Édito février 2025

Édito février 2025

Édito février 2025

Cinzia Crosali,
Directrice de l’Envers de Paris

« La rêverie, si on prend les choses par la rêverie fantasmatique, ça fait tout de suite valoir les deux aspects, deux registres du fantasme. D’abord, je dirais, une fonction imaginaire – ne serait-ce que parce que le fantasme comporte apparemment, des formes, des personnages, une scène, et comme un petit roman […] À côté de cette dimension imaginaire, qui paraîtra aussi de premier plan, il y a une dimension symbolique du fantasme […] on peut même poser […] qu’une phrase en est le support, et même le résumé, ou même que, le fantasme, c’est une phrase, c’est la phrase « Un enfant est battu ». Et, je dirais que ces deux aspects du fantasme […] sont ceux que Lacan a présentés d’abord […] c’est-à-dire qu’il lui a paru d’abord, qu’il était toujours, dans le fantasme, question de corps. De corps, mais évidemment, plutôt du corps comme enveloppe, du corps comme forme, ce corps tel qu’il est présenté dans le petit scénario lacanien du Stade du miroir, c’est le corps comme forme totale, qui justement, peut apparaître comme l’enveloppe de tout ce qui nous est donné d’avoir accès, en tant que désir, cette forme du corps, c’est l’épitomé du désir 1 ».

Nous continuons notre réflexion autour du thème Fantasmes contemporains du corps, thème qui nous accompagnera toute l’année, et qui traverse la recherche des vecteurs, des cartels et des groupes de travail. Nous interrogeons la clinique et la théorie psychanalytique sur ce thème en connexion avec les différents savoirs et disciplines qui nous entourent.

En ce mois de février, l’événement à ne pas manquer est : Question d’École, le 8 février 2025 de 10hà 18h à la Mutualité. Cette année, Question d’École abordera deux thèmes distincts. La matinée se tiendra sous le titre, Ce que l’École te donne à lire.  L’après-midi, nous mobilisera autour du thème, Les troubles neuro-développementaux. Suivre le lien pour en savoir plus.


1. Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Du symptôme au fantasme et retour » (1982-1983), enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris VIII, cours du 3 novembre 1982, inédit.

Lire la suite

***

Nous lisons maintenant les nouvelles concernant les cartels et les vecteurs :


 

Cartels

Nous entamons notre deuxième année autour du thème, Fantasmes contemporains du corps. Ces deux années de réflexions orientées par le discours analytique feront l’objet d’une Journée, prévue le 6 décembre 2025. D’ailleurs, certains d’entre vous ont déjà écrit plusieurs textes sur ce sujet. Le cartel est un très bon moyen d’étudier les différentes références de Freud et de Lacan, en lien avec notre thème. Par exemple des sujets tels que le malaise dans la civilisation, les fantasmes, le corps imaginaire, symbolique et réel, le discours de la science, du capitalisme… pourraient être interrogés à plusieurs. Nous vous invitons dès aujourd’hui à ne plus hésiter à vous réunir en cartels afin de travailler joyeusement avec quelques autres.

Stéphanie Lavigne

Contact Paris cartels : enversdeparis-cartels@causefreudienne.org

 


 

Vecteur Lectures freudiennes

Nous continuons de lire et de traduire l’article que Freud a écrit en 1919 : « Ein Kind wird geschlagen – Un enfant est battu ». Dans ce paragraphe il précise : trois moments structurent la transformation du fantasme d’être battu : le premier et le dernier sont conscients, mais le moment intermédiaire est et reste inconscient. C’est le moment masochiste, où la petite fille qui fantasme est aussi celle qui dans le fantasme est battue par le père. Cette description permet à Freud d’introduire une remarque révélatrice : passant de cette phase intermédiaire à la dernière, la petite fille va « changer de sexe » (ihr Geschlecht wechseln), puisque l’enfant battu ne sera plus fille, mais garçon. Dans ce passage, la petite fille se fantasme garçon.

Nous nous retrouverons chez Susanne Hommel le jeudi 6 février à 21h,

contact lectures-freudiennes@enversdeparis.org

 


 

Seminario Latino

En février, l’équipe du Seminario Latino de L’Envers de Paris se réunira pour préparer ses activités de l’année autour de son thème d’étude, « Signifiants dans l’air du temps », dont sa prochaine soirée prévue pour le mois de mars sur la question du narcissisme, avec la participation de Laurent Dupont en tant qu’extime.

Plus de renseignements à venir.

Responsables : Flavia Hofstetter et Nayahra Reis
Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

Vous pouvez consulter l’argument du cycle d’étude 2024-2025 du Seminario Latino de Paris sur : enversdeparis.org/seminario-latino-de-paris

 


 

Vecteur Lectures cliniques

Ce vecteur fonctionne par cycle de deux ans articulés autour d’un thème et propose une lecture de textes de référence (S. Freud, J. Lacan, J.-A. Miller, É. Laurent…) sur la pratique d’orientation lacanienne. Nous faisons le pari que cette lecture à plusieurs, aide à découvrir et à redécouvrir de quoi est faite la boussole de la clinique lacanienne. Nous avons à cœur de faire des liens et des allers-retours entre les textes et la pratique des participants qui y exposent des cas cliniques.

La seconde année du cycle 2023-2025 sur « La clinique différentielle » s’est ouverte en octobre pour une année scolaire, jusqu’en juin 2025. Durant cette période, le vecteur se réunira cinq fois, chaque fois en présence d’un invité extime, le samedi de 15h à 18 heures. Il a reçu Adela Bande-Alcantud en octobre et Ricardo Schabelman en décembre. Il recevra en février Ariane Chottin. C’est parfois la première occasion de prendre la parole, de présenter un exposé et d’en débattre à plusieurs. Pour que chacun puisse présenter son travail, le nombre de participants est limité. La commission d’organisation du vecteur est composée de : Andréa Castillo, Noa Farchi, Caroline Happiette, Pauline Préau et Sophie Ronsin.

Responsables : Caroline Happiette, Sophie Ronsin
Contact : vlc.enversdeparis@gmail.com

 


 

Vecteur Psychanalyse et littérature

En février, le vecteur Psychanalyse et littérature poursuivra le lien que C. Thomas n’a pas cessé d’entretenir avec les écrits de R. Barthes sur l’écriture littéraire. À partir du choix de la nouvelle-fragment que chaque vecteurisant aura prélevé dans son recueil, La vie réelle des petites filles, nous dégagerons les éléments structuraux avec lesquels chacun de ces textes traite de la jouissance en jeu. En se référant à R. Barthes et à son carnet des notes préparatoires à son séminaire de 1973, Le plaisir du texte, nous relèverons avec précision et rigueur comment C. Thomas manie de façon singulière les repères fondamentaux barthiens de la coupure, de la faille dans l’Autre et de l’enjeu de corps nécessaire à la production d’une écriture inédite. Le texte de J.-A. Miller « L’inconscient et le corps parlant 1 » nous permettra de préciser des points de conjonction et de disjonction entre la conception barthienne du plaisir du texte et de la jouissance du texte et l’orientation lacanienne différenciant « la jouissance de la parole qui inclut le sens 2 » et « la jouissance propre au sinthome3 » qui tient au corps et exclu le sens.

Notre vecteur est ouvert à qui désir s’enseigner de la littérature pour approfondir l’orientation de la psychanalyse de Freud, Lacan et J.-A. Miller.

Notre prochaine réunion aura lieu le lundi 10 février à 20h par Zoom.

Responsable : Marie-Christine Baillehache.
Contact : litterature@enversdeparis.org


1. Miller J.-A., « L’inconscient et le corps parlant », La Cause du désir, n° 88, octobre 2014, p. 111.
2. Ibid.
3. Ibid.

 


 

Vecteur Le corps, pas sans la psychanalyse

Nous avons relu l’article de Daniel Roy « La mode : une fashion addiction ? » 1 suite à notre discussion avec un créateur de haute couture : Julien Fournié. Daniel Roy amène à s’interroger sur la privation qu’implique la mode pour le parlêtre dès lors qu’il ne peut jamais la posséder toute. Elle ouvre sur une jouissance indéfinie, qui se diffracte, entre autres, en jouissance de parler de mode, jouissance sublimatoire de la couture, jouissance de voir et d’être vu, ou encore, pour tel sujet, jouissance orale de la succion d’un tissu… Abordée sous cet angle, la mode ne peut pas être lue comme la simple conséquence d’un discours du temps. Si le signifiant est bien à l’œuvre dans la mode pour agrafer quelque chose de la jouissance du corps, il ne suffit ni à l’expliquer ni à la mortifier.

Prochaine rencontre, le 18 février à 19 h, au 76 rue des Saints-Pères.

Membres du vecteur : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Isabelle Lebihan, Marie Faucher-Desjardins, Elisabetta Milan Fournier, Ana Dussert, Baptiste Jacomino (coordinateur).

Responsable : Baptiste Jacomino

Contact : corpsy@enversdeparis.org


1. https://www.lacan-universite.fr/wp-content/uploads/2016/12/4_DRoy.pdf


 

Vecteur Psynéma

La prochaine projection/débat organisée par le Vecteur Psynéma aura lieu, le 1er février 2025, à 14h, au Patronage Laïque Jules Vallès, Paris 15e. Il s’agira du Festin de Babette, film réalisé par Gabriel Axel en 1987, inspiré d’un conte norvégien de Karen Blixen. Comme dans Ordet de Carl Th. Dreyer projeté en octobre, l’histoire se déroule dans une communauté luthérienne du Danemark au XIXe siècle. Ce film poétique, à l’esthétique très raffinée, est une réflexion sur la religion. La démarche de l’artiste centrée sur les plaisirs de la bouche est interprétée ici par Stéphane Audran, actrice chabrolienne s’il en est. Lacan nous indique qu’il y a deux bouches qui s’ouvrent, celle du besoin et celle de la demande articulée au désir, où se manifeste une sensualité qui n’est pas sans rappeler celle commentée par Lacan à propos de la scène « des huîtres d’Ostende » dans Bel-Ami de Maupassant 1.

Inscription ici :  https://www.patronagelaique.eu/agenda-cine-debats

Notre vecteur est ouvert à toute personne qui désire articuler la psychanalyse et le cinéma.

Nous contacter : vecteur.psynema@gmail.com

Lors de notre prochaine réunion de travail, dont la date sera précisée ultérieurement, nous discuterons du film, Reflets dans un œil d’or, de John Huston (projection prévue au Patronage Laïque le 5 avril).  


1. Cf. Lacan J., Le Séminaire, livre V, Les Formations de l’inconscient, texte établi par J.-A., Paris, Seuil, 2004, p. 76-79.

 


 

Vecteur Théâtre

Le vecteur Théâtre et psychanalyse vous donne rendez-vous au théâtre du Rond-Point, le dimanche 9 février à 15h, pour assister à la pièce Neandertal de David Geselson, mêlant histoire des ancêtres et histoires intimes. Un débat aura lieu à l’issue du spectacle, avec David Geselson, le metteur en scène et Dalila Arpin. Il sera animé par Olivia Bellanco. Vous pouvez réserver vos places sur la billetterie du théâtre du Rond-Point, avec le code préférentiel COLLECTIFPSY.

Contact : theatreetpsychanalyse@gmail.com.

 


 

Vecteur Clinique et addictions

La prochaine Conversation Clinique & Addictions aura lieu le 5 février 2025. Tomás Verger tentera de répondre aux questions suivantes en s’appuyant sur un cas clinique : Comment un sujet qui ne recourt pas à la perspective attributive propre à la logique phallique peut-il habiller le sexe ? Les toxiques ne sont pas exclus de la question du corps. Comment contribuent-ils à l’usage du corps quand il n’y a pas la perspective attributive ?

Renseignements et inscriptions sur addictia.org/conversations

 


 

***

Le dernier numéro de notre bulletin, Horizon 69, est disponible à la librairie de l’ECF.

Pour l’achat on-line: https://www.ecf-echoppe.com/produit/dans-la-jungle-du-numerique/

 


 

Nous vous attendons nombreux aux rendez-vous et aux événements de ce mois à L’Envers de Paris et à l’École de la Cause freudienne.

Cinzia Crosali

Directrice de L’Envers de Paris

 

Édito janvier 2025

Édito janvier 2025

Cinzia Crosali,

Directrice

Avec le bureau je tiens à vous présenter, nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Qu’elle soit une année pleine de rencontres, d’activités et de surprises, pour tout un chacun.  Notre association repart, après la pause de fin d’année, chargée de nouvelles énergies et pleine de projets intéressants. Nous continuons à travailler sur le thème Fantasmes contemporains du corps, à interroger avec ce prisme de lecture, l’actualité, le cinéma, le théâtre, la littérature, la clinique et à tisser les connexions entre la psychanalyse et la cité, selon la vocation de L’Envers de Paris. 

La parole est maintenant aux responsables des vecteurs et des groupes de travail de notre association pour suivre les propositions de ce mois de janvier 2025, riche en projets et en activités. 

***

VECTEUR LECTURES FREUDIENNES

Nous continuons de traduire l’article que Freud écrit en 1919 : « Ein Kind wird geschlagen-Un enfant est battu ». Citons-le dans notre traduction : « Pourtant la deuxième phase du fantasme, inconscient et masochiste, d’être battu soi-même par le père, est sans comparaison plus importante. Non seulement elle continue d’agir par la phase qui se substitue à elle ; mais il y a des effets sur le caractère qui sont à prouver, qui dérivent immédiatement de sa version inconsciente. Des humains, qui portent avec eux un tel fantasme, développent une sensibilité et une irritabilité particulières contre des personnes qu’ils peuvent ranger dans la série paternelle ».

Nous nous retrouverons chez Susanne Hommel, le mercredi 8 janvier à 21h. Contact lectures-freudiennes@enversdeparis.org

SEMINARIO LATINO

En 2025, le Seminario Latino de L’Envers de Paris poursuit l’investigation de son thème d’étude, « Signifiants dans l’air du temps » et prépare sa prochaine soirée prévue pour le mois de mars sur la question du narcissisme, avec la participation de Laurent Dupont en tant qu’extime 

Plus de renseignements à venir.

Responsables : Flavia Hofstetter et Nayahra Reis

Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

Vous pouvez consulter l’argument du cycle d’étude 2024-2025 du Seminario Latino de Paris sur : enversdeparis.org/seminario-latino-de-paris

VECTEUR LECTURES CLINIQUES

Notre prochaine réunion du vecteur Lectures cliniques se tiendra le samedi 2 février.

En prenant appui sur ce texte de référence qu’est la « Note sur l’enfant » (1969), nous pourrons aborder la clinique différentielle à partir du statut que peuvent prendre l’enfant et son symptôme au regard du fantasme maternel et du couple parental.

Avec Ariane Chottin comme extime, nous échangerons à partir des lectures proposées par Marcela Fernandez Zosi et Manuel Rabesahala et d’un cas clinique que nous présentera Isabelle Marty.

L’atelier se tiendra au CSAPA La Corde Raide, passage Gatbois, 75012 Paris (métro Gare de Lyon) de 15h à 18h.

Responsables : Caroline Happiette, Sophie Ronsin

Contact : vlc.enversdeparis@gmail.com

VECTEUR PSYCHANALYSE ET LITTERATURE

En janvier 2025, le vecteur Psychanalyse et littérature continuera son travail de lecture du roman de Chantal Thomas, La vie réelle des petites filles et en dégagera la logique du processus d’écriture. Il s’agira non pas tant de relever les différentes anecdotes romanesques des 57 cinquante-sept nouvelles brèves et disparates composant son recueil autofictionnel, mais de prélever les signifiants sur lesquels cet écrivain s’appuie pour traiter symboliquement le réel de jouissance qui lui fait problème. C’est en se référant explicitement aux écrits de R. Barthes dont elle a suivi les séminaires à l’EPHE de 1968 à 1977, que C. Thomas introduit dans le texte de chacune de ses nouvelles, un élément supplémentaire qui apparaît en excès. Cet élément ajouté à son texte déjà constitué est une subversion ouvrant une énigme. Ce trop « est à la fois la tentation de nommer et l’impuissance à nommer […] : il est ce bout de la langue, d’où va tomber plus tard, le nom, la vérité [1]». Ainsi, dans la nouvelle étudiée lors de notre réunion de décembre et choisie par Valérie Chevassus, Une petite fille toute seule, sur une grande route déserte, c’est frais…, C. Thomas met en scène une petite fille dont le plaisir de collectionner les poupées du monde entier est bouleversé par la vue de l’exposition des poupées de Hans Bellmer. C’est dans cet espace vide qui sépare radicalement la collection des corps féminins représentés dans leur unité imaginaire et symbolique par la petite fille et les corps féminins fragmentés représentés par l’artiste Hans Bellmer, que C. Thomas pointe l’énigme du trou dans l’Autre, S(Ⱥ).  Entre l’artiste écrivain et la petite fille de sa nouvelle, il y a un réel qui ne s’écrit pas.

Notre prochaine réunion de vecteur aura lieu par Zoom à 20h, le lundi 27 janvier.

Contacter Marie-Christine Baillehache : litterature@enversdeparis.org

1. Roland Barthes, S/Z, Paris, Seuil, 1970, p. 63.

VECTEUR LE CORPS PAS SANS LA PSYCHANALYSE

Lors de notre dernière réunion, nous avons relu collectivement l’entretien que nous avions eu en novembre avec le créateur de haute couture Julien Fournié, notamment en commençant de le confronter au texte « La mode : une fashion addiction ? » de Daniel Roy, qui pointe en quoi le vêtement vient meubler un manque et en quoi la mode, à l’heure de la mort du Père, s’inscrit dans une temporalité en proie à l’objet a faite de stases, de surprises, de surgissements… L’une des questions qui se pose est de savoir si la période actuelle ne donne pas à voir une poussée du réel dans la mode, une montée de ce que le corps peut avoir d’inquiétant, dans les images qu’elle diffuse, succédant à une mode antérieure qui semblait promettre un idéal pour tous. 

La dernière rencontre a eu lieu le 1er janvier à 18h, au 76 rue des Saints-Pères. 

Membres du vecteur : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Isabelle Lebihan, Marie Faucher-Desjardins, Elisabetta Milan Fournier, Ana Dussert, Baptiste Jacomino (coordinateur).

Contact : corpsy@enversdeparis.org

VECTEUR PSYNEMA

La prochaine projection/débat organisée par le vecteur Psynéma aura lieu le 1er février 2025, au Patronage Laïque Jules Vallès, Paris 15e. Il s’agira du film Le festin de Babette réalisé par Gabriel Axel en 1987, inspiré d’une nouvelle de Karen Blixen.

Inscription ici : https://www.patronagelaique.eu/agenda-cine-debats

Notre vecteur est ouvert à toute personne qui désire articuler la psychanalyse et le cinéma. 

Notre prochaine réunion de travail aura lieu le 16 janvier 2025, vers 20h à Montparnasse.

Nous contacter : vecteur.psynema@gmail.com

VECTEUR CLINIQUE ET ADDICTIONS

La prochaine Conversation « Clinique et addictions » aura lieu mercredi 8 janvier. Claudio Maino s’interrogera, à partir de la clinique, sur la relation commune entre la toxicomanie et deux des passions que Lacan a isolées dans le Séminaire, « Les Non-dupes errent » : l’amour et la haine.

Renseignements et inscriptions sur : addicta.org/conversations 

VECTEUR THÉATRE


pièce de David Geselson mêlant histoire des ancêtres et histoires intimes, au théâtre du Rond-Point, le dimanche 9 février à 15h. Une rencontre aura lieu à l’issue du spectacle, avec David Geselson, le metteur en scène et Dalila Arpin, animée par Olivia Bellanco. Vous pouvez réserver vos places sur la billetterie du théâtre du Rond-Point, avec le code préférentiel COLLECTIFPSY.

Contact : theatreetpsychanalyse@gmail.com.

Le dernier numéro de notre bulletin, Horizon 69, est disponible à la librairie de l’ECF. Pour l’achat on-line : https://www.ecf-echoppe.com/produit/dans-la-jungle-du-numerique/

En vous attendant nombreux aux rendez-vous et aux événements organisés par L’Envers de Paris, je vous souhaite, de nouveau une très belle année 2025.

Cinzia Crosali
Directrice de L’Envers de Paris

Chantal Thomas : du sens à la résonnance

Chantal Thomas : du sens à la résonnance

par Marie-Christine Baillehache

Chantal Thomas : du sens à la résonnance
Le secret du Journal de Nage

En 2021, C. Thomas commence l’écriture de son journal intime et se fait attentive aux sentiments intenses, fragmentaires et aux idées floues, éparses qui la traversent. Elle les travaille avec des mots et des images pour les sauver de l’incohérence, du non-sens et de l’oubli. Elle précise, limite et fixe les fragments de pensées et d’émotions qui lui arrivent dans un présent fugitif et refuse l’anecdote et le factuel. Par son effort symbolique et imaginaire, elle construit un assemblage où chaque fragment n’est pas clos sur lui-même mais reste en lien d’échos et de répétitions avec les autres fragments. En amarrant et orientant l’écriture de cet assemblage de fragments au S1 Nage, elle en noue les images éparses, fugitives, inoubliables à des mots choisis et compose l’unité imaginaire et symbolique d’un autoportrait qu’elle titre Journal de Nage.

Ce signifiant Nage, elle le choisit en référence au corps de son Autre maternel. « Je commence ma saison des bains avec la plage fréquentée par ma mère. Avec elle, donc. Avec son corps de jeune fille, la rapidité de ses gestes, sa spontanéité. Elle me pousse à écrire plus vite d’un seul jet. A me jeter dans le langage comme elle se jetait à l’eau.[1]» Ce S1 Nage est « un signifiant représentatif dans l’Autre[2]» qui stabilise et limite les idées et les éprouvés insistant et agitant confusément tout son corps. Il traite la jouissance en lui assurant une « normalisation libidinale […] [qui est] en opposition à la turbulence de mouvements dont [elle] s’éprouve l’animer[3]». Par son écriture, C. Thomas renoue avec l’expérience constitutive du stade du miroir dans sa double fonction de cerner le corps jouissant du sujet dans une forme visible qui est en extériorité à lui-même et qui est élevée à la hauteur du signifiant. Écrire, c’est plonger dans l’eau de sa jouissance de corps et l’accrocher à un S1 ayant un effet de castration limitative et d’un plus-de-vie. Son art littéraire met en lumière que « le support fondamental des images du corps des autres et du corps propre est le Nom-du-Père.[4]» Son Journal de Nage crée un autoportrait révélant que « le secret de l’image, le secret du champ visuel, c’est la castration.[5]» 

Le corps jouissant du Journal de Nage 

Avec cet effet de castration du signifiant Nage sur la jouissance retenue dans l’image, C. Thomas donne par là même à sa jouissance de corps « l’armure enfin assumée d’une identité aliénante[6]» et « donne existence à ce qui ne se présente et ne se représente pas, c’est-à-dire le manque[7]». Ce manque qui n’est pas pris dans l’image visible et le signifiant dicible est occupé par un objet de corps qui satisfait un plus-de-vie. Courant, insaisissable, entre les signifiants, cet objet est un plus-de-jouir « répondant au désir[8]» en appelant au sens. Encrée au S1 Nage, l’écriture de C. Thomas produit un effet de castration limitant sa jouissance diffuse de corps et met en jeu son plus-de-jouir (a) radicalement énigmatique. L’être et le corps jouissant qu’elle lui donne est indissociablement lié à l’Autre « qui entérine le sens de ce qui est dit et du désir[9]».

Dans son tout dernier enseignement, Lacan met au premier plan la jouissance qui est « celle du corps qu’on appelle le corps propre et qui est le corps de l’Un. Il s’agit d’une jouissance qui est primaire au sens où il n’est que secondaire qu’elle soit l’objet d’un interdit[10]». Cette jouissance du corps propre est produite par un signifiant qui fait évènement de jouissance dans le corps. C. Thomas fait directement dépendre son écriture de son Journal de Nage d’une phrase marquante lue dans le Journal de Kafka. Dans son combat pour résister au « désespoir de son corps[11]», Kafka écrit : « l’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. Après-midi piscine[12] ». Cette phrase frappante ouvre son corps au mystère du « grand bain des sensations[13]» et c’est ce corps qui se jouit qu’elle noue à son écriture pour qu’elle ait un ton, un rythme, des résonnances habités par une sensualité réelle.


[1] Thomas C., Journal de Nage, Seuil, éd. Points, 2022, p. 29.
[2] Miller J.-A., « L’image du corps en psychanalyse », La Cause freudienne, n o 68, 2008, p. 99.
[3] Lacan J., « Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 94-95.
[4] Miller J.-A., « L’image du corps en psychanalyse », op. cit., p. 98.
[5] Ibid., p. 100.
[6] Lacan J., « Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je », op. cit., p. 97.
[7] Miller J.-A., « L’image du corps en psychanalyse », op. cit., p. 116.
[8] Ibid., p. 121.
[9] Ibid.
[10] Ibid.
[11] Thomas C., Journal de Nage, op. cit., p. 21.
[12] Ibid., p. 22.
[13] Ibid., p. 100-101.

DU CORPS AU SEMBLANT, AVEC OU SANS LA TECHNOLOGIE NUMÉRIQUE

DU CORPS AU SEMBLANT, AVEC OU SANS LA TECHNOLOGIE NUMÉRIQUE

par René FIORI

DU CORPS AU SEMBLANT, AVEC OU SANS LA TECHNOLOGIE NUMÉRIQUE

Au XIX siècle on pouvait, dans une foire, s’étonner d’écouter une voix enregistrée, émanant d’un fil muni d’un cornet qu’on portait à l’oreille. Suivront l’invention du gramophone et du téléphone. Freud évoque ces inventions et l’accent mis sur ces objets techniques au détriment de la satisfaction subjective[1].

Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, à toute heure, et en quelque endroit que ce soit, nous pouvons contacter la personne de notre choix, et être contactée par elle, son et image compris.[2]

Si étroitement liés sur un même écran, le son, ou plutôt, la parole, et l’image, ont-ils pour autant le même statut ?

Voix sans double

La parole est symbolique en ce qu’elle est présence/absence de l’objet. Celle-ci, communiquée et entendue à distance grâce à la technique, nous voici, par là-même, aussi bien accoutumés à la présence/absence de l’interlocuteur. Lacan disait de l’interlocution au téléphone, que “le côté coeur, la conviction agissante d’individu à individu passe intégralement”[3]. La restitution de la parole par voie technique se passe du contexte environnemental où elle se produit. Au téléphone, nous n’avons aucune image. Elle reste, de structure, symbolique, qu’elle soit reçue en présence ou à distance. Et nous n’avons aucune peine à l’attribuer à la personne qui nous contacte. Aussi, la voix, sans présence corporelle, mais prise cependant dans le discours de la science, ne nous déconcerte plus. Pour autant nous avons du mal à la qualifier d’objet virtuel. Est plutôt virtuelle l’absence de la personne d’où elle émane, absence dont nous savons qu’elle peut se réaliser, à tout moment, en une présence, une fois franchie la distance qui nous en sépare. La voix qui porte ainsi la parole demeure un objet réel, elle en conserve la qualité, malgré sa décomposition en ondes physiques et leur recomposition, tel le médicament générique au principe actif identique à l’original. La voix n’a pas de double, lorsqu’une fois captée et émise, elle est transmise et entendue en temps réel par l’interlocuteur.

L’image virtuelle, dégradation de la présence.

La qualité de virtuel est par contre facilement rapportable à l’image. Pensons aussi qu’elle peut se rattacher à l’écriture phonétique. L’écriture est le tracé réel d’une virtualité, celle qui peut, à tout moment, à l’initiative du sujet lecteur, se réaliser phonétiquement en parole. Dans le même temps, elle en est une des mémoires symboliques. L’écriture transporte la phoné.[4]

L’image virtuelle, n’est pas, comme la voix, recomposition. Elle ne recompose pas la présence d’un corps. Elle est extraction technique, transposition des ondes de l’image produite par ce corps pour être ensuite transmise à distance et rendue télé-visualisable. L’image virtuelle est la doublure technologique de la présence du corps qu’elle représente. S’agissant de l’entretien analytique, elle est monstration, exhibition à l’écran, de cette présence, mais dégradée.

Soustraction du semblant

Cette dégradation touche plus particulièrement l’analyste. Car, de son corps en présence, à l’image, il y a déperdition. De l’un à l’autre il y a soustraction du semblant, de l’analyste comme semblant d’objet a. Le semblant n’a pas de longueurs d’ondes comme l’image ou le son ! Le semblant d’objet a, soit la position prise par l’analyste, échappe à la captation technique. Le semblant d’objet a attient à son corps comme présence, un corps évoluant dans son propre espace. “J’ai dit que l’objet a est un semblant d’être”.[5]

Pour cette cure dont la durée fut de deux ans et demi, une des coupures essentielles pour cette analysante, conjointement à la fin de séance, a été que les entretiens se déroulent, sans image, par téléphone. L’accent étant ainsi mis sur la parole symbolique et sa coupure, l’image du corps s’avérant impossible pour ce sujet. L’analysant a pu ainsi alors loger, dans ce manque du symbolique, son propre vide forclusif régulant, dans cette intersection, une libido débordante pour la localiser dans la voix, tout en étant en mesure de valider la fin de la séance proposée par l’analyste.

Lacan dans le Séminaire …Ou pire, formule que l’analyste occupe la position de semblant, lui permettant ainsi d’autoriser, sans dégâts, l’énonciation de l’analysant où gîte sa jouissance[6]. Ce semblant, précise-t-il, doit être manifeste, comme le masque de la scène grecque, pour pouvoir être le porte-voix de cette énonciation. Jacques Alain Miller, le reprend sur le versant du semblant d’objet a, place que doit tenir l’analyste.” ..l’analyste est en position de voir par-dessus l’épaule du patient, le fantasme qui l’oriente et qu’il a intérêt, pour tenir sa place d’objet a, à savoir quel objet c’est”’[7]. Si, comme l’a déclaré Antonio Di Ciaccia aux dernières journées de l’Ecole de la cause Freudienne[8], des séquences thérapeutiques peuvent être conduites par internet, il est par contre difficile de l’envisager pour une cure analytique.


[1] Freud S., Malaise dans la civilisation, Paris, Puf, 1971
[2] Le 30 novembre 2024 s’est tenu un après-midi organisée par l’APSI ( Associazione Psicologi Italiani in Francia) conjointement avec le RECIF ( Rete di Ricercatori Italiani in Francia) sous le titre “ La clinique à l’épreuve de l’innovation” : Le puissant essor du numérique ne pouvait laisser indifférents les psychologues, les chercheurs et les professionnels du monde social et éducatif. Les nouvelles technologies, les dispositifs d’Intelligence Artificielle, capables de « dialoguer » avec les humains, nous fascinent et nous intriguent, mais en même temps nous inquiètent et nous poussent à nous interroger sur les répercussions que cette révolution dans notre époque a et aura sur nos vies ; ils nous poussent aussi à nous interroger sur les possibles relations de dépendance, de soumission, de domination qui peuvent en découler.  Conscients que ce nouveau monde nous appartient et est destiné à grandir, nous nous demandons dans ce webinaire comment les nouvelles technologies peuvent s’intégrer à notre travail de psychologues, d’universitaires, mais aussi de parents, d’éducateurs ou de simples citoyens. Sera-t-il vraiment possible de remplacer bon nombre de ces fonctions relationnelles et sociales par des robots intelligents et parlants ? Loin de diaboliser la révolution numérique, nous souhaitons réfléchir aux transformations produites dans notre mode de vie quotidien et surtout comprendre quelle est la valeur et l’espace de la spécificité véritablement humaine pour nous dans ce nouveau monde.
[3] Lacan S., Le Séminaire, Livre II, Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1978, p.205
[4] Lacan S., L’identification, Séminaire IX, inédit, séance du 10 janvier 1962
[5] Lacan J., Le Séminaire, Livre XX, Encore, Paris, Seuil, 1978, p.91
[6] Lacan J., …Ou pire, op. cit., p.172
[7] Miller J-A, “De la fin de l’analyse dans la théorie de Lacan”, Quarto N°7, Décembre 1991, p.22
[8] Phrases marquantes, 54èmes journées d’études de l’Ecole de la Cause Freudienne, 16/17 novembre 2024

ÉDITO DÉCEMBRE 2024

ÉDITO DÉCEMBRE 2024

Cinzia Crosali,

Directrice

Chers membres et amis de L’Envers de Paris,

Les 54es journées de l’École de Cause freudienne se sont terminées depuis peu avec succès et leur richesse clinique et théorique est maintenue vivante afin de poursuivre la réflexion et l’étude de la psychanalyse au sein de notre association. Notre recherche, en collaboration avec l’ACF Île-de-France, se resserre, de façon toujours plus précise autour du thème : Fantasmes contemporains du corps, qui nous guidera le long de la prochaine année. Jacques-Alain Miller dans « Propos sur La logique du fantasme [1] » isole trois statuts de fantasmes : le fantasme comme rêverie, le fantasme comme moyen de jouissance – comme dans le scénario qui accompagne la masturbation – et le fantasme inconscient, c’est-à-dire : « le fantasme dit fondamental, [qui] donne son cadre à toute la vie mentale du sujet [2] ».

Nous nous interrogeons sur comment la modernité, les avancées de la science et les nouveaux styles de vie nourrissent et participent aux fantasmes contemporains du corps. Jamais comme dans notre époque envahie par le virtuel et par l’Intelligence Artificielle, la question du corps n’est si centrale et insistante dans le dire analysant. Nous en écoutons également l’écho, ce mois de décembre, dans le travail des vecteurs de l’Envers de Paris. À la suite de cette newsletter, vous trouverez le programme de nos activités qui ne manquera pas de vous surprendre et de vous inviter à des moments marquants. 

1. Miller J-A., « Propos sur La Logique du fantasme », La Cause du Désir, n° 114, juillet 2023, p. 69.
2. Ibid.

***

CARTELS

Si vous n’avez pas pu venir à la soirée des cartels et vous inscrire au tirage au sort, il n’est pas trop tard pour « faire cartel ». Vous pouvez encore faire une demande, par exemple : « je cherche un cartel » ou « nous souhaitons constituer un cartel, mais il nous manque une ou deux personnes »… N’hésitez plus à écrire votre demande par mail, je tâcherai de vous mettre en relation avec d’autres cartellisants, dès que possible.

Adresse mail :

enversdeparis-cartels@causefreudienne.org

Stéphanie Lavigne.

VECTEUR LECTURES FREUDIENNES

Nous continuons de traduire l’article que Freud écrit en 1919 : « Ein Kind wird geschlagen -Un enfant est battu ». Dans ce dernier paragraphe travaillé, Freud continue de s’interroger sur l’origine de « la conscience de culpabilité ». Il l’articule en partie à l’onanisme précoce, mais insiste : la conscience de culpabilité vient principalement du fantasme d’être battu, lui-même issu du complexe d’Œdipe. On pourrait s’avancer à dire que l’actualité : menaces de guerre réitérées, dénonciations de viol peut parfois illustrer ce fantasme d’être battu. 

Nous nous retrouverons chez Susanne Hommel le mercredi 11 décembre à 21h.contact lectures-freudiennes@enversdeparis.org

SEMINARIO LATINO

En nous appuyant sur l’invitation de Lacan à ce que l’analyste puisse « rejoindre à son horizon la subjectivité de son époque » et sur sa proposition « l’inconscient, c’est la politique », nous nous interrogerons sur les effets de l’Intelligence Artificielle sur les liens sociaux, intrinsèquement liés aux discours politique, économique, écologique, ainsi que sur ce qui émerge dans le discours analysant à ce sujet. Le rapport des êtres parlants au « techno » et au numérique annonce un point de non-retour en ce qui concerne la subjectivité de notre époque et notre clinique en témoigne.

Soirée en espagnol et par Zoom ! Places limitées.

Pour y participer :

https://us05web.zoom.us/j/87665620979?pwd=3mzRBj6iOOcGzmDSNZBhJM0d2EUerk.1

Coordination : Andra Zūniga Lopez

Responsables : Flavia Hofstetter et Nayahra Reis

Contact : seminario-latino-de-paris@enversdeparis.org

VECTEUR LECTURES CLINIQUES

Ce vecteur fonctionne par cycle de deux ans articulés autour d’un thème et propose une lecture de textes de référence (S. Freud, J. Lacan, J.-A. Miller, É. Laurent…) sur la pratique d’orientation lacanienne. Nous faisons le pari que cette lecture à plusieurs aide à découvrir et à redécouvrir de quoi est faite la boussole de la clinique lacanienne. Nous avons à cœur de faire des liens et des allers-retours entre les textes et la pratique des participants qui y exposent des cas cliniques.

La seconde année du cycle 2023-2025 sur « La clinique différentielle » s’est ouverte en octobre pour une année scolaire, jusqu’en juin 2025. Durant cette période, le vecteur se réunira cinq fois, chaque fois en présence d’un invité extime, le samedi de 15h à 18 heures. Nous avons reçu en octobre Adela Bande-Alcantud et nous recevrons en décembre Ricardo Schabelman. C’est parfois la première occasion de prendre la parole, de présenter un exposé et d’en débattre à plusieurs. Pour que chacun puisse présenter son travail, le nombre de participants est limité. La commission d’organisation du vecteur est composée de : Andréa Castillo, Noa Farchi, Caroline Happiette, Pauline Préau et Sophie Ronsin.

Responsables : Caroline Happiette, Sophie Ronsin

Contact : vlc.enversdeparis@gmail.com

VECTEUR PSYCHANALYSE ET LITTERATURE

En décembre, notre vecteur continuera de démontrer comment Chantal Thomas, dans Journal de nage, conduit son lecteur à lire son écriture au-delà de son contenu sensé et imaginaire. Il dégagera dans le lieu même de sa mise en forme littéraire, son mode d’« accommodation des restes [1] ». Par ses remarques, ses questions, ses recherches annexes ou par sa propre production d’un texte écrit, chaque vecteurisant s’efforcera de mettre en lumière que son texte littéraire n’est pas qu’agencement de mots et d’images, mais touche au réel. Si C. Thomas qualifie d’« utopie [2] » de vouloir faire correspondre le signifiant et le mode de jouir de son corps, elle compte sur cette utopie pour animer son écriture même : « L’eau aujourd’hui […] m’offre bientôt […] la sensation d’une étrange familiarité. Etrange puisqu’elle est hors toute appropriation ou connaissance [3] ».

La réunion du vecteur aura lieu par Zoom le mardi 17 décembre à 20h. Pour y participer, il suffit de contacter Marie-Christine Baillehache  sur : 

litterature@enversdeparis.org

1. Lacan J., « Lituraterre », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 11.
2. Thomas C., Journal de Nage, Paris, Gallimard, 2022, p. 31.
3. Ibid.

VECTEUR LE CORPS PAS SANS LA PSYCHANALYSE

Lors de sa dernière réunion, le vecteur « Le corps pas sans la psychanalyse » a reçu le créateur de haute couture Julien Fournié et le directeur de sa compagnie, Jean-Paul Cauvin, pour parler des fantasmes du corps contemporains. Ils pointent que l’invention du prêt-à-porter a conduit à faire entrer les corps dans des normes. Ils remarquent que des clients qui peuvent financièrement se permettre de se faire faire un vêtement ajusté à leur singularité cherchent à se conformer à une image normée. Julien Fournié dit : « Moi, je hais la mode », au sens où il veut œuvrer pour que, en recourant à l’intelligence artificielle, une haute couture pour tous conduise à la multiplication de vêtements uniques. Ces éléments et le reste de la discussion nourriront la prochaine réunion du vecteur, le 4 décembre à 21h, au 76 rue des Saints-Pères.

Membres du vecteur : Geneviève Mordant, Pierre-Yves Turpin, Guido Reyna, Martine Bottin, Isabelle Lebihan, Marie Faucher-Desjardins, Elisabetta Milan Fournier, Ana Dussert, Baptiste Jacomino (coordinateur).

Contact : corpsy@enversdeparis.org

VECTEUR PSYNEMA

Le vecteur Psynéma de l’Envers de Paris vous invite en ce mois de décembre à deux rencontres cinéma-psychanalyse :

  • Le 5 décembre, au 7 Parnassiens à 20 h, autour du film La Chasse de Thomas Vintenberg.  
  • Le 7 décembre à 14h au Patronage laïque Jules Vallès, 72 Av. Félix Faure, 75015 Paris, autour du film de Andrew Lau et Alan Mak : Infernal Affairs (2002).
  • Entrée libre.

Lien pour l’inscription :

https://www.patronagelaique.eu/event-details/infernal-affairs-2002/form

Ou réservation au : 01 40 60 86 00

Argument Infernal Affairs

Ce film saisissant nous met au cœur de ce qui se tisse aujourd’hui autour du terme d’enfer. Lacan – contre Jean Paul Sartre – démontre en quoi l’enfer ne ressort pas des autres, mais du Je. Aussi bien nous montre-t-il le lien du pari pascalien avec la religion et l’instance de ce que Freud a doctriné comme l’instance du surmoi : jouer à quitte ou double avec un Autre qui n’existe pas. Tel est le paradoxe dont le film donne un éclairage subtil et percutant.

Karim Bordeau.

VECTEUR CLINIQUE ET ADDICTIONS

La prochaine Conversation Clinique & Addictions aura lieu le mercredi 4 décembre 2024. Nous discuterons le travail de Mathilde Braun : « Quelles indications, quelles coordonnées nous donnent les circonstances des premières consommations de drogue pour un sujet, celle qu’il choisira pour rendre sa vie supportable ? »

Nous verrons, avec le cas clinique qui sera présenté, qu’elles peuvent servir de boussole à l’analyste et permettre au sujet de construire un bout de savoir sur ce qui se répète à son insu. 

Renseignements et inscriptions sur : addicta.org/conversations 

VECTEUR THÉATRE

Le vecteur Théâtre et psychanalyse organise une rencontre autour de La Mouette de Tchekhov, mise en scène par Stéphane Braunschweig, le dimanche 15 décembre à 15h au théâtre de l’Odéon. La pièce sera suivie par un débat entre Stéphane Braunschweig et Bénédicte Jullien, animé par Hélène de La Bouillerie.

Vous pouvez réserver votre place en envoyant un mail à l’adresse : 

theatreetpsychanalyse@gmail.com (prix des places 34€).

Vous pouvez lire les textes d’Olivia Bellanco et de Grigory Arkhipov sur le site de l’Envers de Paris, rubrique « Théâtre ».

https://enversdeparis.org/le-vecteur-theatre/

Le dernier numéro de notre bulletin, Horizon 69, est disponible à la librairie de l’ECF. Pour l’achat on-line : https://www.ecf-echoppe.com/produit/dans-la-jungle-du-numerique/

En vous attendant nombreux aux rendez-vous et aux événements organisés par L’Envers de Paris, je vous souhaite avec le Bureau, de joyeuses et pétillantes fêtes de fin d’année. 

Cinzia Crosali
Directrice de L’Envers de Paris