Andromaque de Jean Racine, Eva Carrere Naranjo

Andromaque de Jean Racine, Eva Carrere Naranjo

Andromaque de Jean Racine 

Eva Carrere Naranjo

« Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle 

Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle 1 ». 

Bien que révolue, la guerre de Troie ne cesse de hanter les personnages d’Andromaque, tragédie écrite par Jean Racine en 1667. Elle nous introduit à la deuxième génération des héros de cette guerre et nous révèle combien les aïeux glorieux font planer leur ombre et résonner leurs paroles sur la vie de leurs descendants. Sur chacun d’eux pèse un lourd héritage héroïque et l’obligation de réaliser une destinée à laquelle ils objectent parfois. Chacun se trouve pris dans les impasses d’un désir qui peine à émerger sous le poids de ce fatum constitué par les choix de leurs pères.  

Au-delà, cette pièce met en lumière de manière remarquable, qu’après la guerre, règne encore la « discorde 2 », celle dont nous parle Jacques Lacan dans son Séminaire … ou pire, qui se situe entre les sexes et qui est indépassable. Chacun des personnages de cette tragédie, pris dans les tourments de l’amour et sans le recours d’aucun savoir sur le sexe qui viendrait le guider, y rencontre le mur de l’impossible du rapport sexuel, cette barrière qui sépare l’un et l’autre des partenaires. Mais, et c’est toute la richesse de cette tragédie, chacun s’obstine pourtant à vouloir faire exister ce rapport sexuel qu’il n’y a pas, à y croire.

Ainsi, Hermione, fille d’Hélène et de Ménélas, et promise à Pyrrhus – roi d’Epire et fils d’Achille – se voit éconduite par lui, qui lui préfère Andromaque. Il méprise ses charmes et se détourne d’elle. À ce laisser tomber qui vient redoubler celui de sa mère auquel elle a eu affaire enfant, elle répond avec une jalousie féroce et un désir de vengeance contre cette Autre femme qu’est Andromaque, une mère qui plus est. Elle veut la décompléter, assassiner son enfant. Mais, comme elle nous l’indique, n’est-ce pas précisément parce qu’il désirait ailleurs, qu’elle est tombée éperdument amoureuse de Pyrrhus en tant qu’il lui échappait : « Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ?  3» Aveuglée par ce désir de vengeance, animée par cette « jalouissance 4 », elle fait exister le rapport sexuel qu’il n’y a pas, entre Andromaque et Pyrrhus. Elle y croit et cette croyance lui est insupportable. Lorsqu’elle confie à Oreste la tâche d’assassiner Pyrrhus, ce n’est que pour mieux le lui reprocher ensuite :  

« Ah ! fallait-il croire une amante insensée ?  

Ne devais-tu pas lire au fond de ma pensée ?  

Et ne voyais-tu pas, dans mes emportements,  

Que mon cœur démentait ma bouche à tous moments ? 5 »  

 

Oreste, quant à lui, revient à Epire dans l’attente désespérée d’obtenir l’amour de celle qui s’est refusée à lui, Hermione. Elle fut par son père, Ménélas, promise à Pyrrhus, vengeur de sa famille parce qu’il tua Hector. Et c’est la « secrète joie 6 » née en lui lorsqu’il apprend que Pyrrhus se montre « peu sensible aux charmes d’Hermione », qui ravive sa flamme et le pousse à revenir à Epire. Il court donc toujours après cette femme « ingrate à [son] cœur 7 ». Femme inaccessible, impossible dont il se fait le chevalier servant, prêt à aller assassiner pour elle un monarque qu’il respecte, dans l’espoir d’être récompensé par son amour. Mais il passe à côté. Répondre à la demande d’Hermione ne le rend pas plus désirable à ses yeux. Dès lors, son entreprise est vouée au ratage, elle aime pour autant que l’homme, tel Pyrrhus, désire ailleurs.  

 

Pyrrhus ou Néoptolème, roi d’Épire, fils de l’assassin d’Hector et fils d’Achille, a enlevé Andromaque et en a fait son esclave alors qu’il venait de tuer son époux, de le traîner dans le sang. Il court après cette esclave, attendant d’elle un regard qu’elle ne lui cède pas. Il veut qu’elle devienne son épouse. C’est un désir obstiné qui fait de lui l’« enfant rebelle 8 » de la Grèce puisqu’il se dit prêt à répudier sa promise Hermione et l’honneur du peuple dont il est le roi, pour assurer la protection d’Astyanax, le fils d’Andromaque et d’Hector, et de faire ainsi d’un troyen son héritier :  

« Que les grecs cherchent quelque autre proie ; 

Qu’ils poursuivent ailleurs ce qui reste de Troie : 

De mes inimités le cours est achevé 9 ».  

Mais cette promesse peut le conduire à sa perte et, dans cet acharnement à arracher l’amour à celle qui s’y refuse par fidélité à son défunt mari, s’avoue une jouissance : « Je trouvais du plaisir à me perdre pour elle 10 ». C’est dans le lien entre Andromaque et Hector que plane pour Pyrrhus l’ombre du rapport sexuel, la croyance au Un de l’Eros. Il est donc logique qu’Andromaque ne consente pas à cette union, quel qu’en soit l’odieux chantage qu’il s’emploie à exercer sur elle. Ainsi, l’absence de réciprocité, l’amour que ne lui cède pas Andromaque ne permet pas à cette jouissance de condescendre au désir. Dès lors, c’est l’ « hainamoration 11 » dont parle Lacan dans son Séminaire Encore, qui vient à dominer le cœur de Pyrrhus : 

« Moi, l’aimer ? Une ingrate 

Qui me hait d’autant plus que mon amour la flatte ? 12 »  

 

Andromaque quant à elle, se trouve divisée entre honorer la mémoire de son défunt mari Hector et assurer à son fils la protection d’un père, fût-il le meurtrier de son père. Chez Racine, la tension dramatique culmine dans cette impasse subjective rencontrée par Andromaque, entre l’épouse fidèle qui honore son défunt mari et la mère qui souhaite la survie de son enfant, ce « reste 13 » d’Hector pour lequel elle est prête à se sacrifier : « Oh mon fils, que tes jours coûtent cher à ta mère 14 ». Elle veut par sa vertu, faire exister le couple qu’elle formait avec Hector. Le sacrifice, se tuer après avoir accepté le mariage avec Pyrrhus pour « l’engager à [son] fils par des nœuds immortels 15 » est donc sa solution, sa trouvaille, son « stratagème 16 » pour continuer à croire à sa « vertu 17 » par laquelle il y aurait – veut-elle y croire – complétude avec son défunt mari.  

 

Quelle lecture donnera Stéphane Braunschweig de ce fameux texte ? C’est ce que nous avons hâte de découvrir dans sa mise en scène au Théâtre de l’Europe de l’Odéon le 3 décembre à 15h, avec le Vecteur Théâtre et Psychanalyse de l’Envers de Paris. La pièce sera suivie d’un débat avec Virginie Leblanc.  

 

 

Annie Ernaux, Une femme à la recherche d’une vérité perdue.

Annie Ernaux, Une femme à la recherche d’une vérité perdue.

Valérie Chevassus-Marchionni : Annie Ernaux, Une femme à la recherche d’une vérité perdue.

Dans Une femme, Annie Ernaux cherche par son écriture littéraire à atteindre une vérité sur sa mère. De quelle vérité s’agit-il exactement ? Est-ce vraiment cela qu’elle cherche et ce à quoi elle aboutit ?

«Ce que j’espère écrire de plus juste se situe sans doute à la jointure du familial et du social, du mythe et de l’histoire. Mon projet est de nature littéraire, puisqu’il s’agit de chercher une vérité sur ma mère qui ne peut être atteinte que par des mots. (C’est-à-dire que ni les photos, ni mes souvenirs, ni les témoignages de la famille ne peuvent me donner cette vérité.) Mais je souhaite rester, d’une certaine façon, au-dessous de la littérature. 1

Elle réfute donc la photo comme pourvoyeuse de cette vérité recherchée. Elle se fonde pourtant souvent sur des images mais ce qu’elles lui fournissent comme réalité d’une époque ou d’un âge ne correspond pas à ce qu’elle conçoit comme une vérité sur sa mère. De même, le souvenir n’est à ses yeux qu’une vérité trompeuse, un écran ne conservant et ne restituant qu’une image erronée de la vérité qu’elle vise par son écriture. De la même façon, pour elle, les témoignages de la famille ne peuvent que mentir sur la vérité : seule son écriture peut l’atteindre. Cette écriture au-dessous de la littérature, elle la conçoit à la jointure des sciences sociales et humaines. Elle ne veut pas enjoliver la réalité, ni la romancer, mais être fidèle à la langue des siens, celle de son inconscient. Son parti pris littéraire est celui de l’écriture plate qui ne « va pas faire un beau livre  2». Elle l’exprime ainsi dans L’écriture comme un couteau : « Je ne voulais plus faire quelque chose de beau d’abord, mais d’abord de réel, et l’écriture était ce travail de mise au jour de la réalité : celle du milieu populaire d’enfance.  3

Cette vérité ayant le sens des réalités du milieu social de son enfance, visée par A. Ernaux, est la vérité parlée par la langue de son Autre de l’enfance. À ce titre, elle rejoint ce que J.-A. Miller écrit sur la vérité en psychanalyse. « La vérité, c’est le signifiant-maître de l’enseignement de Lacan à ses commencements. Il la pose distincte de l’exactitude. La vérité n’est pas de dire ce qui est, ce n’est pas l’adéquation du mot et de la chose – selon la définition ancestrale –, la vérité dépend du discours. Il s’agit […] de faire vérité de ce qui a été  4». Dans son travail d’écrire cette vérité de l’Autre, Annie Ernaux n’en obtient que des vérités partielles, levées du refoulement partielles et successives. Dans son effort de les organiser et de les mettre en forme de fiction, elle fait l’expérience, comme dans la cure analytique, que le fin mot de la vérité est toujours repoussé.

« En fait, je passe beaucoup de temps à m’interroger sur l’ordre des choses à dire, le choix et l’agencement des mots, comme s’il existait un ordre idéal, seul capable de rendre une vérité concernant ma mère – mais je ne sais pas en quoi elle consiste – et rien d’autre ne compte pour moi, au moment où j’écris, que la découverte de cet ordre-là 5. Or, comme l’indique J.-A. Miller, « Le fin mot, c’est ce qui reste, dans la pratique de la psychanalyse, toujours enveloppé de problèmes, c’est-à-dire comme une aporie. 6

Comme dans la cure analytique, ce qui compte dans la visée littéraire d’A. Ernaux d’écrire la vérité-sens, c’est non seulement qu’elle soit « capable de prendre en charge ce qui est resté comme trou dans la réalité du sujet, et de faire ainsi sens de ses traumatismes, de ses images indélébiles, de ses scènes monumentales, ou de ses trous, en les remplissant, en les filant, en rétablissant une continuité, en racontant une hystoire  (avec un y qui signale que c’est pour un autre, dans le « rapport intersubjectif », entre guillemets, que cela se tisse)  7», mais aussi que « dans cette narration même, des trous se manifestent, des achoppements, qui sont autant de signes d’une autre vérité, d’un autre sens, lesquels sont en peine de se conjuguer à la fiction d’une narration. Voilà pourquoi ces émergences qui rompent la narration, on leur donne valeur de réel, plutôt que de vérité et de sens 8

Quelle place A. Ernaux fait-elle à ces trous non résorbables par le sens dans son écriture fictionnelle même ? 

Dans Une femme, elle écrit, et une seule fois : 

« J’essaie de ne pas considérer la violence, les débordements de tendresse, les reproches de ma mère comme seulement des traits personnels de caractère, mais de les situer aussi dans son histoire et sa condition sociale. Cette façon d’écrire, qui me semble aller dans le sens de la vérité, m’aide à sortir de la solitude et de l’obscurité du souvenir individuel, par la découverte d’une signification plus générale. Mais je sens que quelque chose en moi résiste, voudrait conserver de ma mère des images purement affectives, chaleur ou larmes, sans leur donner de sens.  9» 

Par cet unique aveu, elle laisse entendre que si elle met son écriture au service du sens de la vérité sur sa mère, quelque chose y échappe et insiste. Son privilège donné à une vérité qui donne du sens aux choses lui permet d’échapper au réel en jeu dans sa relation à sa mère, au réel qui excède le sens de la vérité et qui implique son corps : violence, débordement de tendresse, chaleur et larmes demeurent dans son écriture hors sens 10. Son écriture littéraire vise à ce que la vérité fasse couple avec le sens 10. Pour que son écriture inclue ce réel, il faudrait qu’elle consente à « se déprendre des mirages de la vérité […] et viser au-delà la fixité de la jouissance, l’opacité du réel 11

Dans son écriture littéraire, Annie Ernaux s’en tient au sens de la vérité. Et si « le symptôme est un Janus, il a deux faces, une face de vérité et une face de réel  12


1 Ernaux A., Une femme, Paris, Gallimard, 1987, p. 23.
2 Ernaux A., L’atelier noir, Paris, Gallimard, 2022, p. 56.
3 Ernaux A., L’écriture comme un couteau, Paris, Gallimard, 2011, p. 70.
4 Miller J.-A., « La vérité fait couple avec le sens », La Cause du désir, n o 92, mars 2016, p. 85.
5 Ernaux A., Une femme, op. cit., p. 44.
6 Miller J.-A., « La vérité fait couple avec le sens », op. cit., p. 85.
7 Ibid., p. 89.
8 Ibid.
9 Ernaux A., Une femme, op. cit., p. 52.
10 Miller J.-A., « La vérité fait couple avec le sens », op. cit.
11 Miller J.-A., « Lire un symptôme », présentation du thème du congrès de la NLS à Tel Aviv en 2012. Lisible à
l’adresse suivante : http://atelierclinique.t.a.f.unblog.fr/files/2008/05/jacques-alain-miller-lire-un-symptome, p. 6.
12 Ibid., p. 4.

Quand la douleur s’écrit, pas sans la honte.

Quand la douleur s’écrit, pas sans la honte.

Rosana Montani-Sedoud : Quand la douleur s’écrit, pas sans la honte.

« Si j’avais une définition de ce qu’est l’écriture ce serait celle-ci : découvrir en écrivant ce qu’il est impossible de découvrir par tout autre moyen […] C’est là la jouissance – et l’effroi – de l’écriture, ne pas savoir ce qu’elle fait arriver, advenir 1 ».

Si dans son ouvrage de 2003 L’écriture comme un couteau, A. Ernaux soutient qu’elle écrit avec « le sentiment de creuser toujours le même trou 2 », c’est pour mieux affirmer son désir « de faire surgir du vide quand elle écrit, et qui est absent quand elle n’écrit pas 3 ». Pour cet écrivain, la littérature est « la descente sans garde-fou dans une réalité qui appartient à la vie et au monde, pour arracher des mots qui aboutiront à un livre 4 ». Ainsi elle écrit comme au couteau, presque une arme dont elle a besoin 5

Dans ses trois premiers romans, Les armoires vides de 1973, Ce qu’ils disent ou rien de 1976 et La femme gelée de 1980, A. Ernaux se sert avec violence de son arme littéraire pour « venger sa race 6 ». Dans sa recherche d’une vérité « qui se dérobe sans cesse 7 », il lui a d’abord fallu, avoue-t-elle dans Écrire la vie, aller « très loin » dans une « violence exhibée 8 » avant de pouvoir changer « la posture entière de [son] acte d’écrire 9 ».

C’est en 1982 avec La Place, sa fiction autobiographique sur son père,  qu’elle renonce à son écriture affective et violente au profit d’une écriture « plate10» qui, pour elle, est « le seul moyen juste d’évoquer une vie, en apparence insignifiante, celle de [son] père, de ne pas trahir (lui, et le monde dont [elle est]  issue) […] de reconstituer la réalité de cette vie à travers des faits précis, à travers les paroles entendues 11 ». Ce style d’écriture lui permet de gagner une position à ses yeux « juste » : « d’une distance objectivante, sans affects exprimés, sans aucune complicité avec le lecteur cultivé […], celle-là même que j’utilisais en écrivant autrefois à mes parents pour leur dire les nouvelles essentielles 12 ». Pour assumer et dépasser sa propre « déchirure culturelle : celle d’être une immigrée de l’intérieur de la société française 13 », elle introduit dans son mode d’écriture « quelque chose de dur, de lourd, de violent même, lié aux conditions de vie, à la langue du monde ouvrier et paysan. Toujours quelque chose de réel 14 ».

Son « désir de ne pas oublier des faits réels 15 », est fondé sur sa convocation de souvenirs chargés de sensations ressenties dans son corps et vide de sens. En faisant de ses souvenirs chargés d’une sensation énigmatique la source de son écriture, A. Ernaux produit un objet de sublimation que Lacan nomme la Chose, « médium entre le réel et le signifiant 16 ». Son travail d’écriture produit sans cesse une « organisation autour de ce vide, qui désigne justement la place de la Chose 17 ». Chacun de ses romans est « dans un certain rapport avec la Chose qui est à la fois pour cerner, pour présentifier, et pour absentifier 18 » le réel de sa sensation. Tout son effort vise par son écriture même à donner à sa « mémoire matérielle 19 » et à ses « épiphanies constantes 20 » de sensation, une valeur de vérité symbolique. Pour elle, l’écriture est « le lieu de l’indépassable, social, familial, sexuel, […] [du] dévoilement du réel, […] [des] mêmes pulsions, conflits même, depuis le début 21 ». Il s’agit pour elle de donner la primeur à la sensation telle qu’elle lui arrive nue22 et de chercher, « trouver les mots 23 » afin que les « choses très noires et complexes 24 » qui l’habitent et la surprennent gagnent leur dignité symbolique.

Douleur de la honte.

Dans son roman La Place, A. Ernaux revient sur le souvenir chargé d’une jouissance éprouvée, surprenante, douloureuse et honteuse. « Je crois que tout dans La place, sa forme, sa voix, son contenu, est né de la douleur. Celle qui m’est venue à l’adolescence lorsque j’ai commencé à m’éloigner de mon père, ancien ouvrier, patron d’un petit café-épicerie. Douleur, sans nom, mélange de culpabilité, d’incompréhension et de révolte. Douleur dont on a honte, qu’on ne peut ni avouer ni expliquer à personne 25 ».

Cette douleur dont elle a honte n’est pas liée au regard qu’elle porte sur la scène traumatisante 26 qui avait été au cœur de son livre La honte. Elle est la honte d’éprouver un excès sans nom. Cette honte est « un rapport à la jouissance 27 » et « une tentative pour ranimer le regard qui fait honte […] le regard de l’Autre qui pourrait juger 28 ». La honte à la fois fait barrière et pointe aussi l’inexplicable jouissance « qui lui est plus intime que sa volonté […] en atteignant sa pudeur – terme qui est antonyme de la honte 29 ». C’est en faisant le choix d’une écriture plate, qu’A. Ernaux traite sa jouissance restée énigmatique mais qui insiste pour se dire. Dans Écrire la vie, elle fait équivaloir son ressenti de jouissance à « l’identité et la permanence de son être 30 ». Son traitement par l’écriture littéraire de sa jouissance incandescente hantant ses souvenirs l’ancre dans son désir incessant d’écrire. Elle prend appui sur ce dont il lui est impossible de parler et ne cesse pas de chercher pour « trouver les mots et les phrases les plus justes, qui feront exister les choses, “voir”, en oubliant les mots, à être dans ce que je sens être une écriture du réel 31 ». Par son travail d’écriture littéraire, A. Ernaux ne cesse d’y mettre du sien pour que « le regard de l’Autre conserve un sens, c’est-à-dire pour que la honte existe et qu’il y ait quelque chose au-delà de la vie pure et simple 32 ».


1 Ernaux A., L’écriture comme un couteau, Paris, éd. Gallimard, 2003, p. 136.
2 Ibid., p. 22.
3 Ibid., p. 14.
4 Ibid., p. 15.
5 Ibid., p. 36.
6 Ernaux A., Écrire la vie, Paris, éd. Gallimard, 2011, p. 15.
7 Ernaux A., L’écriture comme un couteau, op. cit., p. 30.
8 Ernaux A., Écrire la vie, op. cit., p. 47.
9 Ernaux A., L’écriture comme un couteau, op. cit., p. 31.
10 Ibid., p. 34.
11 Ibid., p. 33-34.
12 Ibid.
13 Ibid.
14 Ibid.
15 Ibid., p. 37.
16 Lacan J., L’Éthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986, p. 155.
17 Ibid., p. 168.
18 Ibid., p. 169.
19 Ernaux A., L’écriture comme un couteau, op. cit., p. 39-40.
20 Ibid., p. 40.
21 Ibid., p. 137.
22 Ibid.
23 Ibid.
24 Ibid., p. 91.
25 Ibid., p. 32.
26 Ibid., p. 50.
27 Miller J.-A., « Note sur la honte », La Cause freudienne, n° 54, 2003, p. 8.
28 Ibid., p. 10.
29 Ibid., p. 9.
30 Ernaux A., Écrire la vie, op. cit., p. 267.
31 Ernaux A., L’écriture comme un couteau, op. cit., p. 35.
32 Miller J.-A., « Note sur la honte », op. cit.,p. 12.

Nouveaux symptômes du numérique

Samedi 9 décembre 2023

Centre Sèvres, 35 bis rue de Sèvres – 75006 Paris

Né dans les années 1990, le numérique a provoqué une véritable révolution. Il a transformé le monde qui nous entoure et les relations avec nos proches. Internet et les réseaux sociaux constituent un instrument fondamental qui allège notre vie quotidienne, facilite les échanges et augmente nos connaissances. À ce formidable outil de recherche s’est joint un « marché de l’attention » qui se sert de notre dépendance pour mieux vendre ses produits. Notre temps et notre espace ne nous appartiennent plus. Nous avons été gagnés par l’accélération de notre monde. L’usage compulsif des appareils connectés a provoqué des d’addictions nouvelles, le multitasking, des troubles de l’attention, les selfies et les story et les likes, l’inflation de l’égo … Comment interpréter ce nouveau paradigme à l’aide du discours analytique ?

Le titre choisi à l’occasion des journées de l’Envers de Paris et de l’ ACF Île-de-France vient pointer une double lecture. D’un côté, « Les nouveaux symptômes du numérique » fait entendre les effets de l’ère digitale. C’est ce qui achoppe pour les êtres parlants depuis que ces usages ont révolutionné notre monde. Tout ce qui découle de cette nouvelle donne dans nos vies, tout ce qui nous accable en même temps que tout ce qui nous procure une satisfaction, si nous suivons la définition lacanienne du symptôme.

D’un autre côté, le numérique prend le statut d’un symptôme du malaise dans la civilisation. Ces appareils auxquels nous sommes appareillés — et cela bien avant l’ère digitale — ne sont-ils pas des prolongements de nos fonctions corporelles, comme le disait déjà Sigmund Freud ? : « Grâce à tous ses instruments, l’homme perfectionne ses organes-moteurs aussi bien que sensoriels — ou bien élargit considérablement les limites de leur pouvoir ». Et s’ils prolongent nos fonctions corporelles, c’est qu’ils deviennent nos symptômes à nous. Lacan met de relief que nous sommes appareillés au langage et que notre vouloir dire recouvre un vouloir se satisfaire. Dans quelle mesure ces nouveaux langages appareillent ce que l’être parlant a de plus intime ? : « Est-ce qu’on acquiert un bien ou est-ce qu’on se fait prendre dans un système qui nous dévore insidieusement à notre insu ? ».

Dans cette Journée de l’Envers et de l’ACF Île-de-France, le 9 décembre prochain, nous serons amenés à explorer ce passionnant sujet sous différentes facettes. Qu’est-ce qui change dans la rencontre amoureuse « sous algorithme », quelles sont les nouvelles sublimations du numérique, de quelle façon l’intelligence artificielle s’introduit dans la société, de quoi sera faite l’ère du Métavers, quels avatars pour l’image du corps lorsque nous sommes obligés de nous montrer sur un écran ? Jacques Lacan avait trouvé un nom pour l’espace crée par les objets de la science : l’aléthosphère, où se conjuguent alètheia (vérité) et sphaira (la sphère, le monde environant). L’ère digitale est devenue le nouveau théâtre de la vérité. Dans « Le triomphe de la religion », en 1974, il signalait déjà, à propos de la télévision, la dévoration des gadgets à laquelle nous consentions.

Jacques Lacan avait déjà entrevu l’enjeu délicat de la position de l’analyste en phase avec la société : « Qu’y renonce plutôt celui qui ne peut rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque. Car comment pourrait-il faire de son être l’axe de tant de vies, celui qui ne saurait rien de la dialectique qui l’engage avec ces vies dans un mouvement symbo-lique. Qu’il connaisse bien la spire où son époque l’entraîne dans l’œuvre continuée de Babel, et qu’il sache sa fonction d’interprète dans la discorde des langages ».

Dalila Arpin

Inscription

Programme

9.00 – 9.30 – ACCUEIL

OUVERTURE : Alice Ha Pham

9.30 – 11.00 – « IA et modèles de langage »

 

Rosana Montani-Sedoud, Psychologue clinicienne, déléguée aux Cartels à l’ACF en Île-de-France.

Alexandre Gefen, Directeur de Recherche CNRS au sein de l’unité Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (UMR7172, THALIM, CNRS / Université sorbonne Nouvelle – Paris 3), est historien des idées et de la littérature.  Il est l’auteur de nombreux articles et essais portant notamment sur la culture, la littérature contemporaine et la théorie littéraire. Fondateur de Fabula.org, il a été l’un des pionniers des Humanités Numériques en France. Travaillant à l’adoption des outils de l’Intelligence Artificielle pour la recherche dans les sciences humaines et sociales comme à son examen critique, il coordonne le projet ANR « CulturIA », pour une histoire culturelle de l’IA. Dernières publications : Créativités artificielles (Les Presses du réel, 2023), Vivre avec ChatGPT (L’Observatoire, 2023)

Josiane Boutet, Sociolinguiste, Professeure émérite Sorbonne Université

 

Discutants :

Caroline Leduc, Psychanalyste à Paris, psychologue clinicienne, Master professionnel de psychopathologie clinique (Rennes 2), membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

Serena Guttadauro-Landriscini, Psychologue clinicienne, secrétaire de l’Envers de Paris.

 

11.00 – 12.30 – « À l’ère du numérique, qui parle ? »

 

Alice Ha Pham, Psychanalyste membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, déléguée régionale de l’ACF en Île-de-France.

Xavier de La Porte, Journaliste à l’hebdomadaire l’Obs, essayiste et producteur du podcast “Le code a changé” sur France Inter qui traite des questions que soulève le numérique.

Vilma Coccoz, Psychanalyste, membre de la Escuela Lacaniana de Psichoanalisis et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

 

Discutants :

Laurent Dupont, Psychanalyste, membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, secrétaire de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

Guillaume Libert, Psychologue clinicien, trésorier de l’Envers de Paris.

12.30 – 14.15 – PAUSE DÉJEUNER

14.15 – 14.30 – “Préambule aux instructions pour remonter une montre” de Julio Cortazar

Une lecture de Alain Gintzburger

Comédien, metteur en scène, pédagogue

 

14.30 – 16.00 – « Nouvelles sublimations du numérique »

Cinzia Crosali, Psychanalyste, membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

Gilles Mouillac, Psychanalyste et cofondateur de l’institution « Le Nom lieu » à Bordeaux.

Yasmina Salmandjee, Auteur indépendant et conférencière dans les nouvelles technologies.

 

Discutants :

Pierre Sidon, Psychiatre, Directeur de deux CSAPA à Paris et Champigny sur Marne, Psychanalyste membre de l’École de la Cause Freudienne.

Xavier Gommichon, Psychiatre, praticien hospitalier, ancien assistant spécialiste des hôpitaux, Psychanalyste membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

 

16.00 – 17.30 « L’amour sous algorithme »

 

Soledad Peñafiel, Psychologue clinicienne, déléguée aux Cartels  pour l’Envers de Paris.

Matthieu Jacquier, Diplômé de l’École Polytechnique en 1998, Matthieu Jacquier effectue ensuite un Master of Science à l’université de Stanford (USA), puis un master en administration des affaires à Sciences Po. Il se spécialise dans le domaine du produit et de l’innovation en devenant directeur marketing et produit chez SFR, puis directeur de l’innovation pour Coyote Systems. Il prend le virage du digital avec le groupe SNCF, en gérant d’abord l’innovation des nouvelles mobilités, puis en prenant la direction de la stratégie digitale du groupe en 2016.
En 2017, Matthieu Jacquier rejoint le groupe Meetic en tant que Chief Product & Customer Officer. Son rôle au sein de Meetic Group est de délivrer la meilleure expérience client à travers le management stratégique du produit, design, service client, CRM et des événements. Il devient CEO en mars 2019.

 

Discutants :

Dalila Arpin, Psychanalyste, membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, directrice de l’Envers de Paris, DESS de psychologie clinique et psychopathologie (Rennes 2), Master de Psychanalyse (Paris 8) et Doctorat de psychanalyse (Paris 8), autrice de « Couples célèbres. Liaisons inconscientes » (Navarin Ed.).

Fabian Fajnwaks, Psychanalyste, membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, Maître de conférences au Département de psychanalyse de l’Université de Paris 8, DESS de psychologie clinique et pathologique (Paris 5), doctorat de psychologie clinique (Rennes 2), doctorat de psychanalyse (Paris 8).

CLÔTURE : Dalila Arpin

*** COCKTAIL À PARTIR DE 17H30 ***

* Pas d’inscriptions sur place *

Programme

Matin

9.00 – 9.30 – ACCUEIL

OUVERTURE : Alice Ha Pham

9.30 – 11.00 – « IA et modèles de langage »

 

Rosana Montani-Sedoud, Psychologue clinicienne, déléguée aux Cartels à l’ACF en Île-de-France.

Alexandre Gefen, Directeur de Recherche CNRS au sein de l’unité Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (UMR7172, THALIM, CNRS / Université sorbonne Nouvelle – Paris 3), est historien des idées et de la littérature.  Il est l’auteur de nombreux articles et essais portant notamment sur la culture, la littérature contemporaine et la théorie littéraire. Fondateur de Fabula.org, il a été l’un des pionniers des Humanités Numériques en France. Travaillant à l’adoption des outils de l’Intelligence Artificielle pour la recherche dans les sciences humaines et sociales comme à son examen critique, il coordonne le projet ANR « CulturIA », pour une histoire culturelle de l’IA. Dernières publications : Créativités artificielles (Les Presses du réel, 2023), Vivre avec ChatGPT (L’Observatoire, 2023)

Josiane Boutet, Sociolinguiste, Professeure émérite Sorbonne Université

 

Discutants :

Caroline Leduc, Psychanalyste à Paris, psychologue clinicienne, Master professionnel de psychopathologie clinique (Rennes 2), membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

Serena Guttadauro-Landriscini, Psychologue clinicienne, secrétaire de l’Envers de Paris.

 

11.00 – 12.30 – « À l’ère du numérique, qui parle ? »

 

Alice Ha Pham, Psychanalyste membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, déléguée régionale de l’ACF en Île-de-France.

Xavier de La Porte, Journaliste à l’hebdomadaire l’Obs, essayiste et producteur du podcast “Le code a changé” sur France Inter qui traite des questions que soulève le numérique.

Vilma Coccoz, Psychanalyste, membre de la Escuela Lacaniana de Psichoanalisis et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

 

Discutants :

Laurent Dupont, Psychanalyste, membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, secrétaire de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

Guillaume Libert, Psychologue clinicien, trésorier de l’Envers de Paris.

Après-midi

12.30 – 14.15 – PAUSE DÉJEUNER

14.15 – 14.30 – “Préambule aux instructions pour remonter une montre” de Julio Cortazar

Une lecture de Alain Gintzburger

Comédien, metteur en scène, pédagogue

 

14.30 – 16.00 – « Nouvelles sublimations du numérique »

Cinzia Crosali, Psychanalyste, membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

Gilles Mouillac, Psychanalyste et cofondateur de l’institution « Le Nom lieu » à Bordeaux.

Yasmina Salmandjee, Auteur indépendant et conférencière dans les nouvelles technologies.

 

Discutants :

Pierre Sidon, Psychiatre, Directeur de deux CSAPA à Paris et Champigny sur Marne, Psychanalyste membre de l’École de la Cause Freudienne.

Xavier Gommichon, Psychiatre, praticien hospitalier, ancien assistant spécialiste des hôpitaux, Psychanalyste membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse.

 

16.00 – 17.30 « L’amour sous algorithme »

 

Soledad Peñafiel, Psychologue clinicienne, déléguée aux Cartels  pour l’Envers de Paris.

Matthieu Jacquier, Diplômé de l’École Polytechnique en 1998, Matthieu Jacquier effectue ensuite un Master of Science à l’université de Stanford (USA), puis un master en administration des affaires à Sciences Po. Il se spécialise dans le domaine du produit et de l’innovation en devenant directeur marketing et produit chez SFR, puis directeur de l’innovation pour Coyote Systems. Il prend le virage du digital avec le groupe SNCF, en gérant d’abord l’innovation des nouvelles mobilités, puis en prenant la direction de la stratégie digitale du groupe en 2016.
En 2017, Matthieu Jacquier rejoint le groupe Meetic en tant que Chief Product & Customer Officer. Son rôle au sein de Meetic Group est de délivrer la meilleure expérience client à travers le management stratégique du produit, design, service client, CRM et des événements. Il devient CEO en mars 2019.

 

Discutants :

Dalila Arpin, Psychanalyste, membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, directrice de l’Envers de Paris, DESS de psychologie clinique et psychopathologie (Rennes 2), Master de Psychanalyse (Paris 8) et Doctorat de psychanalyse (Paris 8), autrice de « Couples célèbres. Liaisons inconscientes » (Navarin Ed.).

Fabian Fajnwaks, Psychanalyste, membre de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse, Maître de conférences au Département de psychanalyse de l’Université de Paris 8, DESS de psychologie clinique et pathologique (Paris 5), doctorat de psychologie clinique (Rennes 2), doctorat de psychanalyse (Paris 8).

Clôture

CLÔTURE : Dalila Arpin

*** COCKTAIL À PARTIR DE 17H30 ***

* Pas d’inscriptions sur place *

Horizon N° 65 / Dire ou ne pas dire

Horizon N° 65 / Dire ou ne pas dire

Horizon N° 65 / Dire ou ne pas dire

Sommaire

Introduction
Marga Auré

Éditorial

Stella Harrison

Orientation

À partir du silence, Jacques-Alain Miller

Dire ou ne pas dire

Honte à dire, dire la honte, Sonia Chiriaco

Dire les noms propres en analyse, Susanne Hommel

Dire ou ne pas dire dans la conjoncture spécifique

d’une affaire de mœurs, Pierre Naveau                             

Di doo dah, Aurélie Charpentier-Libert

L’abus d’un dire, Pierre Sidon

Se taire pour dire : un paradoxe de la parole, Adriana Campos

Faire cas du texte, Pascale Fari

Écrire

Dire, entre fiction et fixation, entretien avec Hélène Bonnaud

sur son livre Monologues de l’attente, par Dominique Corpelet, Stella Harrison & Stéphanie Lavigne

Le port de l’écriture, Emmanuelle Chaminand Edelstein

Questions de zones, conversation avec Patricia Janody, psychanalyste et auteure, Didier Cremniter, Nathalie Georges-Lambrichs,
Anicette Sangnier & Agnès Vigué-Camus

La scène à L’Envers

Empreintes, entretien avec Claire Baulieu, chorégraphe,

pédagogue, par Dominique Corpelet & Sarah Dibon     

L’ironie mélancolique de Beckett, Philippe Benichou        

Dire, se taire, avouer, cacher, Christiane Page

Un monde HOST-IL ?, Maria Luisa Alkorta,

Karim Bordeau, Elisabetta Milan-Fournier

Qu’on dise

Lutte militante, silence de l’analyste, Fabrice Bourlez

Covid, transgenre ?, Thierry Jacquemin

Praxis analytique post-covid, Naharya Reis

Quand la haine s’affiche

S’enseigner de la haine, un pari pour la psychanalyse,

entretien avec Camilo Ramirez sur son livre, Haine et

pulsion de mort au xxie siècle, par Hélène de la Bouillerie,

René Fiori, Stella Harrison & Chicca Loro

Éloge joyeux de l’acte, à propos de Actualités de la haine,

de Anaëlle Lebovits-Quenehen,

Deborah Gutermann-Jacquet                                           

Arrêt sur image

Filmer autour du silence, rencontre de Mariana Otero,

avec Stella Harrison & Agnès Vigué-Camus