Flèches pour la projection de MEMORIES OF MURDER de BONG JOON HO

Flèches pour la projection de MEMORIES OF MURDER de BONG JOON HO

Katie ABRIL

« La décision anticipe sur la certitude[1] »

Memories of Murder est un film de Bong Joon-Ho qui présente l´enquête menée par la police en Corée pour attraper un violeur et tueur en série entre 1986 et 1991. Ce film montre très bien les processus de démocratisation et d´actualisation technologiques que subit la Corée du Sud à ce moment-là. Ainsi deux policiers passionnés se trouvent face à un défi qui les dépasse à cause du peu de moyens dont ils disposent. Le détective Park, joué par Song Kan-Ho, est sûr de sa capacité à saisir l´instinct criminel par le regard du suspect, sans cet instinct « j´aurais quitté la police » dit-il. En revanche, le détective Seo, joué par Kin Sang Kyung, ne fait confiance qu´ aux documents. Alors, tous les deux travaillent sans relâche, chacun à sa façon, pour découvrir le criminel.

Non sans difficulté l´enquête avance : ils arrêtent un suspect sur lequel il y a de très forts indices de culpabilité. Qu´est-ce qui fait qu´ils vont lâcher la piste de ce criminel ? Leur besoin de certitude qu´ils ne parviennent pas à obtenir du test d´ADN, ni des aveux du témoin, ni du manque d´alibi du suspect.

Les policiers veulent une preuve incontestable avec des garanties mais grâce à Lacan nous savons qu´il n´y a pas de garanties car il n´y a pas d´Autre de l´Autre comme on peut le lire dans les Séminaires « Le désir et son interprétation » et « L’envers de la psychanalyse ».

Les deux policiers ne s´aperçoivent pas qu´ils ont toutes les preuves pour que le suspect soit condamné et qu´il s´agit de prendre la décision de l´amener en justice car c´est « la décision qui anticipe sur la certitude » . Cette décision est appuyée sur un acte de foi et non sur une certitude. En revanche, ce que montre ce film est l´essai du passage à l´acte de ces deux policiers comme un acte de désespoir.

Katie Abril, Anne Ganivet et Jessika Schlosser

Karim BORDEAU

Dans son film Memories of Murder Bong Joon Ho nous apprend un peu de ce que Jacques Lacan énonçait quant au passage à l’acte : « Aux limites du discours, en tant qu’il s’efforce de faire tenir le même semblant, il y a de temps en temps du réel. C’est ce qu’on appelle le passage à l’acte.[2]»

La façon saisissante dont le cinéaste noue la vérité, le discours scientifique et cette difficile problématique du réel, donne un juste éclairage aux formules lacaniennes qui cernent la structure de la jouissance en jeu à l’occasion de certains passages à l’acte criminels : « Parler d’un excès de libido est une formule vide de sens.[3] » Ce n’est pas nécessairement un débordement de libido qui, en effet, est aux commandes. Lacan le précise très bien : il s’agit plutôt « d’un défaut que d’un excès vital.[4] » Ce qui se manifeste par une «  froideur libidinale[5] ».

Jacques –Alain Miller nous a appris à lire ce « trou » de jouissance du côté l’événement de corps, insaisissable dans une perspective purement biologique – comme le montre très singulièrement le film.

Jessika SCHLOSSER-HANON :

« Si la psychanalyse irréalise le crime, elle ne déshumanise pas le criminel. »[6]

L’originalité de ce deuxième long-métrage de Bong Joon Ho est l’absence de fin concluante : deux policiers aux méthodes opposées (l’instinct versus la méthode) échouent à résoudre l’énigme de la vérité du tueur en série qui sévit alors. Dans les Écrits, Lacan rappelle le nouage entre le criminel et sa société, à travers son crime il la médiatise par une jouissance bien à lui. Le style du meurtrier – la sophistication avec laquelle il élabore ses crimes- est anecdotique : la trame narrative s’oriente de l’enquête qui achoppe sur les multiples façons dont on piste le tueur. Le signifiant ultime de la science et du biologique couronné par le test ADN à la fin rate à identifier clairement le tueur renvoyant le film à un dos à dos entre l’énigme[7] et les méthodes scientifiques : ce qui relève de l’objectivité et la brèche ouverte par l’impossibilité à tout contrôler. Ce film enseigne qu’il y a encore des efforts à faire pour comprendre les criminels de son époque et que l’acte demeure irréductible au biologique.

Leïla TOUATI :

« (…) dans une civilisation où l’idéal individualiste a été élevée à un degré d’affirmation jusqu’alors inconnu, les individus se trouvent tendre vers cet état où ils penseront, sentiront, feront et aimeront exactement les choses aux mêmes heures dans des portions de l’espace strictement équivalentes.[8] (…) »

Memory of Murder de Bon Joon-Ho (2003) retrace l’histoire du premier cas de criminel en série qui a horrifié la Corée du Sud dans les années 80. Le cinéaste déclare avoir été particulièrement attaché à l’idée de restituer le plus finement possible cette étrange époque que furent les années 80, avec aussi – pour cette nation de la Corée du Sud – le passage d’une dictature militaire à une démocratie néolibérale, de manière brusque et sans transition! Et si comme le dit Lacan le criminel et la société sont noués, l’émergence d’une société capitaliste et individualiste à l’américaine entraine peut-être l’apparition – systématique – de cette figure du tueur en série, comme symptôme face à l’injonction du même.

[1] Jacques Alain Miller, “Donc, la logique de la cure”, inédit, cours de 1993-1994, inédit, séance 1 décembre 1993

[2] Lacan J., Le Séminaire, livre XVIII, D’un discours qui ne serait pas du semblant, Paris, Seuil, 2006, p.33

[3] Lacan J., Ecrits, Paris, Seuil, 1966, p.148.

[4] Ibid.

[5] Ibid.

[6] J. LACAN, « Introduction théorique aux fonctions de la psychanalyse en criminologie », Ecrits, Paris, Seuil, 1966, Page 129.

[7] J. RICHARDS « La place de l’énigme dans l’expertise », LCD n°98, pages 56 à 58

[8] J.LACAN, Écrits, page 144 « Fonctions de la psychanalyse en criminologie »

ÉDITO MARS 2023

ÉDITO MARS 2023

PARISLEAKS MARS 2023

Chers Membres et Abonnés,

Le mois de mars s’annonce riche en évènements dans notre Association. Nos vecteurs sont au travail et proposent des activités qui promettent de belles découvertes. Vous trouverez ci-dessous les annonces de différents collectifs, chacun avec sa spécificité, mais tous orientés par la psychanalyse.

Le mois de mars est aussi celui de notre Assemblée Générale Ordinaire – réservée aux membres – pendant laquelle nous discuterons de nouveaux projets dans notre Association. Nous invitons les membres à s’inscrire pour y participer au local de l’ECF.

Nous profitons de l’occasion pour vous inviter à la 4ème Journée d’étude de la Fédération des Institutions de Psychanalyse appliquée (FIPA) qui aura lieu au City Center Vieux-Port, au Palais de la Bourse à Marseille et aussi en visioconférence. La Journée porte un titre pour le moins suggestif : « Comment améliorer la position du sujet. Effets thérapeutiques, effets analytiques ».

En prenant appui sur une phrase de Lacan, dans le Séminaire L’Angoisse : « Il est bien certain que notre justification comme notre devoir est d’améliorer la position du sujet » [1], les organisateurs ont élaboré un programme axé sur la clinique. Vous pourrez écouter 12 travaux cliniques issues des Institutions de la FIPA, comme les CPCT, entre autres. Les présidents de séance feront valoir le nouage – singulier à chaque fois – entre effets thérapeutiques et effets analytiques. Différence subtile, s’il en est, mais combien précieuse. Si ces deux types d’effets ne s’excluent pas, ils ne sont pas à confondre, comme l’explique l’argument de cette Journée : « Ce serait au détriment de la psychanalyse elle-même, ouvrant à sa disparition dans la masse informe des psychothérapies » [2].

Ces journées rejoignent ainsi l’une de nos missions : œuvrer à la transmission de la psychanalyse, en gardant vive sa flamme.

Contact : fipa@causefreudienne.org   //  Inscription : ici 

 

Inscrivez-vous nombreux, c’est une occasion à ne pas rater !

 

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre X, L’Angoisse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2004, p. 70.

[2] « Comment améliorer la position du sujet. Effets thérapeutiques, effets analytiques », 4ème Journée FIPA, argument.

Et, en attendant ce rendez-vous qui s’annonce enseignant, quelques nouvelles de nos vecteurs :

Vecteur Le corps, pas sans la psychanalyse nous envoie le message suivant :

« Lors de notre dernière réunion, nous avons débattu des nouveaux symptômes associés au numérique d’une façon générale, et sommes arrivés à la conclusion que le numérique est en lui-même un symptôme. Nous le préciserons lors de nos prochaines réunions, en ne perdant pas de vue les thèmes prévus pour la journée de L’Envers et l’ACF-ÎdF.

La prochaine réunion du vecteur le 14 mars sera ouverte au public au cinéma « La Pléiade » à Cachan, avec la projection du film Her de Spike Jonze, montrant un entrelacs vraisemblable et facétieux entre l’amour et le numérique. Elle sera suivie d’un débat avec le public avec notre invitée Dalila Arpin ».

Contact : corpsy@enversdeparis.org

Vecteur Lectures freudiennes :

« Nous continuons notre traduction de « Ein Kind wird geschlagen-Un enfant est battu », dans ce paragraphe soulignons que Freud se laisse enseigner par les fantasmes des femmes, tout comme il invente la psychanalyse en écoutant les femmes hystériques. Si actuellement la pente est de chercher l’origine des fantasmes de coups, Freud quant à lui vise leur issue, leur devenir. »

« Les fantasmes de coups traités ici se montrent d’abord à la fin de ce moment […] ( entre deux et cinq ans) […] donc il se pourrait bien, qu’ils aient unpréhistoire, qu’ils supportent une évolution, qu’ils correspondent à une issue finale et non à une expression initiale. Cette hypothèse est confirmée par l’analyse »[1]

Nous sommes en 1919…

Contact : lectures-freudiennes@enversdeparis.org

 

La prochaine rencontre proposée par le vecteur Théâtre et psychanalyse aura lieu le vendredi 31 mars pour un spectacle adapté du texte « Marie Madeleine », de Marguerite Yourcenar, et mis en scène par Gianni Corvi à l’Auguste théâtre. Marie-Hélène Brousse viendra discuter avec Gianni Corvi à l’issue du spectacle.

Réservations au 01 43 67 20 47. Tarif préférentiel de 20 € en appelant au nom de L’Envers de Paris.

Vous pouvez également noter dans vos agendas « Némésis » d’après Philippe Roth le dimanche 16 avril à 15h au théâtre de l’Odéon, mis en scène par Tiphaine Raffier et suivi d’un débat avec France Jaigu.

Contact : theatre@enversdeparis.org

 

Vecteur Lectures cliniques :

Le travail théorico-clinique continue et nous allons nous réunir le mois de mars autour de 3 textes, l’un clinique et 2 lectures différentes sur un chapitre du Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, le chapitre « Présence de l’analyste ».

Pour le cas clinique Solène Philippon nous présente un cas où on peut déceler les prémisses du moment où le transfert peut s’amorcer. La question tourne autour du « signifiants du transfert », expression que Lacan utilise dans sa « Proposition sur le psychanalyste de l’école ».[i]

Pour les lectures théoriques, Nadine Daquin parcourt le chapitre sur « La présence de l’analyste » et elle pointe une ouverture, à partir de ce chapitre, à la question du transfert réel, différent du transfert imaginaire et du transfert symbolique.

La deuxième lecture sera faite par Antonio Almeida. « Le transfert est ce qui permet l’existence de la “présence de l’analyste”, c’est-à-dire qu’elle est une manifestation de l’inconscient » nous rappelle-t-il et questionne « la présence de l’analyste » alors que la virtualisation du corps par le numérique nous plonge dans des questions très actuelles qui vont de la pratique de séance vidéo, jusqu’un nouveau rapport au corps dans le monde actuel.

Contact : clinique-lacan@enversdeparis.org

 

Le vecteur Addictions nous informe que le collectif TyA s’est réuni lundi 6 mars 2023 autour de la présentation clinique de Tomas Verger : « S’adopter soi-même ».

Contact : addicta.org/conversations

Quant au vecteur Psynéma, leur réunion a eu lieu jeudi 9 mars pour préparer la prochaine projection du 01/04/23 : Take Shelter de Jeff Nichols.

Contact : psynema@enversdeparis.org

 

Le Vecteur Psychanalyse et Littérature nous fait parvenir un texte de présentation :

Comme elle commencera son roman La Honte (1997) par un événement de jouissance innommable : « Mon père a voulu tuer ma mère un dimanche de juin, au début de l’après-midi. » [2], Annie Ernaux fait débuter son roman Passion simple (1991) par la projection « bouleversante » d’un film « classé X » dont elle fait dépendre son écriture littéraire : « Il m’a semblé que l’écriture devrait tendre à cela, cette impression que provoque la scène de l’acte sexuel, cette angoisse et cette stupeur, une suspension du jugement moral. »[3] Cette jouissance énigmatique qui est en jeu dans le rapport entre une femme et un homme et qui ne rentre pas dans le langage est ce qui pour Annie Ernaux conditionne et justifie son écriture romanesque. Avec Passion simple, elle écrit sa propre expérience d’une passion amoureuse inexplicable qui la pousse à ne plus rien faire d’autre « qu’attendre un homme »[4]. Chaque rencontre avec cet homme délimite « un espace de temps » où elle est « sûre qu’il n’y avait jamais rien eu de plus important dans [sa] vie, ni avoir des enfants, ni réussir des concours, ni voyager loin, que cela, être au lit avec cet homme au milieu de l’après-midi. »[5]  C’est à l’effet de passion, que sa rencontre avec le désir de cet homme pour elle, qu’elle suspend sa vie toute entière et c’est ce suspens que son écriture tente de fixer en « notant en désordre les détails de cette rencontre. » [6]

« Aussitôt après son départ, une immense fatigue me pétrifiait. Je ne rangeais pas tout de suite. Je contemplais les verres, les assiettes avec des restes, le cendrier plein, les vêtements, les pièces de lingerie, éparpillés dans le couloir, la chambre, les draps pendant sur la moquette. […] tout objet signifiait un geste, un moment, qui composait un tableau dont la force et la douleur ne seront jamais atteintes pour moi par aucun autre dans un musée. » [7]

Par son écriture, Annie Ernaux traite dans les moindres détails sa propre jouissance de corps qui suspend ce qui d’habitude ordonne sa vie, l’assume et se l’approprie comme constitutive de sa propre histoire. Son autobiographie romanesque est celle qu’elle invente avec sa propre langue littéraire concrète, précise, « plate ». En écrivant La Honte et Passion simple, elle cherche à faire passer la jouissance d’un corps au langage et elle produit une écriture novatrice et singulière dans laquelle les perturbations et les objets en pièces détachées sont plus importants que la cohérence du récit romanesque. Ainsi, son art littéraire éclaire-t-il cette recommandation de J.-A. Miller, d’« ajouter, au terme de réalité, celui de réel, pour désigner l’autre réalité qui vient perturber le récit de la réalité, l’autre réalité qui vient faire émergence par morceaux, par pièces détachées. » [8]

Notre vecteur se réunira le mardi 14 mars à 20h par Zoom. Isabela Otechar nous présentera sa lecture du roman d’Annie Ernaux Passion simple orientée par le texte de J.-A. Miller « Les prisons de la jouissance » paru dans La Cause freudienne, n° 69.

Contact : litterature@enversdeparis.org

 

En espérant de vous revoir dans nos activités,

Dalila Arpin

Directrice de L’Envers de Paris

 

[1] Citation provenant de la traduction en cours du texte de Freud, que le vecteur prépare actuellement.

[2] Ernaux A., La Honte, Paris, Gallimard, 1997, p. 13.

[3] Ernaux A., Passion simple, Paris, Gallimard, 1991, p. 11-12.

[4] Ibid., p. 13.

[5] Ibid., p. 19.

[6] Ibid., p. 18.

[7] Ibid., p. 20.

[8] Miller J.-A., « L’orientation lacanienne. Choses de finesse en psychanalyse », enseignement prononcé dans le cadre du département de psychanalyse de l’université Paris VIII, cours du 18 mars 2009, inédit.

 

[i] Lacan J., « Proposition sur le Psychanalyste de l’École », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 248.

ÉDITO OCTOBRE 2022

ÉDITO OCTOBRE 2022

PARISLEAKS OCTOBRE 2022

Le mois d’octobre est, pour l’Envers de Paris et l’ACF Ile-de-France, le mois de la soirée des cartels. Une fois par an, une soirée est organisée autour d’un thème qui résonne avec les thèmes des Journées de l’École de la Cause Freudienne et devient dès lors, préparatoire. Mais pas seulement. C’est aussi l’occasion de faire savoir que le dispositif inventé par Lacan, «Quatre se choisissent pour travailler plus un… » garde tout son élan au sein de nos associations. Cette année, le choix de la commission a été de faire la soirée uniquement en présentiel, de telle sorte qu’après le tirage au sort, les cartelisants réunis par le fait du hasard puissent se rencontrer. Le 13 octobre, la soirée, concoctée par la Commission des cartels de l’Envers de Paris, de l’ACF Ile-de-France et le Délégué aux cartels de l’ECF, Dominique Corpelet, a trouvé un titre évocateur : « Dés-amours de l’inconscient ». Deux travaux issus des cartels ont été présentés afin de mettre au travail le thème des J52 « Je suis ce que je dis. Dénis contemporains de l’inconscient ». Les deux intervenantes, Flavia Hoffsteter et Mariana Cannolle ont fait résonner cette question si contemporaine à la lumière des trouvailles de leurs projets de cartel respectifs. Notre invitée et extime, Marie-Hélène Blancard est intervenue pour faire ressortir les éléments clés de ce sujet.
L’évènement annuel de l’École de la Cause Freudienne, les 52èmes Journées d’étude, approche et nous vous invitons à vous inscrire. Elles auront lieu par Zoom, ce qui vous permettra de les suivre où que vous soyez. N’oubliez pas de vous inscrire à l’adresse suivante :
https://events.causefreudienne.org/journees-ecf/131-147-je-suis-ce-que-je-dis-denis-contemporains-de-l-inconscient.html#/26-type_d_inscription-a_titre_individuel

Nous vous souhaitons un bel automne, en vous joignant aux activités de nos Vecteurs !

Lors de la dernière réunion du Vecteur « Le corps, pas sans la psychanalyse », a discuté autour d’une mise en rapport de la pudeur et de la voix à partir d’une lecture du livre de Mathieu Gallet « Le nouveau pouvoir de la voix. Comment l’audio va s’imposer à l’ère digitale ». Le choix a été de revenir à cette question à partir de ce que montre le film « Her » de Spike Jonze qui pose de manière très pertinente le problème de ce que voile la voix chez l’être parlant (dans ce film il s’agit d’une voix virtuelle associée à un algorithme d’intelligence artificielle) et pour son corps dans son rapport à la réalité.
Nous continuerons notre réflexion lors de notre prochaine réunion qui aura lieu le mercredi 19 octobre à Cachan => Geneviève Mordant

Vecteur Psychanalyse et Littérature
Responsable Marie-Christine Baillehache.
« Après avoir démontré comment A. Ernaux adosse son écriture sur une « autobiographie vide »[1] liée pour elle à l’inconscient et à la sexualité traumatique, nous poursuivrons notre recherche sur son travail d’écriture tel qu’elle le déplie dans son journal tenu de 1982 à 2022, L’Atelier Noir. Elle y révèle que l’écriture est cet effort incessant, ne reculant pas devant « les éléments chaotiques, les tourments préalables, […] toute cette peine obscure, dépourvue de la grandeur qu’on prête à la création littéraire » [2], afin de produire, « au jour le jour dans la solitude »[3] , sa propre langue vivante, impliquée et non dépourvue d’une prise de risque scandaleuse. « Il y a néanmoins quelque chose de dangereux, voire d’impudique, à dévoiler ainsi les traces d’un corps-à-corps avec l’écriture. […] Non pas à cause des références aux êtres, lieux et événements de ma vie qui s’y trouvent […] mais de la mise à nu de mes processus d’écriture, de mes obsessions. De l’aveu sans détour d’une volonté, d’une ambition : faire advenir un peu de vérité »[4]. Nous prendrons la mesure de son effort d’énonciation « venu des profondeurs, de [ses] désirs »[5] en continuant de travailler son roman La Honte ».
Notre prochaine réunion se tiendra par Zoom le mardi 25 novembre à 20h.
Notre Vecteur reste ouvert à qui désire cerner avec la psychanalyse l’intime énigmatique que l’écriture d’A. Ernaux dépose dans l’espace publique d’un livre.
Contact => M-C Baillehache

Le Vecteur Lectures Freudiennes nous fait savoir :
« Nous continuons de traduire «Ein Kind wird geschlagen-Un enfant est battu ». Dans ce dernier passage Freud pose la contingence et l’articulation de ce qu’il nomme :
« fixierendes Ereignis – événement de fixation », Lacan parle d’évènement de corps. Freud évoque : un évènement « issu de l’enfance » qui produira un accroc à vie.

« …/… les impressions qui fixent toutes force traumatique…/…elles étaient le plus souvent banales…/… on ne pouvait pas dire pourquoi la tendance sexuelle s’était fixée, justement à elles …/…elles avaient, même si c’est par hasard, offert à la composante sexuelle hâtive et prête à bondir l’occasion d’une accroche … »

Nous nous retrouverons le mardi 8 novembre à 21h chez Susanne Hommel.

Voici un petit mot concernant le Vecteur des Lectures Cliniques :
“Cette année, le vecteur va consacrer son travail à l’étude des textes de Sigmund Freud, de Jacques Lacan et de Jacques-Alain Miller sur le transfert. À chaque réunion, deux membres du vecteur vont mettre en relief le questionnement suscité par le texte étudié qui va servir pour le point du départ de nos discussions. La clinique sous transfert sera la clef d’élaboration et de présentation des cas cliniques que nous discuterons.
Nous allons entamer la deuxième (et dernière année) du présent cycle de notre Vecteur le mardi 18 octobre par une soirée de présentation et poursuivre le samedi 26 novembre.”

Le 9 octobre au théâtre de l’Odéon, le collectif Théâtre et psychanalyse organisait un événement préparatoire aux J52, autour de la pièce « Jour de joie » de Arne Lygre, pièce qui tourne autour du vacillement d’un « moi » qui a décidé de disparaître. Une rencontre avec Stéphane Braunschweig, metteur en scène et directeur du théâtre de l’Odéon et Lilia Mahjoub a eu lieu à l’issue de la pièce, animée par Hélène de La Bouillerie. Une captation sonore du débat a été réalisée et sera prochainement mise en ligne sur le site du théâtre de l’Odéon.
Notre prochain événement aura lieu le vendredi 11 novembre à 20h, pour une représentation de « Combat de nègre et de chiens », de Bernard-Marie Koltès, pièce mise en scène par Mathieu Boisliveau au théâtre de la Bastille. Pascal Pernot a accepté notre invitation de venir débattre avec le metteur en scène à l’issue du spectacle. Vous pouvez réserver votre place à un tarif préférentiel de 19€ en appelant au nom de l’Envers de Paris au : téléphone.
Vous pouvez déjà réserver votre soirée du vendredi 2 décembre à 20h30 pour venir assister à la pièce « Deux amis » de Pascal Rambert avec Charles Berling et Stanislas Nordey, au théâtre du Rond-Point ».

Le Vecteur Psynéma présente au Patronage Laïque le film « Le rideau déchirée » d’Alfred Hitchcock, samedi 15 octobre à 14h. Le débat sera animé par Anne-Ganivet Poumellec, et l’entrée est libre et gratuite. Cette activité s’inscrit en tant que préparatoire aux J52.

Le Seminario Latino organise une soirée sous le thème « La pudeur et l’indicible du corps », avec les interventions d’Ariel Altman et Flavia Hofstetter. Elle compte avec Ariane Chottin, éditrice en chef d’Horizon, la publication de l’Envers de Paris. La soirée aura lieu le lundi 17 octobre à 21h à la Maison d’Amérique Latine. L’entrée est libre est gratuite.

Nous vous attendons nombreux !
A bientôt,

Dalila Arpin,
Directrice de l’Envers de Paris

[1] Annie Ernaux, L’Atelier Noir, Paris, Ed. Gallimard, 2022, p. 16.
[2] Idem., p. 18.
[3] Ibid.
[4] Ibid.
[5] Idem, p. 55.

ÉDITO SEPTEMBRE 2022

ÉDITO SEPTEMBRE 2022

PARISLEAKS
SEPTEMBRE 2022

Après la parenthèse estivale, l’Envers de Paris reprend ses activités. ParisLeaks est là pour vous convier à rejoindre le vecteur de votre choix et à participer à une série d’activités.
Les 52èmes Journées de l’École de la Cause Freudienne, « Je suis ce que je dis. Dénis contemporains de l’inconscient » auront lieu par Zoom et elles s’étendront sur deux jours. Samedi 19 novembre les participants pourront s’inscrire à des salles simultanées, où des cas cliniques seront présentés et discutés. Dimanche 20 novembre, se dérouleront les Plénières, où ce thème d’une grande actualité sera déployé. Les inscriptions sont déjà ouvertes, en suivant ce lien :
https://events.causefreudienne.org/journees-ecf/131-147-je-suis-ce-que-je-dis-denis-contemporains-de-l-inconscient.html#/26-type_d_inscription-a_titre_individuel

 

Au mois d’octobre, nous vous invitons à participer à la Soirée de rentrée des cartels, le 13 octobre à 21h, au local de l’ECF, 1, rue Huysmans, 75006 Paris. Marianne Cannole et Flavia Hofstetter présenteront des contributions issues de ce dispositif. Marie-Hélène Blancard, membre de l’ECF, sera notre invitée pour le débat. Cette soirée est organisée avec l’ACF Paris Ile-France. Elle a pour titre : « Des-amours de l’inconscient ». Ce thème nous permettra d’explorer le thème des 52èmes Journées de l’ECF. La soirée aura lieu uniquement en présentiel, sur inscription préalable à l’adresse :

enversdeparis-cartels@causefreudienne.org

Elle sera suivie d’un tirage au sort, pour ceux qui souhaitent constituer un cartel. Venez nombreux !

Concernant les Vecteurs de l’Envers de Paris, voici les premiers rendez-vous fort intéressants :

Le Vecteur Théâtre invite à la mise en scène de « Jours de joie », d’Arne Lygre, le dimanche 9 octobre à 15h, au Théâtre de l’Odéon, Place de l’Odéon, 75006. La représentation sera suivie d’un débat animé par Lilia Mahjoub, membre de l’ECF. Cette activité s’inscrit en tant que rencontre préparatoire aux 52èmes Journées de l’École de la Cause Freudienne.

Le Vecteur Psynéma annonce la projection du film « Le rideau déchiré » d’Alfred Hitchcock, au Patronage Laïque, le 15 octobre, à 14H et il se réunira le 9 octobre, à 20h pour préparer cette activité.

Le Vecteur Psychanalyse et Littérature nous fait parvenir l’annonce suivante :
« Durant son année d’étude 2022-2023, le Vecteur Psychanalyse et Littérature dépliera comment l’œuvre littéraire d’Annie Ernaux éclaire la psychanalyse par son choix d’une « écriture plate » et par sa visée de sauver de l’effacement et de faire exister les traces politiques et érotiques d’une vie humaine ayant eu un corps jouissant.
Pour sa rentrée de Septembre, Antonio Almedia nous présentera sa lecture singulière du roman autobiographique d’A. Ernaux La Honte (1997). Dans ce livre, par l’écriture même d’un geste meurtrier de son père et d’une chemise-de-nuit tachée de sa mère, A. Ernaux donne à la jouissance de corps en excès sa dignité signifiante. L’article de J.-A. Miller Note sur la honte (2002) sera notre référence d’orientation lacanienne. Le Vecteur se réunira par Zoom le Mardi 27 Septembre à 20h. Il reste ouvert et accueille ceux qui désirent savoir et partager en quoi la littérature rejoint ce que Lacan et J.-A. Miller nous enseignent. Il suffit pour cela de contacter : M-C Baillehache ».

Le Vecteur TYA annonce son programme de l’année 2022-2023 :
“Les Conversations proposent chaque mois un exposé suivi d’un débat, en présence, à Paris, centré sur la clinique des addictions. Le champ de ladite « addictologie » a été depuis longtemps constitué dans une tentative de scientifisation illusoire car elle n’était que numérisation (voir par exemple sur ce site : Addictologie). Il est temps de reconquérir ce champ par la clinique et la singularité. Nous proposons aux travailleurs concernés par ces problématiques de converser à-partir de nos expériences et d’en extraire un savoir communicable. Il s’agit de ne pas céder à l’isolement en maintenant l’élaboration à plusieurs et la transmission : participer à l’art de la Conversation remis au goût du jour par Jacques-Alain Miller dans un temps où, comme l’usage de la parole qui prévaut est plutôt de l’ordre de « cause toujours » (Coluche sur la démocratie) (voir sur ce site : Conversation). Car comment aiderions-nous ceux qui nous sont confiés ou qui viennent nous voir pour se défaire de leur isolement avec leur addiction si nous restions nous-mêmes seuls ?” …Lire l’article en intégralité => https://addicta.org/2022/09/17/des-institutions-pour-quoi-faire/

Les Conversations auront lieu à Paris de 21h à 23h les : 17 octobre 2022, 14 novembre, 12 décembre, 9 janvier 2023, 6 février, 6 mars, 3 avril, 15 mai, 19 juin.

Sans oublier de vous tenir à la page de l’actualité psychanalytique grâce à La Cause du désir, revue publiée sous l’égide de l’École de la Cause Freudienne. Vous trouverez ici un bulletin d’adhésion ainsi que le lien vers le site : https://www.ecf-echoppe.com/categorie-produit/revues/la-cause-du-desir/

Nous vous invitons à consulter notre site pour découvrir les autres Vecteurs de l’Envers de Paris et à contacter leurs responsables, si vous souhaitez y participer https://enversdeparis.org/
À la prochaine édition de ParisLeaks !

Dalila Arpin
Directrice de l’Envers de Paris

ÉDITO JUILLET 2022

ÉDITO JUILLET 2022

PARISLEAKS
JUILLET 2022

Chers Membres et Abonnés,
ParisLeaks sera en vacances pendant l’été mais il reviendra dans vos boîtes mail dès septembre.
Avant de nous mettre en pause, quelques annonces ainsi que des idées de lecture pour votre repos estival :

Du côté des cartels :

Notre responsable des Cartels, Soledad Peñafiel nous communique que la prochaine soirée des cartels aura lieu sous le titre : « Des-amours de l’inconscient », le 13 octobre prochain à 21h. Elle s’inscrit dans la perspective des 52e Journées de l’ECF : « Je suis ce que je dis. Dénis contemporains de l’inconscient ». Les travaux que nous entendrons seront donc à la fois le résultat de travail en cartel mais aussi une préparation sur ce sujet d’une grande actualité. Les travaux seront commentés par Marie-Hélène Blancard en tant qu’extime. Cette soirée est organisée avec le concours de l’ACF Ile-de-France. Dans notre prochain numéro nous serons en mesure de vous donner de plus amples renseignements.
Profitez de l’été pour vous rattraper des lectures en attente et ne ratez pas les numéros de Cartello, qui font valoir les productions des cartels dans notre milieu :

https://www.causefreudienne.org/types-newsletters/cartello/

 

Les J52 :
Le blog des prochaines journées de l’École de la Cause Freudienne est déjà disponible online. Vous pouvez vous y rendre en cliquant sur l’adresse suivante :

https://journees.causefreudienne.org/

Vous pouvez consulter les différentes interprétations du sujet par les organisateurs ainsi que d’intéressantes rubriques qui vous permettront de mieux cerner la question : « Axes cliniques », « Boussoles », « Flèches », « Citations ».Vous trouverez également le lien pour vous inscrire à l’adresse :

https://events.causefreudienne.org/journees-ecf/131-147-je-suis-ce-que-je-dis-denis-contemporains-de-l-inconscient.html#/26-type_d_inscription-a_titre_individuel

 

La Cause du désir :
Un nouveau numéro de la revue de l’ECF, La Cause du désir, qui vient de paraître sous le titre : « As-tu agi en conformité avec ton désir ? ». Pensez à vous procurer votre exemplaire si vous n’êtes pas abonné :
https://www.ecf-echoppe.com/produit/as-tu-agi-en-conformite-avec-ton-desir/

En vous souhaitant un très bel été et d’intéressantes lectures, nous vous donnons rendez-vous en septembre !

Dalila Arpin
Directrice de l’Envers de Paris