ÉDITO JANVIER 2022
ÉDITO DE JANVIER 2022
Une nouvelle année commence pleine de nouveaux projets, des désirs naissent et s’engagent.
L’actuel bureau de L’Envers de Paris conclura son mandat dans quelques jours. Je tiens à saluer et remercier sincèrement pour leur soutien et leur capacité de travail mes chers amis membres du bureau de L’Envers : Adela Bande-Alcantud, Cinzia Crosali et Romain-Pierre Renou avec qui j’ai travaillé côte à côte durant ces deux années, pour tous les projets réalisés au sein de notre association. Ils ont été toujours attentifs, bienveillants et mobilisés par l’immense désir de poursuivre notre mission de développer l’étude et la transmission de la psychanalyse dans notre ville.
Je salue aussi l’action de chacun des responsables des neuf Collectifs et Vecteurs de L’Envers qui ont su conduire pendant ces deux années le travail de leurs groupes malgré la complexité de la période marquée par la pandémie, période que le travail d’équipe dans notre association a néanmoins rendue très féconde.
J’ai le grand plaisir de vous annoncer que Dalila Arpin est la nouvelle directrice de L’Envers de Paris, et Guillaume Libert le nouveau trésorier. Je leur souhaite un excellent travail au sein de notre association en leur passant ce vivant flambeau animé du désir pour la transmission de la psychanalyse dans l’orientation lacanienne donnée par Jacques-Alain Miller. Nous sommes depuis un certain temps déjà en train de faire le nécessaire pour permettre une permutation dans les meilleures conditions.
Je veux aussi vous annoncer la publication, prévue à la fin du premier trimestre de l’année 2022, d’un numéro spécial Hors-Série de la revue Horizon qui réunira de nombreux textes, produits du travail collectif et transversal des Vecteurs et Groupes de L’Envers à l’occasion des cinq soirées et rencontres organisées sous le titre des « Épars désassortis à l’époque de la globalisation » produites en 2021. Ce numéro nous permettra de garder une trace écrite de ces rencontres qui ont eu lieu par vidéoconférence.
Le Pôle de Recherches de la Section Clinique d’Aix-Marseille travaille cette année sur le thème : « L’Os de la Clinique ». Dans le cadre de son espace « Une heure et demi avec… Lire, écrire la psychanalyse », L’Envers de Paris est invité à une conversation par visioconférence le lundi 24 janvier à 20h45 (accueil à 20h30). Hervé Castanet nous convie — Stella Harrison, Dominique Corpelet et moi-même — à converser ensemble pour présenter le numéro 66 de la revue Horizon intitulée La Sublimation ? Sérieux ?! Entrée libre mais inscription obligatoire pour recevoir le code zoom en envoyant un mail en cliquant ici>>
Le 26 janvier 2022, à 20h00, aura lieu par webinaire, en espagnol, une conversation qui résulte d’une expérience de cartel et du transfert de travail entre deux communautés d’orientation lacanienne — L’Envers de Paris et la Bibliothèque d’Orientation lacanienne de Granada (École Lacanienne de Psychanalyse). Le thème du récent livre de Vilma Coccoz est en connexion avec celui des « Épars désassortis de la globalisation » mis au travail à L’Envers de Paris en 2020 et 2021. Les nouvelles formes du malaise dans la civilisation traversent les dimensions politique et traumatique de notre époque. Cet ouvrage met en avant la pertinence et l’importance de la fonction de la psychanalyse au XXIe siècle. Vous pouvez vous inscrire via ce lien>>
Voici des nouvelles de nos groupes de travail ainsi que le programme de nos activités, ouvertes dans la plupart des cas, pendant ce mois de janvier :
Ricardo Schabelman et Janis Gailis nous donnent des nouvelles du Vecteur Lectures Cliniques de L’Envers de Paris : « C’est parti. Notre première réunion a eu lieu avec un riche débat autour de deux exposés sur le texte d’Éric Laurent, “Principes directeurs de l’acte analytique” et un cas clinique. Quant à la lecture du texte proposé, chaque exposant a fait une lecture singulière partant de ses questions. Ils se sont interrogés sur la direction de la cure et l’incidence dans la pratique. Une discussion sur la praxis en somme. Ensuite nous avons discuté d’un sujet pour qui la place des entretiens dans sa vie était essentiel. Il s’agit d’un sujet reçu en institution qui apparaît d’abord comme « non arrimé » à l’Autre. Pourtant, au fil du temps, le sujet arrive à dire que parler au praticien est différent que de parler ailleurs. En effet, ce parler-là apparaît comme lui donnant un fil qui le lie à la vie contre sa pente à la déchettisation. Il n’est question d’aucune « technique » curative, mais, face au “désordre provoqué au joint le plus intime du sentiment de la vie ”, le clinicien répond, soutenant le sujet dans son dire avec des effets de vivification indéniables. »
En ce qui concerne le Vecteur « Le corps, pas sans la psychanalyse », dans le cadre du thème de la mise en tension du réel de l’objet a avec le vivant du corps, nous avons abordé le cas d’un metteur en scène et acteur de théâtre, pour qui « le jeu n’est plus un jeu, mais une vérité ». Dans son jeu, dans l’improvisation où ses membres et sa parole peuvent être regardés comme une anamorphose de son rapport avec une certaine histoire qui lui est propre, l’acteur met son inconscient « bel et bien réel » dans le prêt de son corps vivant, au-delà de sa marionnette (cf. Lacan Séminaire VI). Nous continuerons nos échanges lors de la prochaine réunion le 20 janvier 2022.
Lors de notre prochaine réunion, le Vecteur Psychanalyse et Littérature terminera l’étude du roman de Raymond Queneau Zazie dans le métro en interrogeant le texte de Marie-Christine Baillehache « Wit(z), Queneau ! », dans lequel elle déplie que la langue zazienne se crée à grand coup d’incongruités langagières jubilatoires et qui ne laisse pas le langage indemne. C’est en pariant sur le rire du Witz que R. Queneau, cet « esprit spécialement danseur »[1] comme le qualifiait Lacan, joue avec excès et audace de la matérialité de la langue et propose à son lecteur, en connivence avec lui, de partager « un plaisir propre, authentique, un plaisir de l’usage du signifiant »[2]. Prochaine réunion le mardi 25 janvier 2022 à 20h00 par Zoom. Contact par mail>>, ou par téléphone : 06.42.27.37.03.
Le Vecteur Psynéma rappelle l’événement de notre dernière journée « Épars désassortis » du 12 décembre 2021. Plusieurs textes consacrés à Klute, avec des accents et des touches aux tonalités diverses, paraîtront dans le prochain numéro spécial hors-série d’Horizon. Le désir ne prend pas fin pas avec l’année 2021 ! Le Vecteur Psynèma s’attèle déjà à sa prochaine projection-débat du Gouffre aux chimères, sublime film de Billy Wilder réalisé en 1953 que nous incluons dans le thème d’étude de l’AMP « La femme n’existe pas ». La projection-débat aura lieu le 12 février 2022 à 14h00 au Patronage Jules Valles, 72, avenue Felix Faure 75015 Paris. Nous recevrons Sarah Abitbol comme invitée. Lors de notre prochaine réunion, prévue le 16 Janvier 2022, nous poursuivrons l’étude des leçons des 12 et 19 mars du Séminaire XXI où Lacan déduit une autre modalité du lien social fondé sur le nœud.
Pour conclure cet édito de janvier 2022, je souhaite vous dire tout le plaisir, ainsi que le grand honneur, que j’ai connus en dirigeant cette grande association qu’est devenue L’Envers de Paris, et en y travaillant à vos côtés.
Marga Auré
[1] Jacques Lacan, Les formations de l’inconscient, Paris, Ed. Seuil, 1998, p. 107.
[2] Jacques Lacan, Ibid., p. 91.