ce complexe, et après qu’il s’est effondré, elle demeure souvent seule, ce qui en fait, pourrions-nous dire l’héritière de son poids libidinal et chargée de la conscience de culpabilité qui lui est accolée [1] ». 

Nous nous retrouverons chez Susanne Hommel le jeudi 4 juillet à 21h, contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

1. Freud S., « Ein Kind wird geschlagen », GW XII Werke aus dem Jahren 1917-1920, Frankfurt am Main, Fischer Verlag, 1999, p. 212.

SEMINARIO LATINO

En ce mois de juillet, le Seminario Latino se réunira pour préparer les deux prochaines soirées de l’année dont l’une aura lieu en octobre – date à confirmer – en présence de Francesca Biagi-Chai. Le thème du cycle d’études pour l’année 2024-2025 est « Signifiants dans l’air du temps » et vous pouvez consulter l’argument sur le site de l’Envers de Paris : https://enversdeparis.org/seminario-latino-de-paris/

Responsables : Flavia Hofstetter et Nayahra Reis.

Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

VECTEUR LECTURES CLINIQUES

La dernière réunion du vecteur des lectures cliniques de l’année universitaire 2023/2024 a eu lieu le samedi 22 juin 2024 pour conclure le thème de cette année « Tout le monde est fou – chacun à sa manière (diagnostic différentiel des psychoses) ». 

Le passage du Séminaire X de Jacques Lacan L’Angoisse que nous avons travaillé et discuté ensemble, a apporté l’éclairage lacanien des concepts d’auto-érotisme et de narcissisme que nous avons traité tout au long de l’année en prenant appui sur les textes de Sigmund Freud et de Karl Abraham. Le questionnement d’Isabela Mattos nous a incité à une discussion fort intéressante. 

Le texte du cas clinique d’Albert Filhol nous a démontré la finesse de la mise à l’œuvre de l’approche lacanienne dans la psychose, en permettant une discussion riche, fructueuse et animée, impliquant tous les membres du vecteur. 

Contact : clinique-lacan@enversdeparis.org 

VECTEUR PSYCHANALYSE ET LITTERATURE

Pour notre objet de travail 2024-2025, nous avons choisi d’approfondir l’enjeu de jouissance et son traitement par l’écriture dans les trois romans de Chantal Thomas, Souvenirs de la marée basse qui est un écrit sur sa mère de 2017, De sable et de neige qui est un écrit sur son père de 2021 et Journal de nage qui met en jeu le corps jouissant de l’écriture de 2022. Dans sa démarche littéraire, Chantal Thomas s’inscrit en faux contre les objets et les stéréotypes du bonheur prêts à la consommation du discours capitaliste et du discours de la science contemporains qui ne cessent de tromper la cause singulière du désir de chacun. Mêlant étroitement ses impressions de lectrice, ses analyses d’œuvres d’art choisies, ses souvenirs d’enfance et ses expériences de vie, elle fait résonner au cœur de son écriture subversive et lucide, une énigme intime vivante et sans complaisance ni évitement de la souffrance. 

Pour rejoindre notre vecteur, contacter M.-C. Baillehache : litterature@enversdeparis.org

VECTEUR LE CORPS PAS SANS LA PSYCHANALYSE

Lors de la dernière rencontre du vecteur Le corps, pas sans la psychanalyse, poursuivant un travail collectif sur les fantasmes contemporains du corps, Marie Faucher-Desjardins a relu l’enseignement de Lacan en cherchant à suivre l’évolution de ce qui y est dit du fantasme. Elle note que le fantasme est d’abord lu chez Lacan comme indexé à l’ordre symbolique alors qu’il s’articule, dans son dernier enseignement, au réel par le biais de l’imaginaire. Il y a là de quoi éclairer certains fantasmes contemporains du corps qui ne servent plus, ou plus seulement, semble-t-il, de fenêtres pour supporter le réel, mais se manifestent par une prise directe sur le corps, notamment par les opérations chirurgicales, les tatouages, les injonctions hygiénistes, etc.

La prochaine réunion se tiendra le 12 septembre à 20h au 76 rue des Saints-Pères.

Membres du vecteur : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Isabelle Lebihan, Marie Faucher-Desjardins, Elisabetta Milan Fournier, Baptiste Jacomino (coordinateur).

Contact : corpsy@enversdeparis.org

 

VECTEUR PSYNEMA

Le vecteur Psynéma prépare activement la prochaine rencontre psychanalyse-cinéma qui aura lieu de 19 septembre 2024 au 7 Parnassiens à 20h, autour du film Rashômon d’Akira Kurosawa.

Lien pour inscription et info : https://www.parnassiens.com/film/rashomon-2013

Voici les dates des prochaines séances ciné-débat qui auront lieu au Patronage laïque Jules Vallès à Paris (saison 2024-2025), ainsi que les films concernés (les séances commencent à 14h).

  • Samedi 12/10/2024 : Chantage (Blackmail) d’Alfred Hitchcock ; 
  • Samedi 07/12/2024 : Ordet de Carl Theodor Dreyer ; 
  • Samedi 01/02/2025 : Le festin de Babette de Gabriel Axel ; 
  • Samedi 05/04/2025 : Reflection in a Golden eyes de John Huston.

Pour les rencontres qui auront lieu aux 7 Parnassiens retenir (les séances commencent à 20h):

  • Jeudi 19 septembre 2024 : Rashômon d’Akira Kurosawa ; 
  • Jeudi 05 décembre 2024 : La Chasse de Thomas Vinterberg.

Par ailleurs, Alexandra Fehlauer et Jessika Schlosser mettent en place un partenariat à Paris avec L’institut Goethe. La première séance aura lieu le 29 janvier 2025 à 20h dans le quartier latin, au Cinéma Club 21, situé au 23 rue des Écoles, avec le film L’Ange bleu de Josef von Sternberg (1930), un des premiers longs métrages parlants du cinéma allemand. Nathalie Georges-Lambrichs a accepté d’être notre première invitée pour cette série consacrée aux films allemands. 

Le vecteur compte maintenant 14 membres : Maria Luisa Alkorta, Katie April, Karim Bordeau, Alexandra Fehlauer, Estelle Fredet, Anne Ganivet, Lila Kapur, Sophie Lac, Marie Majour, Carole Niquet, Solenne Philippon, Jessika Schlosser, Leila Touati, Eugenia Varela Navarro.

Le vecteur Psynéma reste ouvert. 
Karim Bordeau 

VECTEUR THÉATRE

La dernière rencontre du vecteur théâtre et psychanalyse a eu lieu le 9 juin aux ateliers Berthier de l’Odéon, autour d’une pièce adaptée du roman Oui de Thomas Bernhard par Célie Pauthe, metteuse en scène, et Claude Duparfait, dont l’interprétation virtuose nous a éblouis. La discussion avec Nathalie Georges fut tout à fait passionnante, mettant en lumière la manière dont le spectacle, notamment par l’utilisation de la vidéo, rendait compte du fantasme de narrateur, en faisant exister une femme, sorte de double féminin de lui-même. À propos du roman Oui, vous pouvez lire le texte de Bernadette Colombel sur le site de l’Envers.

VECTEUR CLINIQUE ET ADDICTIONS

“Les premières fois.”

La première fois, c’est une occasion dont on se souvient, une rencontre, décidée ou pas, une marque, choisie ou refusée, un trauma. Elle peut faire énigme ou pas, décider du désir ou écraser. Une insondable décision de l’être laisse un choix. Qui peut être un “déchoix” [J.-A. Miller]. Mais le réel sonne toujours deux fois. Alors il y a plusieurs premières fois.[1] »

Rendez-vous à la rentrée prochaine pour une nouvelle saison des Conversations clinique & addictions !

Renseignements et inscriptions sur addicta.org/conversations

1. Miller J.-A., « Le choix de la psychose », La clinique psychanalytique des psychoses, Actes de l’ECF, 1983. 

Avec le bureau de l’Envers de Paris, je vous souhaite de merveilleuses vacances d’été. Détente, repos, et amusements nous attendent. Au commencement du mois de septembre, de nouveaux projets promettent d’être rayonnants et passionnants pour de nouvelles aventures.

Cinzia Crosali,
directrice de L’Envers de Paris.